Privés d'épisode canonique de SimCity depuis plus de dix ans maintenant, les amateurs de la série de Maxis peuvent commencer à sortir claviers et souris. Calée au 7 mars, la sortie du nouveau city builder du studio américain est maintenant toute proche. Après avoir joué environ six heures d'affilée sur celui-ci, nous sommes en mesure d'affirmer que l'attente n'aura pas été vaine. Voici nos dernières impressions sur une version très avancée du jeu.
L'objectif de la session de jeu organisée par Electronic Arts était simple : nous laisser totalement libres de construire notre ville avec pour seule limite, le contenu de la version en compagnie de laquelle nous sommes restés six bonnes heures. En effet, quelques rares éléments manquaient encore à l'appel. Qu'importe, les possibilités offertes suffisaient déjà largement pour se faire un avis précis de ce que Maxis nous prépare depuis maintenant plusieurs années. D'emblée, il est important de rappeler que ce SimCity vous propose de construire une ou plusieurs villes au sein d'une même région. Premières informations lâchées par le studio californien en préambule de notre partie, ces vastes zones peuvent contenir jusqu'à seize cités différentes. En revanche, il n'y a qu'une seule et unique taille de carte disponible pour ces dernières. Et autant le préciser de suite, elle est plutôt petite. C'est même là le gros point noir du jeu puisque les villes ont du coup très peu d'espace pour se développer. Dommage.
Passée cette déception, on s'est donc plongé corps et âme dans notre partie. La carte proposée offrait un relief légèrement accidenté. Rien de bien handicapant toutefois. Bien entendu, la première étape consiste à prolonger l'entrée de l'autoroute de la région au sein de la map afin de permettre l'arrivée massive d'habitants. La construction de la ville peut ensuite réellement démarrer. Le schéma est classique, on commence par tracer quelques routes, droites à l'américaine ou courbes pour un résultat plus original. Vient ensuite la phase de placement des différentes zones : résidentielles, commerciales et industrielles. A vous de les répartir au mieux pour que les besoins de la population – emplois, endroits où dépenser ses sous – soient satisfaits, que les boutiques puissent générer de l'argent et que les usines tournent au mieux. Il faut ensuite commencer à alimenter la ville en électricité puis en eau avant de déployer postes de police, hôpitaux, casernes de pompiers et écoles. Selon la manière dont vous aurez agencé les quartiers, les personnes attirées n'auront pas les mêmes revenus. Une zone résidentielle à côté de laquelle se trouve le lycée du coin et un parc attire par exemple une population aisée. Et inversement pour les endroits les moins bien situés.
Ce que l'on remarque dès l'entame de la partie, c'est l'incroyable boulot qui a été fourni autour de l'interface. Celle-ci remplit parfaitement son rôle en plus de n'être jamais envahissante. Tout a été pensé pour faciliter la vie du joueur. En quelques clics, on accède à tout, des fameuses données (ressources présentes sur la carte, criminalité, couverture électrique...) aux différentes constructions, du bilan économique ou démographique à la carte de la région. Si les habitués de la série retrouveront très vite leurs marques, les novices devraient eux aussi rapidement se sentir à l'aise avec le jeu. Prenons un exemple concret. En cas de problème dans la ville, l'icône correspondante au département en difficulté se pare de jaune. Il suffit alors de cliquer sur cette dernière pour accéder à l'avis d'un conseiller. Celui-ci vous explique brièvement ce qui ne va pas et vous donne la solution appropriée. Notez bien cependant que rien ne vous oblige à suivre ce que l'on vous demande ou à prêter attention aux signaux d'urgence. Vous gérez la situation comme bon vous semble. Par ailleurs, les habitants vous fixent également des minis challenges, souvent pour améliorer leur confort, qui vous permettent de progressivement développer la ville. On sent également que le moteur a été optimisé pour que les urbanistes en herbe puissent construire la cité qu'ils ont imaginée. Tout s'imbrique à merveille.
Il faut toutefois reconnaître que nous n'avons pas rencontré beaucoup de problèmes lors de notre partie. Une fois les quinze premières minutes écoulées, l'argent coule par exemple à flots. A voir si cela venait de la version proposée ou si c'est une particularité que l'on retrouvera bien au final. Le seul vrai souci rencontré concernait en fait les routes. Les simples rues construites au départ sont insuffisantes dès lors que la population s'accroît. Il faut donc les upgrader pour leur permettre de supporter un trafic plus dense ou les échanger contre des avenues. Le problème, c'est que ces dernières sont bien plus larges que les routes classiques. Aussi, il faut impérativement détruire certains bâtiments pour réaménager l'ensemble. Une opération peu évidente et loin d'être rentable. Mieux vaut faire parler son sens de l'anticipation et prévoir de la place pour ces travaux. Pour désengorger les rues, mettre en place un système de transport en commun peut également être une solution. Si après quelques heures, on peut envisager de construire un tramway, une gare, un aéroport ou encore un port, on commencera par essayer de mettre des bus à disposition des habitants. Il faut alors répartir à la main les différents arrêts et se fier aux données apparaissant en surbrillance sur la carte pour savoir si l'ensemble de la ville est bien couverte. A noter que les écoles profitent d'un réseau de bus qui leur est propre, ce qui permet d'envisager le placement de ces dernières assez librement.
Parmi les détails intéressants de ce nouveau SimCity, on note la possibilité d'améliorer manuellement les différentes constructions. Il existe plusieurs éléments séparés à acheter pour rendre plus efficace chaque installation. On peut ainsi mettre en place une alarme dans la caserne de pompiers afin que ces derniers soient plus rapidement au courant lorsqu'un incendie se déclare. Puis, c'est le nombre de camions que l'on va augmenter en construisant des garages. Le système est identique pour les hôpitaux, les postes de police, les écoles et ainsi de suite. Plus intéressant encore, notre mairie profite également de cette fonctionnalité. Au fur et à mesure de la partie, on franchit des étapes liées à la quantité d'habitants présents dans la ville. Chacun de ces paliers donne accès à la possibilité d'agrandir la mairie en lui adjoignant des ailes abritant différents départements (transport, sécurité...). Chaque amélioration débloque des bâtiments ou des options de gestion en plus. L'extension qui a trait à la finance permet par exemple de modifier les taxes indépendamment pour chaque catégorie de population.
La spécialisation des villes revêt également une importance cruciale dans ce SimCity. Chaque cité peut en effet être bâtie dans un but particulier. On peut par exemple décider de se focaliser sur le tourisme, auquel cas il faut construire de quoi attirer des personnes venues de l'extérieur. Un casino peut faire l'affaire, tout comme un parc des expositions ou un stade. Si les ressources naturelles de la carte sont suffisantes, vous pouvez aussi choisir de les exploiter. Chaque spécialité possède toutefois ses avantages et ses inconvénients. L'exemple le plus évident reste la pollution générée par les villes industrielles. A cause du vent, ces dernières peuvent venir gâcher la vie des populations de la région. A noter qu'il est tout à fait envisageable de partager aussi des services. Une ville riche en bâtiments scolaires a par exemple la capacité d'accueillir des étudiants venus d'ailleurs dans la région. L'intérêt de ces spécialisations tient également au fait que l'on peut ensuite procéder à des échanges avec les autres cités, qu'elles soient gérées par vous-même ou par un autre joueur. Un système économique mondialisé permettra d'ailleurs de fixer le coût de certaines matières premières.
Visiblement, Maxis croit beaucoup au côté multijoueur de son city bluider. Ainsi, le studio américain essaiera aussi de créer une sorte de compétition entre les joueurs pour que ces derniers voient qui est le meilleur maire à l'échelle mondiale. Pour cela, des challenges seront proposés. Par exemple : faire le plus d'argent possible grâce à des populations ayant des hauts revenus. Libre à vous ensuite d'y participer ou non. Des classements seront ensuite établis.
Cette longue session aux côtés de SimCity n'a fait que confirmer les bonnes impressions que l'on avait eues jusqu'ici à propos du jeu. Maxis a vraiment réalisé un travail remarquable à tous les niveaux. Globalement, l'ensemble s'avère vraiment solide et on prend un plaisir monstre à voir se développer les villes. D'autant plus que le moteur permet au titre d'afficher une vraie richesse visuelle. Ça grouille de vie et de détails. On apprécie aussi l'interface, absolument exemplaire, et tout l'aspect spécialisation qui ajoute encore de la profondeur au gameplay. Le seul regret concerne la taille toute relative des cartes et donc, par extension, des villes. On aurait clairement aimé avoir plus d'espace pour s'étendre. Reste que notre seule envie à l'issue de la session de jeu était de continuer notre partie. Et ça, généralement, ça ne trompe pas !