Après nous être amusés à nous étriper avec amour dans les étroits couloirs de Close Quarters, après nous être gentiment explosés à coups d'obus dans Armored Kill, voilà que DICE nous propose un pack de contenu additionnel plus conventionnel afin d'étoffer encore son gros Battlefield 3. Et franchement, on ne va pas s'en plaindre.
Toujours accessible "gratuitement" à ceux qui disposent d'un compte Premium ou proposé à 15 euros aux autres, le pack Aftermath nous offre tout simplement la possibilité d'évoluer au sein de quatre cartes inédites, de découvrir un mode "original", mais aussi de nouvelles armes ainsi qu'un nouveau véhicule terrestre. Rien de très inédit sur le papier donc, mais le fait est que ce contenu est probablement le meilleur auquel les joueurs ont eu droit depuis le pack Back to Karkand et ses anciennes gloires remises au goût du jour. Un soldat averti en valant deux, cherchons maintenant à justifier cette éclatante affirmation. En premier lieu, disons que l'humble auteur de ces lignes n'était pas forcément emballé par la thématique choisie par DICE pour ce pack, tout persuadé qu'il était que l'unité de lieu rendrait l'expérience un petit peu trop terne. En effet, comme les anglicistes les plus accomplis l'ont peut-être déduit, Aftermath nous invite à batailler sur des cartes qui dépeignent la ville de Téhéran après qu'elle ait été ravagée par le fameux tremblement de terre mis en scène dans la campagne solo. Sauf que dans les faits, les environnements en question offrent non seulement plus de variété en termes d'approches que les deux derniers DLC réunis, mais déploient également une ambiance de fin du monde vraiment excellente. Les bougres ont en plus parfaitement été adaptés aux modes Conquête et Ruée qui constituent le cœur de Battlefield 3.
Allez, soyons désinvoltes, n'ayons l'air de rien et commençons notre folle épopée par la map Markaz Monolith. Par bien des aspects, ce nouvel environnement évoque Grand Bazaar en raison de bâtiments bas (pas plus d'un étage en général), de ses places et de ses espaces relativement confinés. Pour le coup, on préférera s'y aventurer dans le cadre de parties en mode Conquête pour la bonne et simple raison qu'elle apparaît plus ramassée que ses consoeurs et que le mode Ruée verra l'équipe attaquante s'empaler sur d'éternels goulots d'étranglement. Il n'empêche que cette carte se révèle vraiment chouette à jouer, tout en étant probablement la moins réussie du pack. Epicenter représente pour sa part le petit joyau d'Aftermath. Excellente à jouer en Ruée avec ses trois séquences successives de grande classe, cette carte nous offre des rues éventrées par le tremblement de terre (dont on percevra parfois des répliques !), des immeubles sur le point de s'écrouler, des montagnes de gravats et des tranchées griffées dans l'asphalte avec moult canalisations sectionnées. On appréciera notamment la proximité des deux derniers relais à capturer et l'intelligence de leur agencement : si les combats sont concentrés, on ne se sentira pas autant à l'étroit que dans Metro, ce qui est forcément une bonne chose. Par ailleurs, lire cette carte et en découvrir tous les angles d'approche vous demandera quelques parties attentives, ce qui ne manquera pas de contenter les aficionados.
On poursuit avec Azadi Palace, qui semble être un curieux mélange entre Traversée de la Seine et le Pic de Davamand, avec une surface de combat parfaite, ni trop étendue, ni trop étriquée. Là encore, si la thématique vous imposera d'évoluer dans des bâtiments de luxe en ruines, les multiples routes d'accès aux points chauds rendent les possibilités tactiques très nombreuses. Clairement destinée à l'infanterie tant les possibilités de contournement nous ont semblé nombreuses, cette map s'adapte particulièrement bien aux équipes biens coordonnées. Du coup, il faut être honnête, Azadi Palace se prête aussi bien à la Ruée qu'à la Conquête. Pour terminer, Talah Market n'aurait pas dépareillée dans Counter Strike tant elle peut faire penser à Italy. Avec ses zones ouvertes, reliées par des ruelles et entourées de petites boutiques, elle est le paradis des recoins et plaira donc à ceux qui aiment jouer en Assaut ou en Médic. Ce décor semble d'ailleurs favoriser les escouades soudées plutôt que les grosses manœuvres de groupes ou les attaques de véhicules, qui auront bien du mal à se montrer déterminants dans cette densité urbaine.
Reste enfin à évoquer l'ajout du mode Pillage, seule petite déception du pack. En effet, ce mode semble être un moyen d'instaurer du Close Quarters dans tout le jeu. En effet, il s'agit là encore de capturer des points de contrôle comme en Conquête, sauf que la capture sera bien plus rapide et que vous débuterez la partie avec un petit pistolet de rien du tout. L'objectif sera donc de s'emparer des armes qui apparaissent aléatoirement autour des différents points de contrôle et ne disposent généralement que d'un stock de munitions très limité. En somme, on vous pousse encore une fois en avant, à foncer vers l'ennemi pour obtenir armes et points, comme si le principe même du mode Conquête ne suffisait pas. Bref, ce nouveau mode, s'il a le mérite d'exister, représente surtout un moyen de donner à manger aux amateurs de deathmatchs désireux d'exhiber leur gros skill à tout prix. Comme pour le DLC Close Quarters que nous évoquions, on a l'impression que ce mode aurait davantage été adapté à un Call of Duty qu'à un Battlefield, mais gageons que certains y trouveront leur bonheur. Pour terminer ce petit survol d'Aftermath, il nous faut également évoquer l'arrivée de nouvelles armes et de défis correspondants, arme dont le spécimen le plus remarquable est sans conteste l'arbalète, parfaite pour les petits sournois adeptes des meurtres furtifs. Ajoutons à cela un nouveau véhicule de transport léger type Jeep équipé d'un lance-grenades et on obtient un chouette DLC qui malgré tout, vaut surtout pour ses maps de qualité et son chouette design.
- Graphismes19/20
Le moteur de Battlefield 3 est toujours là pour nous en mettre plein les mirettes, n'en doutez pas. Et en dépit de l'unique thématique développée ici (une ville du Moyen-Orient ravagée par un séisme), force est de reconnaître que les différentes cartes proposée ont toutes une identité propre. Chapeau.
- Jouabilité18/20
Aftermath est l'occasion de découvrir les maps les plus réussies depuis Back to Karkand et ses anciennes gloires relookées. Adaptés à tous les types de parties et offrant de multiples possibilités tactiques, ces nouveaux environnements se révèlent tout simplement géniaux à appréhender. Seul le mode Pillage s'avère un poil décevant, la faute à sa volonté de favoriser les joueurs malades de la gâchette et avides de goûter à quelques morceaux de Call of Duty dans leur Battlefield. Parfois, mieux vaudrait ne pas vouloir aller jouer sur les plates-bandes du voisin quand on n'est pas fait pour.
- Durée de vie16/20
Evidemment fréquentées par une tripotée de roxxors qui ne vivent que pour jouer à Battelfield, ces nouvelles maps offrent beaucoup de fraîcheur au FPS de DICE. Epicenter devrait d'ailleurs rapidement figurer parmi les favorites des joueurs, même si les autres environnements proposés ne déméritent pas non plus.
- Bande son19/20
Et hop, on est des fous, alors on vous ressort les mêmes commentaires élogieux que pour le jeu de base. Comme son gros paternel, Aftermath profite à son tour de la meilleure bande-son jamais enregistrée pour un jeu du genre. On s'y croirait, même si l'on privilégiera les voix anglaises aux françaises, pourtant très efficaces.
- Scénario/
Alors que Back to Karkand se contentait de nous livrer des maps déjà éprouvées relookées pour l'occasion, Aftermath nous offre du neuf, et du neuf de grande qualité par dessus le marché. Les quatre cartes proposées se révèlent effectivement variées, vastes et jouissives, et ce que l'on commence à peine à les appréhender ou qu'on les pratique depuis déjà plusieurs heures. Aucune inquiétude à avoir donc, si vous êtes fan de Battlefield 3, ces nouvelles cartes feront votre bonheur, et sans doute plus que celles des deux derniers DLC, bien plus spécialisées.