Sorti en novembre 2010, le premier volet de Fist of the North Star : Ken's Rage avait su contenter – relativement – les férus de Kenshirô et consorts, sans pour autant satisfaire le joueur lambda. Le postulat paraît être le même pour ce second épisode. Cette fois, les développeurs ont multiplié leurs efforts pour enrichir l'aventure, à commencer par le mode Légende qui contient 36 chapitres. Ceux-ci racontent l'histoire du manga original et offrent au joueur la possibilité d‘incarner Kenshirô mais aussi de temps à autre divers héros. Le but est de couvrir, par exemple, les évènements relatés dans les épisodes « Celestial Emperor » et « Land of Shura », ainsi que l'épisode final du manga « Bat & Rin ». Quant au second mode de jeu disponible intitulé Rêve, il permet d'expérimenter de nouveaux mini-scénarios basés sur les personnages du manga. A ce titre, le joueur peut incarner pas moins de 20 protagonistes dotés d'une histoire personnalisée et répartis en cinq catégories : Hokuto Shinken (Kenshirô, Toki, Raoh et Jagi), Nanto Seiken (Yuda, Rei, Shin, Souther, Shû et Fudô), Armée du Hokuto (Lynn et Batt), Hokuto Ryûken (Shachi, Hyou et Kaioh) et enfin Guerriers solitaires (Mamiya, Ryûga, Jûza, Ein et Falco). Dans le mode Rêves, il est aussi possible de jouer en coopération à 2 joueurs en local, et en ligne jusqu'à 8 individus lors de deathmatchs (deux équipes de 4 joueurs face à face). Le fait de jouer online permet d'ailleurs de gagner des points supplémentaires et ainsi de débloquer de nouvelles récompenses.

Côté gameplay, ce nouvel épisode reprend grosso modo le même style que précédemment, à savoir castagner des vagues de vilains en leur assénant au choix des coups rapides, des attaques lentes mais plus puissantes, des prises au corps-à-corps ou encore des furies assez dynamiques. Ces dernières sont tributaires d'une jauge qui se remplit au fil des coups et combos infligés. Une fois pleine, ces super-attaques, spécifiques à chaque personnage qui en possède au total 3 ou 4, se retrouvent accessibles. Il suffit de pousser la croix directionnelle en cours de combat pour sélectionner celle désirée. L'intérêt de ce choix n'est pas seulement esthétique (l'adversaire est toujours pulvérisé de manière assez spectaculaire lors d'une cinématique), mais aussi stratégique. Car chacun de ces « Signature Moves » possède une portée différente indiquée par un petit radar (corps-à-corps, ennemis devant soi ou tout autour…). Par exemple, alors que Kenshirô n'en a que 3 (« Poing des cent déchirures du Hokuto », « Entaille fendeuse d'embonpoint du Hokuto » et « Sept étoiles mortelles du Hokuto »), Falco, lui, en possède 5 permettant d'envisager toutes les situations. Evidemment, la sensation de toute puissance s'avère plutôt fun car le sang gicle à flots et les adversaires tombent par dizaines (ce qui permet de collecter des points de Karma). Votre héros est même capable de provoquer les vilains mais aussi de courir, strafer et accomplir parades ou esquives. Ce dernier mouvement s'avère plutôt stylisé car si vous pressez la touche au moment du coup ennemi, l'écran se gèle brièvement et la caméra se rapproche d'un seul coup de votre personnage avec un effet « strié » se déclenchant autour de lui. Sympa. A noter enfin que de la manière dont vous vous battez, dépend le style de points obtenus pour booster son personnage. Par exemple, le joueur peut récupérer des points de Vie en battant l'adversaire avec des attaques normales ou encore des points de Technique en l'annihilant à l'aide de combos (il y a aussi à récupérer des points d'Aura, de défense, d'attaque…).

Techniquement, le jeu paraît souffrir de quelques défauts, comme une caméra qu'il faut souvent réorienter à l'aide du joystick droit ou encore de longs temps de chargement entre les chapitres. En compensation, l'action s'avère plus rapide qu'auparavant, les coups sortent bien et l'esthétique semble très fidèle au manga, personnages et boss (tous plus cinglés les uns que les autres) affichant une certaine classe et des graphismes plus fins. Sans oublier une ambiance sonore sympa avec des voix japonaises, sous-titrées en français, qui dramatisent à fond les évènements grâce à des tonalités très appuyées. On pourra néanmoins regretter le choix de présenter les cinématiques du mode Légende sous forme de cases de BD parcourues avec un léger mouvement de caméra et dans lesquelles les personnages en 3D sont figés. Une manière de rendre hommage au manga certes, mais dont le résultat fait tout de même un peu « cheap ». Heureusement, de nombreux bonus sont là pour séduire les fans de la première heure. A commencer par un mode Gallery contenant les statistiques de jeu, les cinématiques de tous les évènements, l'intégralité des musiques mais surtout une encyclopédie qui rassemble un maximum de données sur Fist of the North Star. Il faut aussi ajouter des petites choses rigolotes, comme le « Post Apocalyptic Panel », une sorte de puzzle dont les pièces se dévoilent à chaque fois qu'un épisode est complété. Sans oublier un certain nombre de DLC prévus (nouveaux costumes et scénarios inédits pour le mode Rêve) ou encore une édition collector avec, pour environ cent euros, un tas de goodies dont une clé USB qui prend la forme d'une figurine de Kenshirô. Bref, grâce à son contenu et ses partis pris, Fist of the North Star : Ken's Rage 2 semble destiné avant tout aux fans et laissera peut-être de marbre les autres joueurs…