Ok, la version n'était jouable que sur PC. Bien sûr, un seul niveau pour se chauffer dans la campagne solo et deux maps sur la partie multi, c'est un peu court pour se faire une idée définitive. Néanmoins, il existe parfois des signes qui ne trompent pas, suffisants pour confirmer que Warfighter demeure une très bonne suite, même si dans le fond, il ne réinvente pas la poudre. Effectivement le niveau joué dans les ruines de Mogadiscio n'a rien d'extraordinaire en soi. Après un débarquement par voie maritime, l'escouade des Tiers 1 tente une percée dans les décombres fumants d'une ville ensanglantée par les combats. Evidemment, ça peut sentir le réchauffé. On peut se dire : qu'elle soit en Somalie, en Normandie ou au Vietnam, cette entame de mission reste identique à ce que l'on connaît déjà. Mais on change rapidement son fusil d'épaule tant la violence des combats nous immerge instantanément dans l'action. Bombardements en fond sonore, image tremblotante, balles qui sifflent, pas de doute, les développeurs de Danger Close nous ont réservé un accueil pour le moins chaleureux. On peut s'éterniser sur le manque d'originalité scénaristique du jeu, mais l'intensité, quand elle est bien retranscrite, parvient à combler tout manque de créativité.

Avant de jouer à Warfighter, beaucoup de questions et de doutes subsistaient quant à la qualité du titre. Allait-il être plus beau, moins scripté, moins gangréné par les bugs d'affichage ou de collision... la réponse est oui... mais non. Scripté il l'est et le restera. En revanche, il est beaucoup plus soigné graphiquement. Certes la démo s'est déroulée sur un PC "de compét" mais cet opus-là affiche bien plus de qualités visuelles que MOH premier du nom (sur un PC aux performances équivalentes). Détaillées, affinées, les textures sont comme tous les effets de lumière ou de chaleur : d'un réalisme déconcertant. Les combats quant à eux ont permis de réaliser assez vite que les ennemis n'étaient pas là pour plaisanter. Lance-roquettes, semi automatique, mitrailleuses lourdes, pas de doute, en face, ils ont aussi un bon fournisseur d'armes. Faisant preuve d'une précision diabolique et d'une tactique d'équipe étonnante, ils pilonnent sans discontinuer, nous obligeant à élever notre niveau d'adresse pour en finir au plus vite. L'échange de feux nourris entre les deux camps planqués chacun dans un bâtiment, restera un moment assez intense. L'utilisation d'un mini tank télécommandé pour dézinguer des ennemis sans risquer d'en prendre une, le "défonçage" de porte suivi d'une séquence en slow motion, histoire d'abattre tranquillement les malheureux types se trouvant dans la pièce ... autant de moments savoureux certes, mais au goût de déjà-vu.

La sensation de ne pas avoir devant les yeux un FPS original, on la retrouve dans le multijoueur. Cependant, si les modes empruntés aux classiques du jeu en équipe n'ont pas de quoi fouetter un chat, la map sur laquelle nous avons pu affronter d'autres participants nous a offert son lot de fun. Dévoilant un level design intéressant par sa petite taille ne laissant guère de place ni de chances aux "campeurs", cette "arène" a pu nous démontrer le dynamisme et le rythme soutenu du titre. En revanche, pourquoi ce type à l'autre bout de la map résiste à trois tirs de sniper en pleine tête ? Cela reste une énigme... Des incohérences, il en existe dans tous les FPS et Warfighter n'y échappe pas non plus. Malgré cela, les deux heures passées à vider des chargeurs ont suffi à nous faire comprendre que Danger Close avait bien mieux peaufiné son titre que le premier. Plus immersif, plus propre graphiquement, cet opus est tout simplement plus crédible. Une excellente nouvelle pour les fans de tir à la première personne, une peut-être moins bonne pour Activision et Black Ops II.