Invités par Ubisoft à essayer Assassin's Creed III, la version PS Vita traînait dans un coin, esseulée... Nous aurions eu tort de la bouder au profit de sa grande sœur, car elle a tout d'une grande, justement, comme une petite partie nous l'a rapidement démontré.
En plus des principaux chapitres destinés aux machines de salon et PC, la saga Assassin's Creed s'est déjà déclinée en plusieurs épisodes "secondaires" parus sur consoles portables. Citons notamment Altaïr's Chronicles et Discovery sur DS et Bloodlines sur PSP. Si tout n'était pas à jeter dans ces versions, elles étaient pour le moins perfectibles... Puisque Lost Legacy, l'épisode 3DS un temps prévu, a finalement été annulé (ou plutôt recyclé dans Revelations, vous suivez toujours ?), c'est donc à Liberation, développé pour PS Vita, qu'il revient de redorer le blason de la série sur consoles portables. Et croyez-nous, c'est plutôt bien parti, cette session d'essai nous ayant laissé une très bonne impression.
Mais commençons par le commencement. S'il exploite bien le même contexte historique qu'Assassin's Creed III, à savoir la révolution américaine, cet opus Vita nous fait incarner un autre personnage. Exit Connor, voici Aveline, première femme assassin jouable de la saga. On dit aussi au revoir à New York et Boston, Liberation se déroule à la Nouvelle-Orléans. Enfin on change également d'antagoniste, puisque l'ennemi n'est plus la perfide Albion mais les Espagnols (non moins perfides, on parle tout de même du peuple qui a inventé le chorizo). En effet, la France a cédé l'Est de la Louisiane à l'Espagne en 1762, à l'issue de la guerre de Sept Ans. Le hic, c'est que le traité entre les deux puissances étant resté secret, les colons, majoritairement français, ne sont pas au courant de cette cession. Ils voient donc d'un mauvais œil l'arrivée d'un gouverneur espagnol et de ses troupes... D'autant plus que depuis leur apparition les esclaves se volatilisent. Ce mystère sert de toile de fond à cette épisode, Aveline étant bien décidée à secourir ses frères d'infortune. Nous n'allons pas dévoiler les détails de cette trame, mais elle offre quelques moments prenants, comme cette poursuite effrénée dans les ruelles de la Nouvelle-Orléans aux commandes d'un chariot de poudre en feu...
En dépit de toutes ces différences avec Assassin's Creed III, la nouvelle héroïne possède un point commun avec Connor : c'est une métisse, issue de l'union d'un riche marchand français et d'une esclave. Le gameplay utilise d'ailleurs ces origines multiples. Aveline peut ainsi changer d'apparence selon les circonstances. Dans ses vêtements de femme du monde, elle passera plus facilement inaperçue mais devra abandonner l'idée d'escalader les maisons. Elle ne sera toutefois pas sans défense car son ombrelle peut tirer des fléchettes ! Sous son costume de tous les jours, elle retrouve son agilité. Soyez rassuré de ce point de vue-là, Liberation n'est pas un Assassin's Creed au rabais. Au contraire, cette mouture Vita propose la même expérience que ses grandes sœurs, ni plus ni moins ! Dès les premier pas dans le bayou, on virevolte de branche en branche avec une facilité incroyable. Une fois dans la ville, on se déplace avec la même aisance sur les toits et on étripe les soldats avec autant de classe que Connor. Bref, qu'il s'agisse des mouvements ou des combats, on retrouve la même sensation de fluidité que sur PS3 (c'est sur cette machine que nous venions d'essayer AC3 avant de passer à la version Vita, la comparaison était donc facile).
Les prouesses d'Assassin's Creed Liberation ne s'arrêtent pas là. La partie graphique du titre n'est pas en reste, avec un terrain de jeu très détaillé et des animations particulièrement convaincantes. Les développeurs d'Ubisoft Sofia ont fait du beau travail. Il reste d'ailleurs quelques inconnues sur ce que le studio nous réserve. Ainsi, nous n'avons rien pu savoir sur la présence ou non d'un mode multijoueurs. De la même façon, nous savons qu'il devrait y avoir une virée au Mexique en plus de la Nouvelle-Orléans, mais nous n'avons pas eu plus d'informations sur cette partie du jeu. Enfin, motus et bouche cousue sur un éventuel croisement de l'histoire d'Aveline avec celle de Connor... Toutes ces questions devraient bientôt trouver une réponse, puisque la sortie de cette version Vita est prévue pour le 31 octobre, soit le même jour que ses consœurs de salon.
La ludothèque de la PS Vita, encore assez peu fournie, devrait bientôt s'enrichir d'un nouveau hit avec Assassin's Creed III : Liberation. Son gameplay d'une fluidité exemplaire et ses graphismes réussis en font en effet un titre à attendre avec impatience. Nous n'irons pas jusqu'à dire que les fans de la licence devraient acheter la machine de Sony (ça fait cher le jeu...), mais voici enfin l'expérience Assassin's Creed fidèlement retranscrite sur une console portable, sans concession, et ça fait plaisir à voir.