La gamescom fut l'occasion d'en apprendre un petit peu plus sur Assassin's Creed III : Liberation sur PlayStation Vita, un épisode qui aimerait bien jouer dans la cour de son homologue PS3. Mais les prouesses d'Aveline seront-elles suffisantes ?
C'est via une démonstration plutôt concrète que nous avons pu nous faire une idée sur la question. Le principe était simple : faire une même mission avec trois personnages différents. Oui, car notre chère Aveline est capable de se déguiser pour afficher une autre identité, lui donnant accès à de nouvelles techniques ou capacités. En voilà de la belle fourberie ! Lors du premier essai, Aveline ne porte pas de déguisement et doit donc se faufiler sans se faire remarquer, ce qui est plus facile en passant par les toits. Après avoir éliminé quelques gardes avec un fouet (qui sert aussi lors des phases d'exploration) ou encore avec des fléchettes empoisonnées, la cible (qui détient des documents importants) est déjà en vue en contrebas. Grâce au système de ciblage, Aveline lui saute directement dessus pour l'occire aussi sec. Reste encore à s'échapper en neutralisant tous les gardes du coin alertés par les râles de souffrance du pauvre homme : c'est l'occasion de retrouver le système de combats cher à la série, basé sur l'attaque / contre-attaque. A ce sujet, les ennemis semblent toujours aussi volontaires à se faire éviscérer un par un et attendent patiemment leur tour...
Jusque là classique, il devient intéressant de voir comment cette même mission peut être menée en arborant une autre identité. Ainsi, lors du deuxième essai, Aveline se déguise en aristocrate. Bien sûr, la robe ample qu'elle porte l'empêche de courir ou encore de grimper aux immeubles tel un yamakazi, mais ce n'est pas pour autant que son sac à malices est vide. En effet, plutôt que de passer par les toits, l'aristocrate peut carrément soudoyer les soldats postés à la porte principale avec quelques deniers. Et hop, même pas la peine de faire couler le sang. Ensuite, grâce à ses charmes, elle parvient à persuader un autre garde de la suivre, voire de la défendre contre ses propres collègues ! Si l'idée est sympa, elle n'en reste pas moins absurde. Le chemin se compliquant, l'aristocrate devra tout de même utiliser la manière forte, qui consiste à attaquer les ennemis avec une... ombrelle ! Malheureusement, vu qu'il faut recharger « l'arme » après chaque utilisation, l'aristocrate reste un personnage beaucoup moins pratique en combat, ce qui l'obligera à toujours opter pour la finesse afin de s'en sortir.
Reste le troisième essai, pour lequel Aveline se retrouve à l'autre bout de l'échelon social puisqu'elle prend le rôle d'une servante. Si cette dernière est plus agile et combative que l'aristocrate, elle ne dispose pas non plus de toutes les capacités d'Aveline sans déguisement et doit donc trouver une manière de rentrer par la porte principale. Pour cela, il lui suffit de porter une caisse, ce qui n'éveille pas les soupçons des gardes puisqu'après tout, une servante qui porte une caisse, c'est plutôt commun en 1771 à la Nouvelle-Orléans. Une fois de l'autre côté, la servante peut facilement demander à d'autres « pauvres » de l'aider. Etonnamment, n'importe quel péquin habillé comme un sac fera l'affaire, et vous pouvez rapidement créer un petit groupe qui combattra vaillamment jusqu'à la mort. Toutefois, si Ubisoft Sofia essaie sûrement de mettre l'adage « l'union fait la force » en avant, montrant que le petit peuple peut devenir une vraie force avec le nombre, on en arrive rapidement à se demander comment les habitants de la ville peuvent être désespérés au point de courir à la mort ainsi pour une personne qu'ils ne connaissent ni d'Eve ni d'Adam. On veut bien que ça facilite les différences de gameplay, mais ça reste complètement crétin en termes d'univers et de mise en scène. Pour le reste de la mission, la servante oscille entre la combativité d'Aveline et la fourberie de l'aristocrate puisqu'elle peut par exemple se mettre à passer le balai pour que les gardes ne se soucient pas trop d'elle.
Si cette démonstration apporte quelques questions concernant la cohérence, il faut bien avouer que la possibilité de faire une même mission de différentes manières est plutôt alléchante. On ne passe pas par les mêmes endroits, on n'utilise pas les mêmes compétences, ni les mêmes personnages non joueurs, bref, on a vraiment l'impression d'avoir le choix. Il reste un petit hic qui concerne l'emploi de capacités qui utilisent une pause active. A chaque fois que vous voudrez changer d'arme ou de technique, il faudra passer par un menu qui s'ouvre sur l'écran. Bien que ça aille vite, ça casse un peu le rythme, surtout en plein combat, d'autant qu'on peut y avoir recours plusieurs fois en un petit laps de temps. Bien évidemment, le jeu n'est pas encore terminé et il faudra voir le résultat final pour se faire une meilleure idée.
Via son système de déguisements, Ubisoft Sofia essaie d'apporter différentes façons d'appréhender les obstacles dans Assassin's Creed III : Liberation. D'après ce que nous avons vu, l'idée semble plutôt efficace malgré quelques aléas d'un point de vue technique. En tout cas, voilà un titre qui ne devrait pas manquer de profondeur, ce qui est déjà un bon point.