Après nous avoir livré un premier pack de cartes contenant d'anciennes gloires de la licence remixées à la sauce Battelfield 3, DICE s'est finalement décidé à repartir faire pipi sur les plates-bandes de Call of Duty. En effet, avec Close Quarters, on délaisse les véhicules et les environnements ouverts si chers à la série pour se concentrer sur des fusillades en intérieur entre des petits groupes de fantassins. Autant vous dire que le mobilier va passer un sale quart d'heure.
En échange d'une quinzaine d'euros, Close Quarters vous donne accès à 10 nouvelles armes, 4 environnements inédits et 2 modes supplémentaires, tous taillés pour aller titiller Call of Duty sur son propre terrain. Pourquoi ? Eh bien tout simplement parce qu'ici, on ne peut jouer qu'à 16 maximum, que les environnements proposés sont designés pour faire plaisir aux amateurs de couloirs et que les nouveaux modes mettent davantage l'accent sur le skill de chacun que sur les stratégies de groupes. Tenez, commençons par vous parler du mode Maître d'Armes.
Assez similaire à ce que Black Ops avait introduit dans son multijoueur fin 2010, Maître d'Armes vous fait débuter chaque partie avec un simple pistolet, mais tous les 2 frags, votre arme est remplacée par une autre, généralement plus puissante. Une jauge placée en bas de l'écran vous indique d'ailleurs où vous vous situez sur les 17 paliers disponibles, en sachant que le dernier ne vous donnera pas accès à une mitraillette à neutrons, mais plutôt à un bon vieux couteau des familles, histoire que vous puissiez prouver que vous êtes un dur, un vrai. Très marrant à jouer, ce mode fait la part belle à vos qualités de tueur et pas forcément au collectif, même s'il est toujours bon de suivre ses petits camarades lorsqu'on n'est pas encore trop bien équipé.
L'autre mode de jeu est un petit peu plus classique. Baptisé Conquête en Domination, il vous propose de capturer 3 points de contrôle répartis sur la carte, puis de les conserver le plus longtemps possible pour faire baisser le capital de tickets de l'ennemi. La différence avec le mode Conquête de base, c'est que les points se capturent très rapidement et que les changements de main se font donc en quelques secondes. Si vous ajoutez à cela le fait que les affrontements se déroulent sur des maps relativement petites avec pas mal d'espaces clos et de couloirs, vous obtenez quelque chose de très bourrin et de très nerveux. Que les habitués de Battlefield soient une nouvelle fois prévenus, une fois encore, le skill y est généralement plus important que les tactiques de groupes. Par ailleurs, sachez que par la force des choses, grenades, FAMAS, F2000 et autres fusils à pompe sont omniprésents dans les parties, ce qui n'est pas pour rendre l'ensemble plus subtil.
Mais venons-en maintenant aux cartes en elles-mêmes. Tour Ziba entraîne les joueurs dans un hôtel de luxe qui en dehors d'une cour centrale et de quelques balcons sur lesquels il ne fait pas bon s'attarder, propose une succession de petites pièces bien fournies en mobilier et d'escaliers fermés ou sournoisement ouverts. Ferraille pour sa part, offre un décor plus industriel avec des entrepôts rouillés liés par des passerelles ouvertes et des ensembles de tuyaux. Forteresse Donya nous invite quant à elle à faire des misères à un joli petit coin moyen-oriental. Plutôt semblable à Tour Ziba dans sa structure, elle offre toutefois quelques espaces un peu plus ouverts et notamment de petites cours auxquelles on accède par plusieurs points et qui ont en plus le bon goût d'être surplombées par des couloirs ouverts. C'est idéal pour les embuscades et donc aussi marrant que frustrant, selon les parties. Opération 925 vous permet enfin de vous faire du mal dans un open space aux parois en papier et dans un parking souterrain où de multiples voitures se font une joie d'exploser sous les balles. Cette dernière est peut-être la plus réussie du lot car elle offre plus de variété que ses consœurs, hélas, un petit tour sur les serveurs vous permettra de voir qu'Opération 925 est loin d'être la carte la plus populaire du pack.
Evidemment, Battlefield 3 oblige, on pourra joyeusement pulvériser le décor de toutes ces cartes. Cela dit, nous parlons bien ici de décor au sens premier du terme, car si le moteur Frostbite met toujours l'accent sur la destruction de l'environnement, ce qui nous est proposé dans Close Quarters semble surtout relever de l'esthétique et n'a somme toute qu'une influence assez limitée sur le gameplay. Certes, c'est plutôt marrant de voir quelques cloisons se faire bousiller, des vitres voler en éclats de partout et des écrans plats se faire éventrer, mais on doit aussi faire avec bon nombre de murs arbitrairement rendus invincibles. Rien d'alarmant cependant, car l'immersion est bel et bien là ! Enfin, terminons notre petit tour d'horizon par la nouvelle sélection d'armes qui accompagne le pack. Vous aurez tout d'abord l'occasion de tester ces dernières dans le mode Maître d'Armes avant de les débloquer à la dure pour les intégrer à vos packs classiques. Amis des gros calibres et des jolies culasses, accueillez donc comme il se doit les fusils d'assaut AUG et SCAR-L, les SMG L86A1 et LSAT, les fusils de sniper JNG-90 et M417 (mmm gourmands !), les carabines ACW-R et MTAR-21, le pompe SPAS-12 et le petit dernier, un joli pistolet-mitrailleur répondant au doux nom de MP5K. Bref, pas mal de trucs à tester dans tous les domaines. Cette petite liste un peu indigeste permet toutefois de voir que ce pack s'avère finalement assez complet. Comme pour le concurrent et spécialiste des DLC qu'est Call of Duty, on lui reprochera toutefois son prix bien trop élevé. Et puis évidemment, l'idée de pondre des maps de ce type pour un jeu qui vaut surtout par ses combats de masse dans des environnements ouverts propices aux combats de véhicules risque de ne pas satisfaire tout le monde et notamment les fans de longue date de la série. Vous voilà prévenus.
- Graphismes17/20
Remplacer d'immenses cartes ouvertes par des décors plus resserrés a permis à DICE de renforcer la dimension destruction du décor. Jouer sur les maps de Close Quarters, c'est voir des vitres voler, des cloisons se faire pulvériser, des papiers virevolter dans tous les sens, des rambardes et des colonnes partir en morceaux à chaque rafale et à chaque grenade. Visuellement, ça pète.
- Jouabilité16/20
Pour un jeu essentiellement conçu pour mettre en scène de grosses batailles en extérieur, Battelfield 3 s'en tire quand même très bien lorsqu'il décide de nous enfermer entre 4 murs. On regrette cependant le manque d'originalité de ces cartes en termes de structure. En outre, si la destruction est impressionnante à voir et nous plonge instantanément dans le bain, elle n'a finalement qu'une influence très limitée sur le gameplay en lui-même.
- Durée de vie15/20
Il n'est pas dit que ces 4 cartes dédiées aux combats rapprochés retiennent les joueurs de Battlefield 3 aussi longtemps que les environnements ouverts. Reste que le pack offre un contenu honnête avec 10 armes à débloquer et 2 modes de jeu pour bourrins en plus des environnements déjà mentionnés.
- Bande son19/20
Sans surprise, on vous ressort les mêmes commentaires que pour le précédent DLC et pour le jeu d'origine. Ainsi, Close Quarters continue de nous bluffer avec la meilleure bande-son jamais enregistrée pour un jeu du genre.
- Scénario/
Clairement destiné à donner des tranches de Call of Duty à manger aux joueurs de Battlefield 3, le pack Close Quarters s'avère très sympatoche, en dépit d'un prix un peu trop élevé. On profite ainsi de cartes de qualité qui mettent davantage l'accent sur le skill de chaque joueur plutôt que sur les tactiques d'équipe. Cela ne plaira pas forcément à l'amateur traditionnel de Battlefield d'autant que ces maps ne brillent pas par leur architecture, mais l'ensemble reste toutefois très bien ficelé et peut donc sans problème justifier un achat.