Développée par les créateurs d'ArmA II, la simulation Take on Helicopters nous propose de piloter toutes sortes d'appareils pour survoler de superbes paysages et tenter d'atteindre de nombreux objectifs. Se voulant aussi réaliste qu'agréable à prendre en main, ce soft particulier a-t-il les moyens de ses ambitions.
Si les simulations aériennes sont assez communes sur PC, les simulations exclusivement consacrées aux hélicoptères sont déjà plus rares. Tenant sur 2 DVD contenant pas moins de 17 Go de données, Take on Helicopters impressionne tout d'abord par sa générosité. En effet, dès nos premiers pas dans les menus, on constate rapidement qu'il y a tout ce qu'il faut pour passer des nuits entières devant notre écran. Vols libres, multijoueur en ligne ou en LAN, défis, épreuves contre-la-montre, éditeurs de missions... Il ne manque rien. Du côté des aéronefs, on se sera pas déçu non plus puisque une belle collection d'hélicoptères civils ou militaires bien modélisés est disponible.
Chose rare pour une simulation aérienne de ce type, le mode Carrière de Take on Helicopters s'appuie sur un véritable scénario mis en scène à la manière d'un petit jeu de rôle. Incarnant le jeune Tom Larkin en vue subjective, le joueur va essayer de sauver l'entreprise familiale avec l'aide de son frère. Pour cela, il doit d'abord rafraîchir ses connaissances en matière de pilotage puis accepter progressivement des missions de plus en plus difficiles. Aussi étonnant que cela puisse paraître, on peut se promener autour des hangars, parler avec différents personnages et même gérer personnellement le bon fonctionnement de notre société. Tous les protagonistes de l'histoire sont doublés en anglais et quelques cut-scenes réalisées avec le moteur du jeu illustrent le scénario. Une fois nos petites affaires effectuées, libre à nous de monter enfin dans notre cockpit et de commencer à travailler.
Faire décoller ou atterrir un hélicoptère n'est pas chose aisée et malgré la simplification extrême des checklists, la tâche reste difficile. Il faut dire que l'interface est particulièrement mal fichue et que le tutoriel se contente de nous expliquer tous les principes techniques sans se référer aux commandes elles-mêmes. Du coup, les allers-retours dans le manuel de jeu ou le menu des raccourcis sont fréquents. Il est également nécessaire de définir nos propres touches pour pouvoir s'y retrouver correctement. Une fois que l'on a assimilé les contrôles essentiels de notre engin et qu'on a réussi à quitter le plancher des vaches sans nous transformer en toupie volante, on prend alors la véritable mesure du soft. Avant toute chose, un constat s'impose : c'est beau. Le cockpit est modélisé dans les moindres détails, les paysages urbains (notamment Seattle) sont impressionnants et les effets aquatiques ou météo sont tout à fait honnêtes. Seule ombre au tableau, le clipping fait des ravages au sol.
Agréable à regarder, Take on Helicopters souffre malheureusement d'un gameplay imprécis qui peine à restituer les véritables sensations de vol. Contrairement à ce que propose un Flight Simulator X par exemple, les réactions de notre appareil et la physique manquent clairement de réalisme. Un joueur lambda ne s'en offusquera probablement pas, mais les spécialistes du genre risquent d'avoir du mal à digérer cette mauvaise surprise. Les stakhanovistes du joystick, de leur côté, constateront à leur grand désarroi que ce périphérique n'est tout simplement pas géré correctement par le soft de sorte qu'ils en seront obligatoirement réduits à utiliser leur souris. Heureusement, la surface de jeu est immense, les missions sont variées et les conditions de vol sont très différentes d'une sortie à l'autre. Ici, il faut porter secours à des naufragés en pleine tempête, là il faut récupérer une charge pour la transporter sur des kilomètres, etc, etc. On peut même accepter des missions militaires de reconnaissance ou carrément d'assaut. Et tout cela, seul ou à plusieurs en coopération comme en compétition. Au bout du compte, tout dépend de ce que l'on recherche dans une simulation d'hélicoptère. Si seuls comptent le réalisme et les sensations de vol, il vaut mieux rester sur Flight Simulator X. En revanche, si on souhaite découvrir en douceur le pilotage d'un hélicoptère et profiter d'une histoire sympathique et de nombreuses missions, Take on Helicopters peut convenir.
- Graphismes16/20
Mis à part un clipping assez récurrent, les décors sont vraiment jolis et la ville de Seattle est impressionnante à survoler. L'intérieur des cockpits est parfaitement modélisé et les effets météo sont bien gérés. La partie jeu de rôle est peut-être un peu cheap mais elle a le mérite d'exister.
- Jouabilité12/20
Avec ou sans tutoriel, l'apprentissage des commandes est un véritable calvaire tant celles-ci sont mal pensées. Une fois en vol, on constate que le pilotage manque de réalisme et que les sensations ne sont pas toujours au rendez-vous. Les missions sont intéressantes et variées mais certaines d'entre elles sont méchamment buggées.
- Durée de vie16/20
Entre une longue histoire bien ficelée, des vols libres, des défis annexes, du multijoueur et même un éditeur de missions, Take on Helicopters a de quoi nous scotcher sur notre écran de longues soirées d'hiver. Les deux environnements dans lesquels on évolue sont par ailleurs immenses.
- Bande son13/20
Tous les dialogues sont doublés en anglais et le bruit des moteurs ou des pales est très réaliste. Certaines musiques sont absolument insupportables mais il est heureusement possible de choisir nous-mêmes la playlist.
- Scénario15/20
Le personnage principal est un peu fade mais on s'attache vite à cette petite entreprise familiale luttant pour sa survie après la mort de son fondateur. Les dialogues sont correctement écrits et diverses cut-scenes illustrent la narration.
Beau et très complet en termes de modes de jeu ou de missions, Take on Helicopters séduira probablement les néophytes et les amateurs de simulations en mal d'originalité. Les vétérans du genre, en revanche, lui reprocheront son manque de réalisme et ses contrôles franchement ratés. A vous de voir à quelle catégorie vous pensez appartenir.