Présenté comme un retour aux sources après une décennie d'épisodes en 3D assez décevants, Sonic the Hedgehog 4 : Episode I n'avait pas fait l'unanimité. Cela explique sans doute les 18 mois qui auront été nécessaires pour élaborer ce second volet, agrémenté d'une option multijoueur. Dimps a-t-il mis ce temps à profit pour rectifier le tir ?
Destiné à s'inscrire dans la continuité des opus Megadrive, Sonic the Hedgehog 4 : Episode I a satisfait certains fans, mais a laissé à d'autres une impression mitigée. Le gameplay avait le mérite d'y retrouver sa simplicité originelle, et on pouvait passer sur le jeu un agréable moment. Mais la présence d'une Homing Attack peu justifiée dans un épisode rétro, le recyclage de vieilles zones de jeu et de boss maintes fois combattus, le level design inconstant, la difficulté toute relative et l'absence de mode multijoueur représentaient autant de défauts qui empêchaient de le considérer comme un héritier potentiel de Sonic 3 & Knuckles. Toujours en quête de la formule qui lui permettra de redorer le blason de sa mascotte, Sega se devait donc de faire mieux à l'occasion de cet Episode II dont on avait fini par se demander s'il finirait par sortir.
Sonic the Hedgehog 4 : Episode II présente la même structure que son prédécesseur : il comprend quatre zones de jeu, toutes constituées de trois actes et d'un boss. Chacune d'elles représente un hybride entre deux vieilles zones issues de Sonic 2, Sonic 3 ou Sonic & Knuckles : Sylvania Castle évoque Aquatic Ruin et Azure Lake, White Park mélange Ice Cap et Carnival Night, Oil Desert est un mix de Oil Ocean et de Sandopolis, et Sky Fortress combine Sky Chase et Wing Fortress. Le procédé est habile, car le recyclage apparaît moins évident (on préfèrera parler d'inspiration), d'autant qu'un effort a été fait pour varier les différents actes d'une même zone tout en préservant une certaine continuité. Dans Le Pays des Neiges, par exemple, vous évoluez sur un joli tapis blanc, avec en fond une fête foraine que vous aurez l'occasion de rejoindre au niveau suivant. Pour ne rien gâcher, on constate une nette évolution sur le plan visuel. Les arrière-plans, notamment, sont bien plus fouillés que ne l'étaient ceux de l'Episode I. Dommage que les musiques, assez mauvaises dès que l'on sort des reprises de thèmes connus, n'aient pas bénéficié du même travail artistique. Mais on appréciera à leur juste valeur les améliorations techniques apportées au gameplay : si la jouabilité et la physique sont encore perfectibles, le contrôle de Sonic véhicule de meilleures sensations, d'autant que la Homing Attack a perdu de son importance par rapport au précédent volet.
Mais la grosse nouveauté de cet Episode II reste la présence de Tails, qui permet à Dimps de reformer le tandem de la grande époque. Afin de développer le rôle du renard à double queue, qui ne se limite plus à suivre Sonic, un système d'actions d'équipe a été imaginé : les deux compères peuvent désormais réaliser un combo terrestre (pour rouler en ne formant qu'une seule boule), un combo aquatique (qui leur permet de nager plus vite) ou un combo aérien (où Tails héliporte Sonic). Chacun peut être déclenché d'une simple pression sur un bouton, au prix d'une animation qui hache un peu le rythme de l'action. Hélas, le level design paresseux n'exploite pas suffisamment ces nouvelles possibilités. Globalement peu inspiré, il semble plus prompt à assurer le fan-service (parfois de façon maladroite, comme à l'occasion de cette séquence en Tornado complètement ratée, d'une lenteur et d'une rigidité comme on n'en fait plus), qu'à mettre en avant la coopération entre Sonic et Tails. L'intégration d'un mode 2 joueurs – en local ou en ligne – n'a donc plus le même intérêt, d'autant que les deux participants évoluent sur le même écran. Pour éviter que l'un n'en sorte lorsque l'autre est lancé à pleine vitesse, il réapparaît à côté de son complice sous forme de bulle et ne peut revenir dans l'action qu'en appuyant sur un bouton. Sur un niveau aussi rapide que Les Montagnes Russes, l'expérience en devient presque irritante.
Autre problème : la gestion de la difficulté, bien trop erratique. Traverser un niveau ne représente souvent qu'une simple formalité (d'autant que l'héliportage de Tails permet souvent de rattraper un saut dans le vide)... jusqu'à ce que vous perdiez soudain la moitié de vos vies sur une phase de jeu mal pensée. Dans le même ordre d'idées, on apprécie de pouvoir affronter des boss inédits, mais ces combats sont constitués de deux phases aussi fastidieuses l'une que l'autre : une première aussi longue que facile, débouchant sur une deuxième où vous mourrez généralement en seul coup. Vous devriez toutefois venir rapidement à bout du boss final, Sonic the Hedgehog 4 : Episode II ne proposant guère plus de deux heures de jeu, voire un peu plus pour qui prendra la peine de récupérer les émeraudes ouvrant l'accès à Super Sonic. Elles peuvent être obtenues dans des phases bonus tout droit sorties de Sonic 2, mais tout de même bien plus jouables. Vous avez aussi la possibilité de récupérer les étoiles rouges disséminées dans les niveaux, qui permettent de débloquer un accomplissement. Reste la présence d'une zone bonus, intitulée Episode Metal et accessible gratuitement à tout possesseur de Sonic the Hedgehog 4 : Episode I. Hélas, c'est un peu la douche froide puisqu'elle recycle un environnement du premier volet (Mad gear) et que le gameplay de Metal Sonic n'apporte rien, copie carbone qu'il est de celui du hérisson bleu.
- Graphismes15/20
Les améliorations visuelles par rapport à l'Episode I sont indéniables. Les différentes zones de jeu proposent notamment des ambiances plus variées et de jolis arrière-plans bien plus fouillés.
- Jouabilité14/20
La jouabilité améliorée rend ce second volet plus agréable à jouer, mais le level design peu inspiré ne tire pas assez profit de la coopération entre Sonic et Tails et la difficulté est mal dosée.
- Durée de vie12/20
Si une fois de plus, l'aventure ne propose guère plus de deux heures de jeu, la longévité se voit épaulée par le mode 2 joueurs, et éventuellement par la zone bonus offerte aux possesseurs du premier volet.
- Bande son12/20
Sorti de quelques thèmes connus dont on se plaît à entendre les reprises, les compositions musicales se révèlent particulièrement peu agréables à l'écoute. Les bruitages sont corrects.
- Scénario/
Sonic the Hedgehog 4 : Episode II était l'occasion pour Sega de corriger les quelques errements du volet précédent. Le contrat n'est qu'à moitié rempli. Cette suite est dotée d'une jouabilité et d'une physique plus convaincantes, si bien que le contrôle de Sonic véhicule de meilleures sensations. Qui plus est, elle se révèle plus jolie que son prédécesseur, avec en particulier des arrière-plans de toute beauté. Mais on reste plus dubitatifs devant certaines prétendues "améliorations" : un mode coopératif, certes, mais insatisfaisant ; une difficulté légèrement revue à la hausse, mais mal dosée ; des phases de boss inédites, mais fastidieuses. Bref, la plus-value par rapport à l'Episode I n'est pas flagrante, et si on parcourt le jeu sans déplaisir, on reste une fois de plus sur notre faim.