Tom Cruise chevauchant sa grosse moto dans le soleil couchant. Des pilotes tous plus décontractes les uns que les autres et n'ayant pas leur pareil pour dégommer des avions ennemis, sur fond de Take my breath away... Si le film Top Gun est définitivement ancré dans les années 80, sa suite vidéoludique entre de plain-pied dans le 21ème siècle en se calquant sur la concurrence. Mais est-ce que le looping est-il pour autant aussi impressionnant ? Pas sûr...
Top Gun ayant déjà eu droit à son adaptation vidéoludique à la fin des années 80, on voyait mal ce qui aurait pu pousser la Paramount et un développeur à s'intéresser à nouveau à son cas. Si on peut encore se poser la question, il se peut que le reboot de la série Ace Combat ne soit pas étranger à l'arrivée de ce Top Gun : Hard Lock qui emprunte d'ailleurs énormément au Ace Combat Assault Horizon de Namco Bandai. Ainsi, du film Top Gun, Hard Lock ne reprend que quelques thèmes musicaux, certains personnages dont les zingues font des apparitions fugaces et l'ambiance générale. C'est bien peu finalement d'autant que le scénario brille par son absence alors qu'on enchaine les missions de la campagne solo. A ce sujet, cette dernière se révèle peu intéressante à cause d'une longévité faiblarde et de missions trop longues et peu intéressantes. Certes, on a droit à 14 avions différents mais ce panel ne suffit pas à relancer l'intérêt des objectifs qui se soldent dans 90% des cas par des dogfights contre des hordes de MIG-29.
Le plus embêtant dans tout ça est que si chaque dogfight peut se résoudre de deux façons, avec ou sans utilisation du Hard Lock, on optera tout le temps pour la seconde option. En somme, à une certaine distance de votre ennemi, vous n'aurez qu'à appuyer sur une touche d'action pour lui coller automatiquement le train. Ensuite, il ne restera plus qu'à le locker pour lui balancer un missile. Cependant, avant d'en arriver là, vous devrez effectuer, via des sortes de QTE, quelques cabrioles en imprimant une ou deux directions aux sticks analogiques ou en appuyant sur un bouton spécifique afin d'éviter des missiles ennemis ou de ne pas perdre de vue votre adversaire. Si l'idée a l'avantage de rendre les combats plus cinématographiques et dynamiques, la façon de procéder sera strictement identique d'une mission à l'autre. De fait, bien qu'on puisse piloter différents avions et que les objectifs de destruction soient plus ou moins variés (raffinerie, bateaux, rampes de missiles...), la quasi-totalité des missions se résumeront à affronter des lignées de chasseurs ou de bombardiers en protégeant nos alliés. On aurait donc aimé un peu plus de variété d'autant que les théâtres de guerre optent eux aussi pour un certain conformisme peu aidé par un visuel daté.
Si la campagne solo n'arrive pas vraiment à convaincre, les autres modes de jeux ne volent pas plus haut, sans mauvais jeu de mots. On devra ainsi se contenter d'un mode Horde dans lequel il faudra simplement détruire le plus d'avions possible. Inutile à l'inverse du multijoueur qui aurait pu relancer un peu le débat grâce à ses trois modes coopératifs pour 4 joueurs nous demandant d'escorter des alliés, de défendre une base ou de jouer à du Touché-Coulé en coulant le plus de bateaux possible. L'ennui est qu'après plusieurs essais, il nous a été impossible de trouver le moindre joueur sur les serveurs. Impossible donc de tester les modes compétitifs pour 16 joueurs synonymes de Match à mort, en équipe ou non. Au final, Hard Lock arrive trop tard. En effet, entre peu d'éléments issus du film, un manque d'ambition trop marqué, des graphismes vieillots, un multi fantôme et un Ace Combat Assault Horizon bien meilleur vendu moins cher, difficile de conseiller le soft de 505 Games bien qu'il puisse plaire le temps de quelques parties.
- Graphismes8/20
Complétement dépassé, Top Gun : Hard Lock opte pour une sorte de filtre granuleux (à la manière des premiers Silent Hill) offrant au rendu un aspect encore plus dégueulasse. Bref, entre des environnements vides et des effets spéciaux datés, le visuel de Hard Lock est loin, très loin de celui du dernier Ace Combat.
- Jouabilité12/20
En reprenant plusieurs idées de Ace Combat Assault Horizon, le gameplay de Top Gun : Hard Lock propose des dogfights relativement rythmés. Le hic est que très rapidement, le tout devient routinier et l'on s'ennuie à mourir malgré les 14 avions pilotables. De plus, la technique pour venir à bout des ennemis étant toujours la même, on soufflera prestement devant le manque d'ambitions des développeurs.
- Durée de vie10/20
Malgré des missions beaucoup trop longues, le mode solo se boucle assez rapidement vu que la difficulté n'est pas très élevée. Restent la Zone ennemie (une sorte de mode Horde) inintéressante et un multijoueur proposant de la coop à 4 et de la compétition à 16 via divers modes. Problème : les serveurs sont complètement déserts.
- Bande son11/20
Si la bande-son repend quelques thèmes du film, le gros des musiques versent dans le rock pur et dur afin d'être en accord avec ce qui se passe à l'écran. Rien d'exceptionnel cependant à l'inverse du doublage français d'une médiocrité sans nom.
- Scénario/
Ah oui tiens, c'est vrai, il se passe quoi au fait dans ce jeu où l'on aperçoit le temps d'un entraînement le bel avion de Maverick ?
Tout en profitant de l'ambiance du film et en s'appuyant sur un gameplay fortement influencé par celui du dernier Ace Combat, Top Gun : Hard Lock arrive péniblement à tenir le joueur éveillé. Comment se fasse ? Eh bien si l'on tient compte d'une jouabilité limitée synonyme de missions longues et ennuyeuses, d'une technique dépassée, d'une faible durée de vie et d'un multi désert, vous comprendrez certainement le pourquoi du comment. Si en soi, on pourra s'amuser, on ne voit pas trop ce qui vous pousserait à débourser 40 euros alors que Ace Combat Assault Horizon est monnayé 10 euros de moins.