Difficile lorsqu'on évoque Sega, de ne pas systématiquement penser à Sonic, ce hérisson bleu survitaminé qui a contribué à mettre l'éditeur japonais sur le devant de la scène mondiale. Mais aujourd'hui, le mammifère qui court plus vite que son ombre, paraît se satisfaire de ses aventures, qui, soyons honnêtes, mériteraient de se renouveler un peu.
Si les inconditionnels du héros piquant ne s'en laisseront pas compter, mettant au pilori quiconque oserait critiquer les aventures de Sonic, on ne peut malheureusement pas passer à côté d'un cruel constat : la mascotte de Sega surfe depuis des années sur la même vague et semble malheureusement vouée à y rester. Car, et ce n'est pas faute d'avoir essayé, ses tentatives en 3D se sont, pour la plupart, soldées par des résultats assez indigestes et on ne le voit pas retenter une telle aventure. Alors Sonic, coincé dans un environnement 2D ? Cela semble effectivement inéluctable tant le résultat ne semble pouvoir être satisfaisant que sous cette forme. Mais s'il maîtrise parfaitement son sujet depuis des années, le hérisson bleu n'affiche plus d'originalité, se contentant du minimum syndical.
Après un Sonic 4 Episode I assez classique et sans réelle surprise, voilà que Sega se fend d'une nouvelle itération. Allait-on assister à une révolution ? Une prise de risque de la part des développeurs ? Eh bien non... Sonic reste Sonic. Ses amoureux se battront toujours pour venir à la barre défendre ses intérêts et l'empêcher de passer du côté has-been de la force. Seulement voilà, ce nouvel opus s'apparente à du réchauffé, avec toujours les mêmes mécaniques de jeu. Pire encore, l'aventure commence plutôt mal ! Dans le premier niveau (nous n'avons pu jouer qu'aux deux premiers), le tutorial est si mal expliqué qu'on finit par tenter des combinaisons de touches afin que Tails et Sonic se donnent la main pour voler.
Ah si tiens, la voilà la grande nouveauté : le retour du renard rouquin. Absent du premier Episode, il dévoile ici de grandes qualités d'assistant, aidant donc Sonic à atteindre les hauteurs quand ce n'est pas pour former une énorme boule pour aller toujours plus vite, toujours plus loin. Maigre. Evidemment nous sommes très mauvaises langues, mais nous aussi nous aimons Sonic. Et le voir se pavaner dans un tel classicisme, lui qui a fait rêver tant de générations, c'est assez triste. Le Seigneur de l'Anneau paraît bien triste... de là à dire que l'Episode II résonne comme le chant du cygne... Heureusement que les J.O. sont là pour redorer son blason...
Ceci étant dit, que les fans se rassurent, la magie Sonic opère toujours pour ceux qui ne se lassent pas du seul tour dévoilé depuis tant d'années. Les niveaux demeurent bien travaillés et étudiés, la vitesse, les bumpers, les boss, toute la panoplie est également représentée. On nous promet même la présence de Metal Sonic ! Qu'on se le dise, cet Episode II n'ira pas brûler sur le bûcher. Il n'est pas mauvais puisque sa jouabilité reste tout simplement irréprochable (en dépit de ce fameux tutorial qui frôle le grand n'importe quoi) et que ses environnements font preuve d'une grande diversité. Seulement voilà, personne n'aimerait que ce fabuleux héros ne voie son salut que dans les partenariats (Mario & Sonic aux J.O. par exemple...) ou dans de pathétiques compilations. On en attend beaucoup plus, et une prise de risque de la part des développeurs serait bienvenue. Histoire de ne pas faire passer sous silence les prochaines sorties d'un hérisson qui a bien du mal à nous redonner du piquant.
Cet Episode II est aussi classique que dépourvu de toute originalité. Et ce n'est pas Tails, en compagnon de route, qui offrira une plus-value, si ce n'est un soupçon supplémentaire dans un gameplay déjà rodé depuis des années. Sans surprise, bien fichu dans la conception de ses niveaux, Sonic 4 Episode II ravira ses fans les plus fidèles. Et c'est bien cela le plus dommageable : satisfaire un public déjà voué à sa cause, se reposer sur ses acquis sans prendre de nouveaux risques.