Traditionnellement, les simulations de ballon rond débarquent sur le marché à la fin de l'été afin de coller au mieux à la saison en cours. Si la sortie décalée de Pro Evolution Soccer 2011 se justifiait par le lancement de la 3DS au même moment, le maintien du créneau a cette fois de quoi surprendre. En effet, chaque esprit tatillon doit être conscient qu'en s'offrant PES 2012, il met de côté toute notion d'actualité et de contenu à jour. Obsolète dans moins de trois mois, la base de données accuse en sus un sérieux retard. Non seulement les effectifs ne bénéficient pas des mouvements effectués durant le mercato hivernal, mais ils ne sont même pas en phase avec les mouvements estivaux... Plus de six mois après ! Autant nous savons que certains d'entre vous n'en tiendront pas compte, autant il est évident que le véritable fan de foot aura toutes les peines du monde à accepter jouer avec des effectifs à mi-chemin entre la saison 2010/2011 et le début de la saison 2011/2012.

Bref, maintenant que vous êtes au courant de ce détail qui n'en est pas un, commençons à nous réjouir ! En effet, critiqué pour avoir complètement bâclé le contenu de PES 2011, Konami a remis le pied à l'étrier. Ou plutôt, le développeur a porté chacun des modes de jeu des versions de salon sur 3DS. Ainsi, on retrouve les matches classiques, les rencontres en ligne ou sans-fil, les licences de la Ligue des Champions et de la Copa Libertadores, la traditionnelle Ligue des Masters, le mode Vers une Légende et son dérivé World Player, les Ligues et Coupes diverses et variées, un mode Entraînement et le légendaire et non moins indispensable mode Modifier. Bref, PES 2012 est tout aussi complet que son homonyme sur PS3 ou 360. On jouit donc d'un grand nombre de possibilités et des mêmes licences, à savoir la Ligue 1, la Liga et l'Eredivisie plus de faux championnats anglais et italien. Le seul souci dans tout ça, c'est que Konami semble penser que chaque joueur possède une vue de pilote de chasse et qu'en conséquence, porter un menu pensé pour des résolutions 720p ou 1080p sur un écran de 3DS ne poserait aucun problème. Faux ! On ne voit rien ! Les textes sont minuscules et vous obligent à froncer des sourcils, ne serait-ce que pour naviguer d'un menu à l'autre. Il est incompréhensible que le design n'ait pas été repensé en profondeur ! Sans doute pour un gain de temps...

Outre le contenu, le gameplay a également fait l'objet de développements spécifiques. Si la prise en main classique a été reconduite telle quelle, en étant un mix des PES époque PS2 et des PES HD, une jouabilité tactile a été rajoutée ! Et en toute honnêteté, celle-ci est un véritable fiasco. Konami nous propose en effet d'utiliser le stylet et l'écran inférieur de la machine pour influer sur le jeu. Le joueur opte d'ailleurs pour son degré d'implication dans la construction des actions en choisissant parmi plusieurs configurations mais dans tous les cas, c'est l'apocalypse. Non seulement il lui faut apprendre sur le tas étant donné que les explications sont confuses et que le mode Entraînement ne contient aucun didacticiel, mais une fois les commandes vaguement maîtrisées, il se rend très vite compte qu'elles n'arrivent pas à la cheville de la configuration de base. Si la tentative de Konami d'exploiter à fond le tactile est tout à fait louable, son exécution est une catastrophe. La simulation de foot est-elle incompatible avec des commandes tactiles ou est-ce Konami qui n'a pas su en profiter ? Sans doute un peu des deux. Toujours est-il qu'avec toute la bonne volonté du monde, nous n'avons jamais réussi à y trouver le moindre plaisir. D'ailleurs, précisons que le confort de jeu n'est pas non plus optimal en configuration classique. On attrape étrangement très vite mal aux mains en laissant l'accélération sur une gâchette. On ne saurait que trop vous conseiller de l'associer à une autre touche, quitte à perdre légèrement en réactivité.

Pour le reste, le gameplay de PES 2012 est très proche de son prédécesseur. Si l'on reconnaît quelques animations propres à l'âge d'or de la série, le système de passes lui, s'appuie bien sur le timing introduit par les derniers volets sur consoles de salon. Ainsi, il est nécessaire d'appuyer ou non ses passes selon la longueur que l'on souhaite leur donner. Idem pour les transversales ou les passes en profondeur. On constate simplement que l'IA n'a un comportement crédible que lorsqu'elle est réglée en Professionnel. En dessous, elle manque cruellement d'agressivité sur le porteur du ballon et a tendance à commettre les mêmes erreurs dans les mêmes situations. Autre problème, les caméras. Si la logique voudrait qu'on opte pour l'angle qui met le plus en avant la fonction 3D de la console (tout juste sympathique lorsque le jeu est en mouvement, abominable sur des phases arrêtées), le fait qu'elle ne soit pas jouable détruit son intérêt. Bien vite, le joueur sélectionne le grand angle, le seul qui lui permette de construire sereinement de belles actions. Enfin, précisons que les modes Vers une Légende et World Player, qui permettent d'incarner un seul et unique joueur sur la pelouse, souffrent des mêmes maux : l'IA coéquipière fait preuve d'un individualisme insupportable et lorsqu'elle vous transmet enfin le ballon, c'est dans des conditions déplorables. Un sérieux ajustement ne serait pas du luxe !