L'espace d'une journée passée au studio, nous avons assisté à une nouvelle session de gameplay d'une demi-heure et nous avons pu nous entretenir longuement avec les développeurs du jeu. Autant vous dire que nous sommes ressortis de là avec des informations croustillantes et de nouvelles interrogations quant au troisième épisode de cette série de FPS dans la jungle. Véritable fil rouge de la série, l'environnement végétal sera une fois de plus au cœur du jeu. Souvenez-vous, le tout premier Far Cry avait à l'époque été conçu pour vendre le moteur Cry Engine de Crytech, particulièrement performant pour l'affichage de la dense végétation. Pour ce Far Cry 3, on retrouve non seulement cette prouesse technique, mais aussi le contexte insulaire de l'original puisque le théâtre des opérations ne sera autre qu'une île bien mystérieuse à l'écart de toute civilisation où règnent anarchie et piraterie. Si vous avez suivi un peu l'actualité de ce jeu sur le site, vous savez déjà que l'on incarnera Jason, un touriste façon randonneur à gros sac à dos, qui se retrouve séparé de sa bande de potes avec laquelle il profitait paisiblement de ses vacances. Dans cet environnement hostile, il va s'agir de retrouver ses camarades de voyage, donner un coup de main aux villageois oppressés par des groupes de malfrats qui sévissent dans la région et accessoirement de découvrir les mystères de ce lieu atypique.

Lors de nos discussions avec les développeurs, ces derniers ont insisté sur l'importance de la notion de survie. Bien qu'ils nous aient assuré ne pas avoir opté pour les fausses bonnes idées comme celle de la malaria qui plombait un peu l'expérience de Far Cry 2, la survie devrait prendre une place considérable dans le jeu. Au début de l'aventure, Jason n'a jamais utilisé une arme à feu ni tué un animal. Le joueur accompagnera donc le héros dans sa quête initiatique qui fera de lui un homme accompli, rompu aux techniques de survie et apte à trouver des moyens de subsister dans les milieux les plus hostiles. Concrètement, cela se traduit en termes de gameplay par la chasse d'animaux pour en tirer des peaux ou de la viande que l'on pourra ensuite vendre aux villageois locaux, ou encore la cueillette de plantes diverses en vue de préparer des décoctions aux effets variés. Mais ne vous y trompez pas, Far Cry n'est pas devenu un simulateur de vie pour autant. C'est avant tout un FPS bien sanglant dont le joueur ne ressortira pas indemne.

Avez-vous lu l'article que nous avions consacré à Rainbow 6 : Patriots sur le site ? Cet autre jeu en développement dans les studios d'Ubisoft Montréal témoigne d'une volonté éditoriale d'accentuer la narration d'un produit vidéoludique afin de renforcer l'intensité des émotions ressenties par le joueur. Souvenez-vous maintenant de la bande-annonce du dernier E3 de Far Cry 3. L'exposition à des comportements de personnes dérangées particulièrement crédibles (rehaussée par la vue à la première personne et l'emploi d'acteurs pour jouer les personnages) fera de ce titre une expérience au sens propre. A l'instar de Jason, le joueur doit s'attendre à ne pas être en permanence en contrôle de la situation. Tout au long du jeu, il faudra sans cesse mettre en doute les paroles des différents protagonistes, tant vous ne saurez jamais précisément quelles sont les véritables intentions des personnages que vous croiserez. Lors de la session, Jason a fait la rencontre d'un docteur pour le moins étrange. N'ayant d'autre choix que de lui rendre service, le héros s'est lancé à la recherche d'une plante rare et hallucinogène. Lors de cette quête, la vision du joueur est perturbée par des effets dignes d'un trip sous acide. Déjà qu'une partie de FPS classique peut parfois donner la nausée si l'on ne dirige pas soi-même le personnage, dans les conditions susmentionnées, on vous laisse deviner l'état dans lequel nous sommes ressortis de la salle.

Autre axe de développement choisi par l'équipe ; les multiples options qui s'offriront à nous pour résoudre une situation donnée. L'approche de chaque zone de combat est envisagée à 360°. On pourra généralement opter pour une action frontale, furtive ou en contournant le théâtre des opérations. Pour ce faire, l'équipe a doté Jason d'une panoplie de mouvements digne d'un jeu d'action à la troisième personne. Course, glissade, utilisation de filins et capacités d'escalade, c'est tout le champ lexical de la discipline appelée Parkour, chère au studio d'Ubisoft Montréal (Prince of Persia, Assassin's Creed...), qui est mis à profit pour décrire la façon de se mouvoir du héros. Et pour forcer le joueur à utiliser son cerveau pour mettre à profit son environnement, ce bon Jason sera limité en termes d'armes transportées à ce qu'un homme peut logiquement porter sur lui dans la vraie vie. Il faut donc s'attendre à jouer les charognards sur les cadavres fraîchement occis pour récupérer les armes les plus adaptées à la mission en cours.

Concernant la progression même dans le jeu, les développeurs nous ont indiqués qu'il faut s'attendre à ne pouvoir accepter qu'une mission après l'autre. Un choix plus linéaire, mais qui devrait éviter de perdre le joueur en lui donnant trop d'objectifs. L'équipe mise aussi sur l'exploration libre de la jungle luxuriante pour divertir le quidam de la linéarité inhérente à la maîtrise d'un rythme de jeu contrôlé. Enfin, sachez que notre personnage verra au fil du jeu ses bras se couvrir de tatouages comme autant de stigmates témoignant de ses expériences vécues sur l'île, à l'instar des jeunes scouts américains collectionnant les badges ou les soldats des médailles. Le producteur du jeu nous a même confié que certains personnages du jeu seront impressionnés par vos faits et vous le feront ressentir. De quelle façon ? Mystère, mais on peut facilement imaginer que les personnages non joueurs obéiront à un système de réputation et ne vous confieront des missions ou des articles que si vous vous en êtes montré digne.