C'est une habitude, la série Ridge Racer est historiquement l'une des plus souvent présentes au lancement d'une console Sony. La Vita n’échappe pas à la règle puisqu'elle s'accompagne d'un nouveau volet sobrement baptisé Ridge Racer. Et croyez-nous, elle s'en serait bien passée...
Ridge Racer est sans doute l'une des escroqueries les plus marquantes de ces dernières années. Lorsque l'entube est tentée par un sombre éditeur sur un support méconnu du grand public, celle-ci passe plus ou moins inaperçue et ne touche finalement qu'une minorité de joueurs. Lorsque le fautif s'appelle Namco Bandai et que la machine concernée est la nouvelle console portable de Sony, c'est l'intelligence des utilisateurs qui est insultée. En l'occurrence, nous, les joueurs, sommes considérés, dans le cas présent, comme des personnes crédules et nanties, peu regardantes sur le rapport qualité/prix que nous propose l'un des 30 titres disponibles au lancement de la PS Vita. Mais quelle est donc cette tare qui nous contraint à vous proposer un boycott en bonne et due forme du tout nouveau Ridge Racer ? Son contenu ! Qui, aujourd'hui, est prêt à débourser quelques 30€ pour avoir l'immense privilège de piloter cinq malheureuses voitures (toutes identiques de surcroît) sur trois circuits (allez, six en comptant les "reverse") ? En sachant qu'un contenu conséquent est d'ores et déjà prévu pour être distribué via divers DLC ?
Personne, espérons-le. Ridge Racer est une sorte de grosse démo qu'on nous propose au prix d'un jeu complet. Ses menus, incroyablement bordéliques, peut-être dans le but de donner l'impression au joueur d'être noyé sous une foultitude de possibilités, accouchent tout d'abord d'un solo famélique : trois courses simples, un contre-la-montre cantonné à des sessions de 3 ou 30 tours et... c'est tout ! Trente petites minutes vous seront largement suffisantes pour en faire le tour à moins que vous appréciez tourner en rond, leveler comme une bête sans réel but et modifier 50 fois la couleur de votre caisse. Le multijoueur quant à lui, rattrape le coup grâce à son mode Fantôme et surtout, ses courses capables d'accueillir jusqu'à 8 joueurs, en ligne comme en local. Pas de quoi s'emballer toutefois puisque le multi se heurte aux mêmes soucis de contenu. Aucun mode ne lui est dédié, si ce n'est la "Vision d'Equipe", une sorte de puits à missions censé stimuler le jeu en ligne via des objectifs qui tombent on ne sait trop quand. Les joueurs sont alors divisés en quatre factions distinctes et se disputent la suprématie d'un classement en ligne. On cherche encore l'intérêt. Bref, en plus d'être creux comme une coquille vide, Ridge Racer n'est pas fichu d'être clair, pas plus que stimulant.
Et sur la piste ? Sans parler de néant, puisque les sensations sont bien présentes, l'apport global de ce Ridge Racer est très discutable. En se basant sur des mécaniques identiques aux précédents volets, il assure le minimum, à savoir des courses relativement intenses et un pilotage fun et intuitif. Mais c'est à peu près tout. Très peu paramétrable, il recycle donc les fameux systèmes de nitro et de drift qui lui sont chers, sans prendre le moindre risque. D'ailleurs, les tracés étant connus de tous, la surprise ne peut même pas venir du circuit, qu'on dompte en à peine trois tours, le temps de se rappeler de notre dernière session de jeu, étonnamment similaire à celle-ci. Et pour couronner le tout, Ridge Racer n'est même pas fluide. Il n'a pas besoin que vous enclenchiez trois bonbonnes de nitro simultanément pour ramer sans raison car il est à peine capable d'afficher trois voitures dans le même virage. Pourtant, ce n'est pas la réalisation, tout juste acceptable, qui pousse la Vita dans ses derniers retranchements. La machine a largement la capacité de faire tourner le titre sans effort seulement voilà, développé à la va-vite par des équipes de Namco Bandai peu concernées, Ridge Racer loupe aussi la marche technique. Fichtre.
Les visuels qui accompagnent ce test sont fournis par l'éditeur.
- Graphismes11/20
Textures baveuses, arrière-plans aliasés, animation régulièrement à la ramasse... Heureusement, l'identité visuelle de la série est conservée.
- Jouabilité11/20
Oui, c'est vrai, on s'amuse en jouant à Ridge Racer. Cinq minutes. Le temps de se rendre compte que rien n'a changé et que cet opus n'est qu'un vulgaire recyclage.
- Durée de vie5/20
Un solo viable trente minutes, un multijoueur un peu mieux loti mais pas emballant... Se moque-t-on de nous ?
- Bande son11/20
C'est arcade donc résolument basique. Mais du coup, sans doute un peu pauvre par moments.
- Scénario/
Namco Bandai est tombé bien bas et sacrifie une série mythique sur l'autel du profit, assommant dans le même mouvement le joueur contraint de débourser 30€ pour un contenu famélique. Fait de recyclages et de bouts de ficelles, ce Ridge Racer n'est en réalité qu'une démo bâclée vendue au prix fort et techniquement très en deçà du niveau de la Vita. Le lancement de trop pour RR ?