A presque deux mois de sa sortie, Resident Evil Opération Raccoon City dévoile un peu plus son contenu. Après une présentation générale du titre et la mise en avant du mode solo, voici aujourd’hui un focus sur l’expérience multijoueur à travers le mode coopératif, auquel nous avons pu participer pendant une petite heure…
Tout d'abord, il est nécessaire de rappeler que l'action de ce Resident Evil, développé par le studio canadien Slant Six Games, se déroule en septembre 1998, soit entre les deuxième et troisième volets de la saga. Le théâtre des opérations est la ville de Raccoon City, métamorphosée en charnier truffé de morts-vivants à cause du virus T. Une fois n'est pas coutume, les joueurs se glissent dans la peau des méchants. Puisque la diabolique compagnie Umbrella envoie une de ses équipes d'agents surentraînés pour endiguer la propagation du virus et surtout détruire toutes preuves de sa culpabilité…
Concrètement, chaque joueur (quatre au maximum en mode coopératif online) doit choisir un personnage pour former l'équipe de l'USS (Umbrella Security Service). En tout, il y a six « héros » au choix, donc six classes possédant chacune des caractéristiques différentes. D'abord, la française Karena « Lupo » Lesproux représente la classe Assaut et apparaît comme le leader du groupe. Ensuite, il y a Vector qui symbolise la classe Eclaireur et qui demeure capable de se rendre invisible. Puis on note la présence de Vladimir « Spectre » Bodrovsk et Hector « Beltway » Hivers, représentant respectivement les classes Surveillance et Démolition (Beltway est un expert en explosifs). Enfin, peut-être les personnages les plus intéressants : Michaela « Bertha » Schneider et Christine « Four Eyes » Yamata. La première, illustrant la classe Paramedic, est une sorte d'infirmière siphonnée du bulbe qui - tout à la fois - demeure capable de soigner ses collègues mais aussi d'infliger les pires souffrances à autrui. Quant à Four Eyes, représentant la classe Scientifique, elle est experte en manipulations génétiques. Cette dernière, par exemple, est apte à infecter directement un soldat ennemi pour qu'il se transforme en zombie et attaque ses collègues. Chaque personnage dispose donc de capacités actives (on les déclenche momentanément) et passives (elles prennent effet automatiquement). Il est nécessaire de débloquer celles-ci en dépensant un certain nombre de XP (points d'expérience remportés à la fin mais aussi au cours de chaque mission, selon votre manière de jouer). Evidemment libre à vous – entre deux niveaux – d'acquérir de nouvelles capacités ou de booster d'un niveau supplémentaire celles déjà existantes. A noter que votre personnage peut en utiliser deux de chaque (deux actives et deux passives). Autre exemple intéressant de capacité active pour le personnage de Four Eyes : celle intitulée « Marionnettiste niveau 2 ». Coûtant 6000 XP, elle permet au joueur qui incarne Four Eyes de diriger temporairement à distance un ennemi et ainsi de le retourner contre ses coéquipiers…
Pour ce qui est de l'arsenal, le joueur semble avoir plutôt le choix car, outre le pistolet et le couteau de base disponibles automatiquement pour chaque perso, on dénombre une bonne trentaine d'armes réparties en six catégories : Mitrailleuse, Mitraillette, Fusil à pompe, Fusil de sniper, Fusil d'assaut et Armes spéciales (lance-flammes, lance-roquettes…). A cela, il faut ajouter la présence de grenades et de sprays spéciaux. D'ailleurs, en poussant la croix directionnelle à gauche ou à droite, le joueur peut switcher en cours de partie entre les divers genres d'explosifs (fumigène, à fragmentation…). Idem pour les sprays qui s'avèrent capitaux dans l'aventure. En utilisant un spray vert, non seulement vous redonnez de la vie à votre personnage mais aussi à vos collègues s'ils se trouvent à proximité. Les sprays de couleur violette, quant à eux, sont indispensables pour annuler les effets d'une infection. Car il faut le savoir : à tout moment, votre personnage peut être victime d'une morsure de zombie. Ainsi infecté, vous avez une minute pour le soigner tandis que l'écran devient flou au fur et à mesure. En cas d'échec, vous en perdez le contrôle. Votre cher héros rejoint alors la tribu des zombies et peut même aller jusqu'à agresser ses collègues. Triste sort…
Au cours de la partie multi en coopération online, il a été possible de parcourir trois niveaux : Isolement (dans le labo d'Umbrella), Corruption (au cœur de l'hôtel de ville) et Dans le noir (qui se déroule dans un hôpital). Avec une jolie surprise au tout début de l'aventure : l'apparition de Hunk, leader de l'équipe Alpha, que vous devez suivre momentanément jusqu'à ce qu'un évènement survienne. Si graphiquement, le jeu s‘avère honnête sans être exceptionnel, en revanche côté bande-son, c'est la fête. Les musiques et bruitages sont efficaces. Mais c'est surtout le doublage en français qui apparaît excellent avec l'emploi de certaines voix bien connues des amateurs de cinéma. Du point de vue de l'action, le joueur paraît en avoir aussi pour son argent. Les zombies et soldats ennemis attaquent de toutes parts et parfois en même temps. Certains passages font froid dans le dos et il est préférable de bien organiser son équipe tout en ne cédant pas à la panique. Comme durant cette séquence où, enfermés dans une chaufferie, les joueurs sont soudainement entourés de Lickers qui déboulent de partout (murs, plafond…) et qui se ruent sur eux toutes griffes (et langue) dehors ! Un clin d'œil – appuyé – à Aliens. Ou encore lorsque le scientifique William Birkin, transformé en créature monstrueuse suite à son inoculation du virus G, poursuit l'équipe dans un étroit couloir. Il faut alors shooter les tonneaux explosifs de part et d'autres pour le ralentir (on note au passage que le jeu est hélas très scripté). Puis, le joueur doit tirer sur son point faible afin de pouvoir s'échapper sans être écrabouillé…
L'atout principal de l'aventure reste évidemment de pouvoir être jouée en coopération. Cela est d'autant plus légitime que la difficulté de certains passages oblige à rester groupé (à noter qu'il est possible de réanimer ses collègues mourants en maintenant une touche à proximité). Néanmoins, si la partie ne semble pas assez dure à vos yeux, libre à vous d'activer l'option « Friendly Fire » pour non seulement dégommer du zombie mais aussi vos collègues ! L'intérêt d'être un groupe de quatre joueurs est aussi de résoudre les situations en moins de temps. Ainsi, lors d'une mission, il faut trouver puis détruire – en les enflammant - cinq preuves de la culpabilité d'Umbrella disséminées dans une grande salle constituée de bibliothèques renversées, d'archives éparses et de meubles détruits. L'avantage est donc que, dans ce cas précis, chaque joueur peut se mettre à la recherche des preuves et donc prendre un chemin différent. De même, lors du dernier niveau accessible, un jardin situé devant la façade d'un manoir, le groupe doit affronter un soldat gradé d'Umbrella ayant déraillé psychologiquement mais aussi physiquement car infecté par le virus. Concrètement, à ce moment-là, il est nécessaire de shooter l'individu qui se déplace d'une fenêtre à l'autre tout en canardant les joueurs. Mais il faut aussi affronter en même temps des zombies qui apparaissent régulièrement. La stratégie est alors de partager le groupe en deux duos afin de s'occuper de chaque problème. Bref, il ne fait aucun doute que ce Resident Evil Operation Raccoon City prend tout son sens en coopération et promet quelques belles heures de fun à plusieurs…
Même s’il est loin d’être une claque esthétique, cet épisode de Resident Evil n’en affiche pas moins quelques solides arguments. A commencer par des personnages (et des monstres) charismatiques, une action non stop et surtout un mode coopératif qui, après une heure de jeu, a démontré son intérêt indubitable. Reste maintenant à tester les modes multi online compétitifs, notamment Biohazard (chaque équipe doit ramener un échantillon du virus à sa base), Survivors (il faut survivre jusqu’à ce qu’un hélicoptère arrive) et surtout Heroes. Dans ce dernier, qui offre un combat par équipe, le joueur peut incarner les gentils Leon S. Kennedy, Jill Valentine, Claire Redfield et Carlos Oliveira ou les vilains Hunk, Ada Wong, Nicholaï Ginovaef (un des méchants du titre) ou encore un nouveau personnage appelé Lone Wolf. Plutôt prometteur sur le papier. Confirmation ou infirmation très prochainement…