Après avoir quelque peu redéfini le genre survival-horror en damnant le pion à un certain Resident Evil, Dead Island se voit aujourd'hui offrir son tout premier contenu téléchargeable solo. Cerise sur la gâteau, on y incarne un nouveau personnage qui n'est autre que Ryder White, le militaire zélé que nous affrontions dans l'opus original. De là à dire qu'il faut se mettre au garde à vous devant ce contenu téléchargeable...
S'il fallait résumer Dead Island : Ryder White à un mot, ce serait sans nul doute : gunfight. Etonnant puisque le jeu de base privilégiait justement les affrontements à l'aide d'armes blanches qu'on pouvait dénicher ou bien customiser en usant de mods particulièrement sympathiques. Si on trouve bel et bien trois mods dans ce DLC, on évitera gentiment de les utiliser puisque du début à la fin, les développeurs nous incitent à user de puissantes armes à feu telles le fusil à pompe, le magnum, la mitraillette, etc. Et pour cause, là où Dead Island savait ménager ses effets, Ryder White opte pour l'approche bourrine en parsemant son contenu d'éprouvants et trop nombreux combats contre des dizaines et des dizaines d'infectés enragés ne nous laissant pas une minute de répit.
En somme, au bout de quelques minutes, vous aurez déjà tout un arsenal à votre disposition avec des caisses de munitions à ne plus savoir qu'en faire, des grenades en surnombre sans oublier des mitraillettes sur pied, utiles pour venir à bout des pillards et autres contaminés ne nous lâchant pas d'une semelle. Le plus étrange dans cette façon de concevoir cette aventure est sans nul doute l'abolition de toute forme d'évolution de Ryder. Ainsi, notre personnage ne montera pas de niveau, ne profitera nullement de l'arbre des compétences et devra se contenter de la même capacité spéciale que Purna. Pour couronner le tout, mentionnons également le fait que ce DLC se joue uniquement en solo. Bref, il y a de quoi être déçu d'autant que si on traverse bien quelques zones inédites, celles-ci renvoient à des quartiers de Moresby sans oublier un passage longuet dans les égouts et une fin de jeu se déroulant dans la prison.
Bien qu'on puisse apprécier la balade, elle aura tout de même un sévère arrière-goût en comparaison de celle de son aîné. Encore plus vrai que le scénario est des plus minimalistes. Alors que l'idée de nous faire incarner le bad-guy principal afin de nous offrir quelques éclaircissements sur ses motivations était a priori intéressante, cette noble intention se retrouve diluée dans un flot d'actions pour émerger lors des toutes dernières minutes. On aura alors tout juste le temps d'apprendre deux ou trois choses sur Ryder et la fin de Dead Island que l'aventure sera déjà terminée. Un peu rageant d'autant qu'il y avait matière pour faire monter la sauce quant à une éventuelle suite. Sans être catastrophique, on regrettera donc que Techland ait cédé à la facilité en développant un DLC non pas basé sur son contenu mais plutôt sur son orientation d'où découlent la plupart des défauts énoncés juste au-dessus. Regrettable même si on imagine facilement que le probable Dead Island 2 saura effacer ce loupé en se montrant plus incisif que jamais.
- Graphismes15/20
Ryder White est au niveau de Dead Island vu qu'il utilise un moteur similaire. Signalons la possibilité de traverser quelques zones inédites même s'il convient ici de mettre un bémol dans le sens où l'impression de déjà-vu est omniprésente. Logique vu qu'on traverse à nouveau des quartiers de Moresby, des égouts et la prison.
- Jouabilité11/20
La jouabilité n'a subi aucune modification notable. Pire, elle régresse puisque les développeurs ont tout simplement viré tout l'aspect RPG synonyme d'arbre des compétences et de montée de niveau. De plus, la capacité spéciale de Ryder n'est que l'exacte réplique de celle de Purna. On appréciera l'effort. Enfin, vu que le tout est orienté gunfights, avec profusion de munitions à la clé, on laissera prestement tomber les trois mods qu'on peut récupérer pour partir sur les armes à feu bien plus efficaces que nos armes modifiées contre les hordes d'infectés nous tombant sur le paletot.
- Durée de vie8/20
Comptez entre trois et quatre heures pour faire le tour de ce contenu téléchargeable avec une rejouabilité frôlant le zéro absolu.
- Bande son15/20
Le doubleur de Ryder s'en sort aussi bien que ses petits camarades et son ton correspond parfaitement à la personnalité carrée du personnage. Le reste est à nouveau composé de râles de zombies bien stressants et d'une ambiance musicale efficace.
- Scénario9/20
Si la fin de l'aventure nous apprend quelques petites choses intéressantes, dont on pouvait se douter en terminant le jeu de base, le scénario de ce DLC est dans sa globalité peu intéressant, la faute à un équilibre précaire ne trouvant qu'une certaine légitimité dans les toutes dernières minutes.
On aurait pu espérer bien mieux de ce Ryder White qui se déleste de tout ce qui faisait le charme de Dead Island. Exit l'aspect RPG, l'envie de customiser ses armes blanches et bonjour les gunfights émaillant l'ensemble de ce DLC. Dès lors, la longévité en prend un coup vu que la progression est terriblement linéaire et exclut la coopération avec trois potes. De plus, avec un scénario offrant de menues révélations dans sa toute dernière ligne droite et une absence générale d'ambition, on aura bien du mal à éprouver une grosse excitation en éclatant la caboche d'infectés quatre heures durant.