Il faut bien l'avouer, ces derniers temps, Mass Effect 3 aura fait quelques frayeurs aux fans inconditionnels de la série. Entre un mode multijoueur peu convaincant et une communication de Bioware très largement axée sur les phases d'action, certains commençaient à douter sérieusement du titre. Rien de tel alors qu'une bonne session de jeu pour se regonfler le moral.
Quelle joie que d'enfin pouvoir poser ses mains sur le mode solo de Mass Effect 3 ! Ainsi après nous avoir tantôt alléchés avec des présentations vidéo au dernier E3, puis inquiétés avec une exhibition d'un mode multijoueur qui s'est montré peu probant, EA nous a enfin laissés toucher au mode solo du jeu. Et quelle présentation ! Quasiment deux heures de jeu, ce qui paradoxalement se sera avéré bien trop court. Pourtant les choses ont mal commencé. On le savait déjà, mais cela fait toujours un choc, le début de partie nous laissera le choix entre plusieurs modes de jeu : Action, Jeu de Rôle ou Histoire. Comble de l'hérésie, le premier sera tout simplement dénué de phases de dialogue ce qui paraît totalement incompréhensible. Peu importe, on choisit évidemment le mode Jeu de Rôle et on se lance dans la partie. Précisons, avant de rentrer dans le détail, qu'il nous était impossible d'importer une sauvegarde et que l'on ne pourra donc pas vérifier l'importance de nos choix passés dans le déroulement de l'histoire. On notera simplement que la création de Shepard permet de définir qui de Kaidan ou d'Ashley a survécu au premier opus.
Attention, la suite de cette présentation risque de spoiler quelque peu le jeu. Ceci étant dit, on commence notre ultime baroud d'honneur sur Terre où l'on observe tranquillement un enfant jouer sur son balcon. Un moissonneur pointe alors le bout de son nez et passe à l'attaque avant d'être rejoint par une véritable armée d'invasion. Vous tentez donc, en compagnie d'Anderson, de rejoindre le Normandy afin de préparer une contre-offensive depuis la Citadelle. Cette phase de didacticiel très portée sur l'action a déjà fait l'objet d'un aperçu sur le site et par conséquent, nous ne nous attarderons pas sur son déroulement. Sachez simplement qu'on nous propose une action à la Call of Duty magnifiée par une ambiance sonore tout simplement incroyable. La gestion de la lumière et des ombres a également été nettement améliorée. On avance ainsi entre les explosions et les tirs, sans que toutefois la narration soit oubliée puisque les scénaristes ont choisi de jouer sur les émotions en sacrifiant par exemple le petit enfant aperçu en début de partie. Certains crieront au scandale, mais sachez qu'il ne s'agit là que d'une scène d'introduction censée vous mettre dans le bain et vous familiariser avec les nouvelles possibilités de gameplay.
Bioware nous a en effet vanté les mérites d'un Shepard nettement plus agile qu'auparavant, celui-ci étant notamment capable de sauter. Il faut cependant avouer qu'à ce niveau-là, la différence est loin d'être frappante. Il sera ainsi impossible de bondir à volonté puisque cela ne se fera que par l'intermédiaire d'un simple QTE au moment opportun (pas vraiment utile et un peu trop présent). Par ailleurs, un nouveau système de roulades et de couvertures a été implémenté. Ainsi une simple orientation de stick accompagnée d'une pression du bouton prévu à cet effet vous fera réaliser une roulade utilisable pour vous extirper d'une situation délicate, pour atteindre rapidement un ennemi avant de l'achever au corps-à-corps ou pour passer directement d'une couverture à une autre. Cela ajoute nettement en dynamisme mais il ne sera pas rare que Shepard roule alors que vous souhaitez courir ou vous abriter, une touche étant associée à ces trois actions.
Ceci étant, on rejoint enfin le calme du Normandy quand un message d'alerte provenant d'un site de fouilles sur Mars nous interpelle. On décide alors d'aller voir ce qui se passe sur place quand on tombe sur un petit contingent d'officiers de Cerberus massacrant tous les scientifiques au travail. Après avoir éliminé la menace, on rencontre une nouvelle figure connue : Liara T'Soni. Celle-ci nous explique alors que les Prothéens, peuple autrefois exterminé par les Moissonneurs étaient sur le point d'achever une arme afin de se défendre. Celle-ci se trouve évidemment sur cette station que l'on va devoir explorer tout en éliminant les agents mutants de Cerberus venus eux aussi récupérer les précieux plans. On retrouve alors pour notre plus grand plaisir une ambiance oppressante bien plus proche de ce que l'on pouvait observer dans Mass Effect 2. On déambule avec plaisir dans cette station en enchaînant les phases de réflexion et l'élimination des patrouilles qui s'en prennent à vous. L'action débridée du premier niveau semble alors bien loin, ce qui n'est pas pour nous déplaire.
Une nouvelle constatation s'impose : l'IA a nettement gagné en crédibilité. Les adversaires ne sortiront pas systématiquement de leur cachette et il vous faudra souvent user de stratégie pour l'emporter, sans quoi les combats pourront s'éterniser. C'est notamment le cas lorsque les ennemis disposent de boucliers puisque les attaques frontales, qu'elles proviennent des armes ou des pouvoirs, n'auront quasiment aucun effet. Cependant, il suffit d'utiliser la lévitation de Liara pour que ceux-ci soient totalement déséquilibrés et à notre merci. L'IA n'est pas la seule amélioration puisque l'aspect jeu de rôle a également été développé. En effet, on notera le grand retour des mods d'armes qui permettent de conférer certains pouvoirs (Cryo, incendiaire...) à vos munitions. Il est aussi possible d'augmenter le niveau de chaque pistolet indépendamment, ce qui améliorera ses dégâts et sa vitesse de rechargement. Il faudra néanmoins être prudent puisqu'une arme évoluée aura un poids supérieur et sera susceptible de vous encombrer. De plus de nombreuses capacités et pouvoirs ont été implémentés à chaque personnage et un véritable arbre des compétences semble être de la partie. Bioware a donc a priori écouté les fans, cependant, rien de bien original n'a été observé, du moins dans les deux premières missions du jeu, puisque tout ceci était déjà présent dans le premier opus.
La suite et la fin de notre session auront été marquées par la rencontre et la mort d'une mystérieuse scientifique aux ordres de Cerberus, la blessure sérieuse d'Ash ou Kaidan, puis par une discussion avec l'hologramme de l'Homme Trouble qui nous apprendra avoir volé les plans de la relique prothéenne. La narration devient alors haletante et de nombreuses questions nous viennent : Quelles sont les intentions de Cerberus ? Notre acolyte va-t-il s'en sortir ? Où est passée Miranda Lawson ? C'est malheureusement le moment où cruellement, on nous signale que la session est terminée. Et croyez-nous, c'est très dur ! Cela sera donc forcément positif et nous rassurera sur la qualité de ce Mass Effect 3. Evidemment, de nombreux points restent flous puisque l'on aurait par exemple aimé jauger l'influence de nos choix passés et des dialogues, apprécier la liberté de mouvement ou explorer le Normandy 3.0. Cette présentation reste toutefois fort prometteuse, notamment pour ceux qui craignaient que la série devienne un équivalent de Gears of War. Il nous tarde désormais de pouvoir reposer nos pattes sur ce qui s'annonce comme l'apogée de la série.
Cette longue session de jeu aura le mérite d'avoir effacé une bonne partie de nos doutes quant à Mass Effect 3. Celui-ci semble en effet reprendre le meilleur des deux premiers épisodes en mêlant l'aspect jeu de rôle du premier opus à l'action du second. La série semble donc bien partie pour s'offrir un final en apothéose servi par une narration qui s'annonce haletante. Bref, vivement le 8 mars prochain, pour que l'on puisse enfin éclaircir les derniers points d'ombre.