Toshihiro Nagoshi, le créateur de la série des Yakuza, revient sur le devant de la scène vidéoludique grâce à un jeu d’action futuriste à la troisième personne, situé au croisement de Vanquish et Terminator. Voici nos premières impressions après une prise en main d’une trentaine de minutes…
L'histoire du jeu se déroule en l'an 2080 à Tokyo. La capitale nipponne est affectée par un brusque changement climatique mais aussi par l'apparition d'êtres robotisés, les « simulacres ». Ceux-ci commencent à semer la zizanie un peu partout, après avoir pris place secrètement dans la population à l'instar des « Répliquants » de Blade Runner. Pour régler ces problèmes, le gouvernement japonais demande l'aide des Nations unies qui dépêchent alors sur place une escouade composée de plusieurs soldats internationaux, dont le héros du jeu, l'Américain Dan Marshall. Leur but ? Enquêter sur les agissements d'une multinationale japonaise spécialisée dans la robotique et qui semble liée de très près aux troubles récents…
Au fil de 6 gros chapitres contenant chacun plusieurs niveaux, le joueur évolue donc dans la peau de Dan, leader d'une équipe dont il doit choisir les membres entre chaque mission. L'escouade se compose au total de trois personnages, Dan y compris. Au fil du jeu, le joueur est amené à croiser d'autres protagonistes qui viennent s'ajouter à la liste. Dans la démo testée figuraient déjà quatre coéquipiers pouvant être sélectionnés et possédant chacun une spécialité : le bourrin américain de service Big Bo qui fonce toujours dans le tas, les Anglais Charlie et Rachael aux capacités plutôt équilibrées et la Chinoise Faye adepte du sniping. Les développeurs ont annoncé aussi un personnage français qui devrait apparaître un peu plus loin dans la partie. Au total, il devrait y avoir un panel de 7 coéquipiers à choisir. Dommage toutefois qu'il soit impossible de jouer le mode Histoire en coopération avec d'autres joueurs, en incarnant chacun un héros. Car les deux coéquipiers sont automatiquement gérés par l'IA. Autre petit souci : l'IA justement. Croisons les doigts pour qu'elle soit un peu mieux ajustée avant la sortie du titre car, à l'heure actuelle, les ennemis se comportent parfois de manière étrange et même ne vous voient carrément pas. Dernier petit regret : les adversaires sont tous des robots et semblent manquer un peu de charisme. Heureusement, parmi les 32 types disponibles (Soldat lourd Hercule, Marcheur lourd, Infiltrateur Golem…), quelques-uns sortent du lot. Comme le robot sniper Faucheur DeadEye ou le Grand Lancer muni d'une monstrueuse mitrailleuse au bras et qui fait office de boss…
Histoire de donner un semblant de vie et de caractère à votre équipe, les développeurs ont créé le système de « Réactions en chaîne ». Celui-ci est basé sur une jauge de confiance de couleur bleue à côté du portrait de chaque protagoniste. Plus la jauge se remplit et plus votre coéquipier a foi en vous et obéira à vos ordres. En revanche, si elle est faible, ce dernier n'en fera qu'à sa tête, au risque de vous envoyer paître. Notons d'ailleurs la grande crudité des dialogues et répliques en français qui versent souvent dans l'injure, confortant ainsi la classification du jeu à 18+. Concrètement, il faut bien écouter ce que disent vos camarades en cours de partie. Car à chaque fois qu'ils parlent, vous pouvez presser une touche et sélectionner une des quatre réponses appropriées. Si, à travers votre réponse, vous abondez dans le sens de votre camarade alors sa jauge de confiance grimpe. Au contraire, si vous le critiquez ou simplement n'êtes pas d'accord avec lui, sa jauge diminue. Bien entendu, il est quasi impossible de s'entendre avec tous les personnages. Exemple : Big Bo vous balance qu'il s'offrirait bien Faye en dessert. Si vous répondez « moi aussi » ou quelque chose de ce genre, la combattante chinoise vous traitera de crétin d'américain. Alors que si vous rectifiez Big Bo en lui demandant de faire attention à ce qu'il dit, Faye ne dira rien mais sa jauge de confiance augmentera automatiquement. Ainsi, plus tard, en plein combat sur le terrain, si vous demandez à Faye de vous couvrir ou de foncer avec vous, elle n'hésitera pas un instant. A noter qu'il est possible de lancer des ordres à l'aide d'un micro grâce à 80 expressions vocales répertoriées (On y va, On s'arrête, Retraite, Regroupement…). Mais il n'y a hélas pas de compatibilité de reconnaissance vocale avec Kinect…
Du côté de la maniabilité pure et dure, Dan est capable de se mettre à couvert derrière la plupart des murs ou obstacles puis de tirer, y compris à l'aveuglette. Bien entendu, notre héros peut aussi courir, recharger son arme, donner des coups au corps-à-corps, viser plus précisément avec un léger zoom sur l'action mais aussi interagir avec l'environnement (ramasser des objets au sol, pousser une caisse…). Sans oublier de secourir ses partenaires blessés, en leur administrant une piqûre reboostant leur vie symbolisée par un encéphalogramme (un coéquipier peut aussi vous sauver la vie de la même manière). D'ailleurs, il est à noter qu'au repos, la jauge de vie se remplit automatiquement. Enfin, Dan a tout loisir pour changer d'arme : il suffit alors de pousser la croix directionnelle. Au niveau de l'arsenal, on dénombre une trentaine d'armes parmi lesquelles Gatling, Fusil Sniper, Pistolet mitrailleur, grenades ou encore boucliers pare-balles. Celles-ci peuvent être achetées régulièrement en cours de partie dans des distributeurs, en échange de crédits. Bonne nouvelle : il est aussi possible de les upgrader, tout comme la combinaison de Dan, grâce à des nano-machines, toujours en échange de crédits. Résultat : la santé du héros ou sa concentration peut augmenter de 10% tandis que l'efficacité du soin automatique peut grimper de 20 %. Si Dan ne peut porter que deux armes en même temps, il est capable néanmoins d'en ramasser une troisième au sol, de la garder en mains et de vider son chargeur sur les ennemis. Pratique pour infliger des dommages à la volée. A noter enfin que les dégâts sont localisés et qu'un robot rampera si ses jambes sont explosées…
Last but not least : les modes multi. Si aucun ne nous a été vraiment dévoilé, en revanche on sait qu'il y en a au moins 7, accessibles en ligne jusqu'à 10 joueurs simultanément ! Outre Survie en équipe et Match à mort en équipe, on trouve ainsi Collecte des infos (récupération du module de données de l'équipe adverse), Point de contrôle (il faut prendre possession de points stratégiques) et Opération (une équipe défend des réserves de matériel alors que l'autre doit la détruire). Sans oublier Invasion (équivalent du mode Horde de la saga Gears Of War) et Chacun pour soi (chaque joueur est seul et doit faire le plus de victimes possible). Tout comme n'importe quel FPS, le titre offre enfin 5 classes de personnages pour jouer en ligne. Il y a donc Artilleur lourd (lent et lourdement armé), Reconnaissance (rapide, agile et idéal pour le soutien à distance), Commando (au style de jeu variable et au déplacement rapide), Sapeur (spécialiste de la destruction et du combat rapproché) et Assaut (mélange agilité et puissance de feu). Bref, même s'il compile de nombreuses idées déjà vues ailleurs, Binary Domain possède à première vue un certain charme et une durée de vie plutôt conséquente (les développeurs annoncent 9h/10h de jeu pour la campagne solo).
Doté d’une esthétique propre mais un peu passe-partout et recyclant de nombreux éléments tirés d’autres jeux, Binary Domain n’en demeure pas moins intéressant au premier abord grâce à son scénario à rebondissements, son action épileptique et sa multitude de personnages très caractériels (dont un boss sous la forme d’une araignée mécanique géante). Reste que, pour s’extraire de la masse des shoots à la 3ème personne, le jeu devra corriger son IA un peu défectueuse et surtout réserver quelques surprises contrebalançant une action pour le moment très scriptée. A suivre donc…