Après être devenu le roi de la simulation de foot, Electronic Arts s'attaque désormais au tennis. Avec la même réussite ? C'est ce que nous avons tenté de savoir lors du Winter Showcase de l'éditeur, où Grand Chelem Tennis 2 était jouable pour la première fois.
Electronic Arts est bien connu pour ses simulations sportives : FIFA, Madden, PGA... Il reste toutefois un domaine où l'éditeur n'est pas présent : le tennis. En 2008, EA a finalement annoncé un jeu consacré à la balle jaune. Mais le projet a connu un développement douloureux. Seule la version Wii de Grand Chelem Tennis a vu le jour en 2009, les moutures HD passant aux oubliettes. Et puis, surprise : en août 2011, EA ressort le projet des cartons, l'affublant d'un numéro 2 au passage. Mais entre temps, Top Spin 4 est arrivé, redéfinissant un nouveau standard dans le genre. Grand Chelem Tennis 2 peut-il vraiment rivaliser avec le roi ? Voici quelques éléments de réponse après un premier contact.
Avant de nous laisser jouer, le producer du titre Thomas Singleton a tenu à nous faire faire un petit tour de son contenu, en commençant par nous citer quelques-uns des joueurs qui seront de la partie. Il y aura donc l'incontournable trio de tête Nadal - Djokovic - Federer, mais aussi notre Jo-Wilfried Tsonga national chez les hommes ; Serena Williams et Maria Sharapova chez les dames. Quelques vieilles gloires seront également présentes : Boris Becker, Pete Sampras, Martina Navratilova... Au total, Grand Chelem Tennis 2 contiendra 25 joueurs. C'est peu, mais il sera possible de contourner le problème. Le jeu propose en effet une option "game face", permettant de créer un personnage en scannant une photo. De quoi inclure votre frimousse... ou celle d'un pro. Côté compétition, il est facile de deviner ce qu'offre le soft : les quatre tournois du Grand Chelem, c'est-à-dire l'Open d'Australie, Roland-Garros, Wimbledon (en exclusivité paraît-il) et l'US Open. Chaque tournoi a droit à trois courts différents, histoire de ne pas toujours jouer sur le central. Quatre terrains fictifs (Genève, Dubaï, Shangaï et Brighton) se chargent de varier les plaisirs. Enfin, un mode permet de rejouer les moments cultes d'une vingtaine de matches classiques. Vous pourrez ainsi réécrire l'histoire en refaisant la finale de Wimbledon opposant Borg à McEnroe en 1980 !
Maintenant que les présentations sont faites, passons au cœur du jeu, c'est-à-dire son gameplay. Grand Chelem Tennis 2 introduit un système de jeu baptisé "total racket control". En pratique, le contrôle de la raquette est dévolu au stick analogique droit, le stick gauche étant évidemment destiné aux déplacements du joueur. La réalisation des divers coups, services et effets se fait alors par le biais de mouvements imprimés au stick, qui se veulent le plus proche possible des mouvements réels, donc intuitifs. Un mécanisme qui n'est pas sans rappeler la jouabilité de Skate, par exemple, où les tricks s'effectuaient de façon similaire. Ça fonctionne plutôt bien, la prise en main se fait en quelques minutes. Du coup, seuls deux boutons ont une utilité : un pour les lobs, l'autre pour les volées. Pour le reste, c'est plutôt classique. Les joueurs sont définis par trois caractéristiques (puissance, vitesse, jeu au filet). L'équipement a une influence, du moins les chaussures et les raquettes, le reste étant purement cosmétique. Le jeu varie évidemment selon la surface, et l'IA est adaptative, nous dit-on. Sans être une simulation pointue, Grand Chelem Tennis 2 offre des sensations convaincantes. Le gameplay nécessite tout de même encore quelques ajustements. Lors de notre essai, il semblait presque impossible de taper trop fort et donc de faire sortir la balle du court. Pas de fautes directes, le rêve de tout tennisman...
Au niveau visuel, le jeu possède un rendu très propre. Les joueurs sont modélisés de façon réaliste, et non avec un aspect cartoon comme c'était le cas dans la version Wii. Mais c'est surtout le travail réalisé sur les animations qui force le respect. Il y a peu de joueurs, on l'a dit, mais il faut savoir que chacun possède une attitude fidèle à la réalité. Les petits gestes qui identifient chaque champion ont été reproduits à la perfection. Notez aussi la présence d'un halo coloré autour de la balle pour indiquer l'effet qui lui a été imprimé. Enfin, signalons que la version PS3 permettra aux possesseurs du PlayStation Move de gesticuler devant leur télé. Au final, Grand Chelem Tennis 2 nous a fait bonne impression. Et comme Virtua Tennis a perdu le duel contre Top Spin, il est réjouissant de voir arriver un nouveau concurrent dans l'arène.
Grand Chelem Tennis 2 ne rivalisera sans doute pas avec Top Spin 4, mais ce n'est pas son objectif. Plutôt que de s'évertuer à copier le maître, le titre a l'intelligence de proposer une orientation sensiblement différente. Avec son système de contrôle intuitif, il trouvera probablement son public chez les joueurs que le gameplay exigeant de la simulation de 2K Sports rebute.