Connaissez-vous le mange-cailloux ? C’est une espèce animale vivant au pôle Nord et ayant comme régime alimentaire des roches bien croustillantes. Mais attendez… Quel rapport avec le jeu vidéo ? Eh bien Ubisoft vous propose d’en incarner un à travers un jeu de réflexion tout aussi insolite que cette bestiole inventée de toutes pièces.
Librement inspiré de la borne d'arcade de Sega appelé Pengo qui vit le jour en 1982, Mange-Cailloux arrive en Europe sur Amstrad CPC cinq ans plus tard. Ce clone vidéoludique fait partie des tous premiers jeux sortis par le studio Ubisoft, fondé en 1986. Dans Mange-Cailloux vous incarnez un pingouin enfermé dans un labyrinthe fait de pierres rouges que ce dernier peut soit détruire d'un coup de bec soit envoyer paître contre d'autres blocs. Mais l'animal n'est pas seul sur la banquise car d'autres mangeurs de cailloux, représentés par des espèces de « blob », tenteront de l'assassiner afin de garder pour eux ce festin rocailleux. L'objectif est donc de détruire ces envahisseurs dont le nombre est indiqué en bas de l'écran. Une fois la première vague anéantie, d'autres blobs écloront des pierres du labyrinthe.
Le pingouin dispose de trois moyens pour tuer ses ennemis, soit les écraser en leur envoyant un bloc dessus afin qu'ils soient pris en sandwich contre une autre pierre ou contre la paroi, soit les assommer afin de les rendre vulnérables en faisant vibrer la paroi qui entoure le labyrinthe, ou encore les détruire d'un coup de pied avant la fin de leur éclosion. Notez que lorsque vous perdez une vie tous vos ennemis sont figés durant quelques secondes ce qui vous permet de les abattre en marchant simplement dessus. Une fois tous les blobs vaincus, vous passez au niveau suivant. Mais en marge de cet objectif, un second est tout aussi important si vous voulez obtenir un maximum de points, celui de parvenir à former une ligne verticale ou horizontale avec les trois diamants disséminés dans chaque labyrinthe. Vous devrez donc casser et déplacer judicieusement les blocs afin de réunir ces joyaux. Si vous y parvenez, vous obtiendrez un bonus de points substantiels. Néanmoins, cette tâche est relativement ardue car vos ennemis détruisent également les blocs ce qui peut bouleverser complètement vos plans. Heureusement, il existe moult possibilités pour aligner les blocs au sein d'un même niveau et l'accomplissement de cette mission reste secondaire.
Ce concept est cependant mis en avant dans un second type de niveau appelé « Defi »où vous ne trouverez que des blocs et les fameux diamants. L'objectif reste le même mais cette fois-ci, il faudra être particulièrement rapide pour aligner les gemmes car les points bonus à gagner tomberont en flèche à mesure que le temps s'écoule. Mange-Cailloux intègre 26 levels d'apparence identiques, appelés « acte », qui se distinguent par la forme du labyrinthe, le nombre d'ennemis et leur vitesse de déplacement, parfois grandement augmentée. Seul le dernier niveau se démarque des autres en étant totalement dépourvu de blocs et de diamants. Une fois celui-ci terminé, vous reviendrez alors au premier stage afin de faire croître votre score de façon infinie.
Sur le plan de la réalisation, malgré un environnement minimaliste et redondant, Mange-Cailloux dispose d'une identité graphique qui lui est propre et offre un pingouin et des blobs assez charismatiques. Mise à part quelques bugs d'affichage lors des collisions, l'ensemble reste agréable à l'œil. Le tout est surmonté de quelques bruitages.
Alors encore balbutiant en 1987, le studio Ubisoft dote l'Amstrad CPC d'un jeu de réflexion aussi insolite que divertissant. Même si on pourra reprocher au développeur d'avoir accouché d'un clone, Mange-Cailloux n'en reste pas moins une référence du genre.
- Graphismes11/20
Redondant et minimaliste, l’univers graphique de Mange-Cailloux n’en reste pas moins de bonne facture et dispose d’une identité qui lui est propre. Le pingouin et les blobs qui le pourchassent n’ont pas pris une ride et sont toujours aussi charismatiques.
- Jouabilité14/20
Les joueurs ayant connu la borne d’arcade Pengo retrouveront immédiatement leurs marques dans ce jeu de réflexion des plus atypiques. Quant aux autres, ils pourront s’essayer avec bonheur à la possibilité d’écraser leurs ennemis à coup de lancer de blocs et au puzzle dont les possibilités de résolution sont infinies.
- Durée de vie11/20
Disposant de 26 niveaux qui ne se distinguent que par la disposition des blocs et le nombre d’ennemis présents, le soft ne vous occupera pas bien longtemps à moins que vous soyez un fan inconditionnel du scoring où là vous trouverez réellement votre bonheur. L’absence de système de sauvegarde rallonge artificiellement la durée de vie ainsi que les nombreuses possibilités de résolution du puzzle mais cela est rapidement plombé par une certaine redondance.
- Bande son9/20
Mise à part la petite musique d’introduction, il faudra vous contenter de quelques bruitages assez basiques.
- Scénario/
Mange-Cailloux, mêlant plusieurs influences allant de Pac-Man à Boulder Dash en passant par d'autres puzzle-games, arrive à offrir une expérience nouvelle et particulièrement jouissive. Quel bonheur de pouvoir écraser ses ennemis à coup de lancer de bloc et de réussir à réunir les trois diamants disséminés dans le labyrinthe. Malgré le fait que le soft soit un clone de Pengo, il n’en reste pas moins le fer de lance de l’Amstrad CPC dans le genre des jeux de réflexion.