A l'origine, il y eut les poupées Mattel puis vint ensuite la série animée. Si en soi, l'idée de proposer des jouets inspirés des films d'horreur classiques était originale, les conventions établies rattrapèrent vite les créateurs. De fait, si l'objectif consistait à faire dépenser les fillettes afin d'habiller leurs petites protégées de plastique, la série, elle, se présentait comme une sorte de Sauvé par le Gong saupoudré d'une petite touche de folie. Comme on pouvait s'y attendre, le jeu vidéo reprend la formule en intégrant objectifs, customisation et papotage.
Disons le tout de go, Monster High : Lycée d'Enfer ne s'adresse principalement qu'aux jeunes filles raffolant de la série éponyme. Certes, cette précision semble superflue mais au-delà de cette évidence, on peut se demander si les développeurs l'ont bien compris à leur niveau. En effet, si le contenant recèle tout ce qu'on peut attendre d'une telle licence, la façon de le mettre en scène dénote d'un irrespect total vis à vis du public visé. On en viendrait presque à se demander si l'adaptation d'une franchise n'a pas ici dépassé une certaine limite. Mais revenons en arrière afin de développer cette théorie.
Tout commence par la création de votre personnage. A l'image des poupées Mattel, vous aurez la possibilité de choisir entre une vampire, une momie, une zombie, puis de modifier son visage, sa coupe de cheveux, etc. Toutefois, on remarque ici que la création se montre très limitée puisque vous n'aurez qu'un choix restreint pour chaque partie modifiable. Quoi qu'il en soit, une fois que vous aurez créé entièrement votre lycéenne, vous devrez ensuite faire votre trou dans votre bahut. Etrangement, c'est à partir de ce moment précis qu'on commence à souffler tant la progression est laborieuse. En effet, dès le départ, on vous dira d'aller parler à une personne spécifique qui vous donnera un objectif consistant dans 80% des cas à aller donner un objet à une autre personne qui, elle aussi, vous demandera un service et ainsi de suite. Totalement inintéressante, cette approche est de plus rendue caduque par les incessants va-et-vient entre les différents endroits du lycée. Et comme si ça ne suffisait pas, le visuel du jeu est tellement laid et vide qu'il n'y a aucun intérêt à crapahuter dans votre bahut. D'autant plus vrai qu'on devra se coltiner des angles de caméra extrêmement mal pensés et des déplacements laborieux au possible puisque les diagonales ne sont même pas prises en compte. Si vous parvenez à surmonter ces «errances», vous aurez la possibilité de changer de tenue en passant par votre casier et de tapisser ce dernier grâce à des stickers. De plus, vous devrez user de quelques objets pour progresser tout en répondant à vos SMS afin de débloquer de nouvelles missions qui vous demanderont parfois de réussir quelques mini-jeux peu convaincants. En somme, votre principale motivation consistera à récupérer le plus d'éléments possibles pour votre personnage même si pour se faire, vous souffrirez des heures durant. Et comme tout a un prix, celui de Monster High : Lycée d'Enfer sera de 30 euros. Une raison supplémentaire de bouder ce titre prenant son public pour une véritable vache à lait.
- Graphismes6/20
Si le jeu reprend bien entendu le design de la série tout en y incluant la plupart des personnages, le rendu final est à peine digne d'une NES en début de vie. Ainsi, bien qu'il soit possible de visiter plusieurs pièces du lycée, on ne cessera d'écarquiller les yeux en reluquant ces gros blocs mal texturés censés représenter des objets ou en constatant ce vide cosmique subtilement rendu.
- Jouabilité6/20
Classique dans son approche, la jouabilité s'en sort laborieusement sur Nintendo DS Les angles de caméra sont mal pensés, les déplacements sont chaotiques à cause d'une absence de gestion des diagonales et on ne vous parle pas de la progression constituée d'innombrables va-et-vient qui auront tôt fait de vous rendre fous.
- Durée de vie10/20
Bien que le jeu s'adresse principalement aux jeunes demoiselles fans des poupées et de la série Monster High, il est difficile d'imaginer qu'on puisse rester plus de quelques heures devant son écran à enchaîner des objectifs sans aucun intérêt. Toutefois, si vous aimez customiser votre personnage ou décorer votre casier, vous pourrez cependant vous amuser un petit moment.
- Bande son10/20
Les musiques synthétiques sont quelconques et servent davantage à envelopper l'aventure qu'à marquer des moments particuliers. Le doublage français demeure quant à lui des plus corrects.
- Scénario/
Pensé pour les fans de la série animée, Monster High : Lycée d'Enfer a tout de l'adaptation peu respectueuse misant davantage sur un capital sympathie plutôt que sur ses qualités intrinsèques. En résulte un jeu ayant dix ans de retard, programmé à la va-vite, inintéressant du début à la fin, très mal pensé et affichant sans pudeur un prix de vente excessif. Bref, si votre fille vous demande après dix minutes de jeu pourquoi vous lui avez infligé ça, vous ne pourrez pas dire qu'on ne vous a pas prévenu.