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Test Red Orchestra 2 : Heroes of Stalingrad

Red Orchestra 2 : Heroes of Stalingrad : Contenu fin de l'année 2012

Red Orchestra 2 : Heroes of Stalingrad
8 381 vues
Profil de Dinowan,  Jeuxvideo.com
Dinowan - Journaliste jeuxvideo.com

Destiné à un public particulièrement ciblé, Red Orchestra 2 est, à l'image de son illustre prédécesseur, un pur jeu de niche. Bien loin des autres FPS multijoueurs, le soft de Tripwire trace son propre chemin qui ressemble plus à un trekking qu'à une piste verte familiale.

Red Orchestra 2 : Heroes of Stalingrad

Si les membres de Tripwire disaient vouloir rendre leur jeu « plus accessible » que le premier Red Orchestra, vous seriez bien avisé de ne pas trop les prendre au pied de la lettre et de vous souvenir que même si vous avez l'habitude d'être un tueur né lorsque vous jouez en ligne, vous avez toutes les chances de vous en prendre plein la tronche ici avant de commencer à maîtriser les finesses de gameplay. Car, si le jeu propose bien une campagne solo, cette dernière n'est rien d'autre qu'un moyen de s'habituer au feeling du titre et de découvrir ses maps en compagnie d'une bande de bots pas franchement futés. Le cœur de Red Orchestra 2 demeure sans surprise le multijoueur dans lequel vous passerez le plus clair de votre temps à jouer en mode Territoire, avec pour mission de dominer une suite d'objectifs devant être pris dans un ordre précis. Un mode auquel vous pourrez ajouter du piment en optant pour le Countdown, une variante dans laquelle les réapparitions sont quantifiées par des tickets. Tactique et organisation sont indispensables pour mener son équipe à la victoire, mais avant d'en arriver là, encore faut-il survivre et apprendre à se montrer efficace.

Red Orchestra 2 : Heroes of Stalingrad
La map aux bains turcs c'était pas indispensable... Vladimir ? C'est... c'est bien toi ? Vladimir ?
Red Orchestra devait son succès à son gameplay réaliste et surtout hardcore de chez hardcore, autant dire que ça n'a pas tellement changé. Il faudra donc se familiariser avec le maniement des armes allouées aux différentes classes et notamment au fait que la balistique et la gravité sont prises en compte. Plus vous tentez de tirer loin, plus la gravité fera chuter votre balle. Pour compenser cet effet, il faut donc apprendre à viser plus haut ou se servir de la molette de la souris pour ajuster la visée lorsqu'on passe en iron sight. Quant à tirer avec l'arme à la hanche, le recul et la dispersion se chargeront de vous en passer l'envie tant que vous n'aurez pas appris à les maîtriser. Pour ajuster ses tirs, il convient donc souvent de se poser, de savoir ce que l'on fait, de ne pas hésiter à stabiliser l'arme et à profiter du léger zoom supplémentaire qui s'active avec la touche Shift.

Red Orchestra 2 : Heroes of Stalingrad
Les chars peuvent jouer un rôle capital et faire basculer une partie.
Mais quand on vous recommande de vous poser, n'allez pas non plus vous planter là où vous êtes pendant trois plombes, les balles fusent et la gestion des dégâts est intransigeante : on meurt facilement d'une sale blessure infligée par un seul tir. Et s'il est possible d'utiliser un bandage (2 par tour) pour éviter l'hémorragie et donc de crever ou simplement d'être méchamment incommodé, mieux vaut être prompt à l'appliquer, le mec d'en face n'hésitant pas à venir finir le boulot. Les balles qui vous atteignent ne sont d'ailleurs pas la seule menace envers votre efficacité au combat. Une jauge de panique s'affole lorsque vous êtes acculé par un tir de suppression ou pire, que vous êtes pris sous un tir d'artillerie. Le cœur s'emballe, le souffle devient court et pire, votre capacité à faire mouche est sévèrement dégradée. C'est non seulement un élément de gameplay déterminant et que l'on peut prendre en compte dans sa tactique, mais c'est de surcroît particulièrement immersif. Un point qui est d'ailleurs commun à bien d'autres détails, comme le système de couverture que Tripwire a finalement intégré. L'une des nouveautés depuis le premier opus, comme le saut d'obstacles ou la possibilité de sprinter plus longtemps. Rien à voir ceci dit avec le genre de système de cover un peu trop en vogue qui consiste à passer en vue à la troisième personne. Que nenni, ici, on reste en vue à la première personne avec la possibilité de sortir rapidement la tête de derrière le mur, juste le temps de se prendre une balle en plein front. L'idée, c'est de sortir la tête, de repérer vite une cible et de tirer avant elle. Et repérer une cible, ça n'a rien d'évident au milieu des décombres. C'est dur, c'est immersif, c'est dur (oui deux fois) mais quand ça marche, c'est foutrement gratifiant.

Red Orchestra 2 : Heroes of Stalingrad
Planqué sous mon wagon pendant une frappe d'artillerie, je fais moins le malin.
Une fois les bases acquises, on peut alors commencer à travailler la tactique, notamment en découvrant le rôle de la classe de chef d'escouade qui peut donner quantité d'ordres aux autres joueurs ou même demander une frappe aérienne sur des points précis. Avoir de bons chefs et des équipiers qui suivent les ordres fait généralement toute la différence pendant une partie. C'est le travail d'équipe qui assurera que les mitrailleurs offrent des tirs de suppression efficaces et que les objectifs tombent sous les assauts des fusiliers savamment couverts par un nuage de fumée. Autre particularité du premier épisode de retour ici : les chars. Si apprendre à les utiliser n'est pas une tâche insurmontable, cela demande tout de même une certaine pratique, de quoi offrir un jeu dans le jeu tant on peut devenir spécialiste de la chose, à condition de fréquenter les cartes qui y sont le plus adaptées.

Red Orchestra 2 : Heroes of Stalingrad
Le premier qui arrive au wagon sans crever a gagné.
Qu'on se le dise, ce qui fait le charme de Red Orchestra 2 est également ce qui le rendra sans nul doute rebutant pour certains. Dur et intransigeant, le jeu de Tripwire ne se laisse pas apprivoiser aisément. Mais il faut garder en mémoire que lorsqu'on arrive à ses fins, il en devient d'autant plus gratifiant. En outre, comme on l'a vu, nombre des éléments de gameplay sont également des points d'immersion. Se retrouver derrière des sacs de sable en sortant la tête un quart de seconde dans l'espoir de repérer le sagouin qui nous a coincés ou subir un tir d'artillerie en se planquant comme on peut sous un wagon de train, ça vaut son pesant de cacahuètes. La bande-son n'est à ce titre pas en reste. On entend les coups de feu au loin avec des sonorités très distinctes, ce qui permet aux plus aguerris de savoir ce qui se passe et où cela se passe sur la map (quant aux autres ils trouvent juste ça impressionnant) et on ne peut qu'apprécier les répliques lancées automatiquement par les joueurs en fonction de leur état de santé. Et lorsque l'ensemble de ces éléments est conjugué sur une partie regroupant 64 participants qui se disputent une ligne de front, on finit vite par s'y croire. Si le jeu est difficile d'accès, soulignons que contrairement à ce qui se passe souvent sur les titres de niche, la communauté de Red Orchestra est plutôt du genre accueillante et conciliante.

Red Orchestra 2 : Heroes of Stalingrad
La team cam, vous risquez de la voir souvent...
Tout n'est pas rose cependant. Après un lancement dans la douleur, le jeu a déjà reçu sa dose de patches mais certains problèmes persistent. Crashes avec retour bureau ou obligation d'aller supprimer à la main le fichier ini d'allocation des touches pour forcer l'usage de ZQSD sont des exemples de désagréments toujours d'actualité. Et que dire de la mauvaise surprise d'avoir respawné avec les jambes plantées dans le sol. On peut également déplorer certains choix de Tripwire dans la gestion des commandes, comme l'impossibilité de choisir entre le maintien ou le basculement (pour la visée ou la position debout/accroupi/couché par exemple) ou encore l'abus de touches aux fonctions multiples. La touche Shift sert au sprint mais aussi à stabiliser la visée et à activer un premier niveau de zoom, la touche CTRL active les actions, le bandage et la couverture etc. Des actions que l'on ne peut choisir d'attribuer à d'autres raccourcis. En somme, malgré ses qualités et une première série de correctifs, Red Orchestra 2 manque encore d'une finition soignée, au point d'avoir un petit air de bêta, que l'on espère voir disparaître rapidement. Dernier reproche, qui vaudra essentiellement pour les plus habitués du jeu original, l'accent mis sur les environnements urbains et un peu étriqués pourrait quelque peu changer leurs habitudes.

Les notes
  • Graphismes15/20

    Tripwire a opté pour l'Unreal Engine 3 et s'en sort assez bien. Sans aller faire de l'ombre aux grosses productions, Red Orchestra propose un joli rendu et quelques effets efficaces qui donnent vie à des maps au design convaincant. Les animations des soldats sont elles aussi plutôt réussies. En revanche, le jeu n'est pas un modèle d'optimisation et nécessite une machine assez récente pour tourner en High.

  • Jouabilité16/20

    Il y a pas mal de commandes qu'il faut apprendre à retenir, de préférence dans la « campagne » solo mais c'est surtout l'approche de la balistique ou de la tactique qui est complexe. Une difficulté aussi rebutante que séduisante qui fait la richesse du jeu mais qui vous fera endurer des milliers de morts subites et ingrates. Dommage cependant de constater certaines limites dans la gestion des commandes (pas de choix basculement/maintien, touches aux fonctions multiples).

  • Durée de vie18/20

    Oubliez la campagne solo qui n'est rien de plus qu'un moyen de se faire la main avec des bots débiles. Le multi est riche et destiné à recevoir de plus en plus de contenu, officiel ou communautaire et si on se base sur la pérennité du premier Red Orchestra, il y a de quoi faire.

  • Bande son18/20

    Quelques discrets thèmes musicaux soulignent parfois l'action mais on retient principalement la gestion des déflagrations, leur rendu et leur localisation dans l'espace. Les répliques automatiques des soldats indiquant leur condition sont très bien vues. Le tout contribue fortement à la profondeur de l'immersion et à la densité de l'ambiance.

  • Scénario/

Jeu de niche par excellence, difficile, exigeant parfois jusqu'à la frustration et pas exempt de bugs et autres défauts, Red Orchestra 2 : Heroes of Stalingrad n'en reste pas moins une perle rare. Avec son gameplay axé sur une certaine forme de réalisme forcené (balistique, 1 balle = 1 mort), il se démarque très largement des autres FPS en ligne. Les habitués n'ont guère besoin d'être convaincus, les débutants sans doute plus. Red Orchestra n'est pas absolument inaccessible, juste un peu effrayant au début, mais tellement gratifiant par la suite si on est prêt à s'engager.

Note de la rédaction

16
16.3

L'avis des lecteurs (130)

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PC Tripwire Interactive 1C Company Tactique FPS
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