Activision lance sur le marché une nouvelle franchise, à l'attention de nos chères têtes blondes. Mais attention, Skylanders n'est pas un bête jeu vidéo, mais un « jouet vidéo », comme se plaît à nous le rappeler l'éditeur. C'est donc armés d'une tripotée de bestioles en plastique et d'un portail magique que nous nous lançons à l'assaut de ce test !
Skylanders : Spyro's Adventure ne veut pas seulement s'installer durablement sur la console familiale. Il souhaite faire partie du quotidien de votre enfant, qui partagera sa passion avec ses amis, de diverses manières. Premièrement, ce jeu d'aventure est accompagné à l'achat d'un starter pack, comprenant un socle à relier à la console, mais aussi et surtout trois figurines en plastique, représentant des créatures dotées de divers pouvoirs, et correspondant à huit éléments bien définis (air, vie, mort-vivant, terre, feu, eau, magie, tech). Evidemment, les parents pourront remettre la main au porte-monnaie pour acquérir d'autres figurines, quand même vendues 10 euros pièce. Chaque créature est accompagnée d'un code pouvant être rentré sur un site internet, après inscription gratuite, mais aussi de stickers et d'une carte à jouer affichant le nom de la créature et ses statistiques, détail sur lequel on s'attardera plus tard. En bref, Activision se la joue fine en impliquant le joueur, pour que son intérêt aille bien au-delà du simple jeu vidéo. En bref, l'éditeur souhaiterait que la mayonnaise finisse par prendre, et que votre rejeton joue avec ses figurines dans la cour de récré, échange les cartes et les stickers, aille faire un tour sur le site internet dédié . Celui-ci permet de jouer à des mini-jeux avec les skylanders en votre possession, mais est aussi doté d'un aspect communautaire... Mais le concept est-il suffisamment accrocheur pour intéresser les jeunes joueurs ?
Intéressons-nous à l'essentiel : le jeu vidéo Skylanders : Spyro's Adventure. Très concrètement, ce jeu d'aventure a la grande originalité d'être intimement lié à des figurines bien réelles. Il suffira donc, et ce à n'importe quel moment, de poser une statuette sur ce fameux socle en plastique (relié en USB à la machine) nommé Portail de Pouvoir, pour la voir apparaître dans le jeu. On pourra ainsi constamment changer de personnage, chacun d'entre eux disposant d'attaques et de caractéristiques particulières. La justification est limpide : ces créatures, les Skylanders, ont été figées sous la forme de statuettes miniatures. Vous seul, maître du portail, pouvez utiliser leurs pouvoirs pour sauver les Skylands d'un terrible danger ! Bon, le scénario n'a rien de transcendant, mais sert très convenablement de support au jeu et à votre avancée dans l'aventure, structurée en chapitres très linéaires. Les personnages secondaires rencontrés, qui vous aideront dans votre quête, sont suffisamment amusants pour rendre l'ensemble un peu plus palpitant, même si cette formule reste toujours très classique et déjà vue dans bon nombre de titre à destination d'un assez jeune public. Ce n'est d'ailleurs pas le seul point qui semble manquer un peu de relief : les graphismes, colorés et agréables, écopent d'une réalisation technique faiblarde, typique d'un jeu à licence multi-plates-formes. En bref, on cherchera l'originalité dans ce gameplay particulier, qui est heureusement très réussi.
On l'a compris, chaque skylander en votre possession peut être posé à tout moment sur le socle, et sera reconnu automatiquement par la machine. En résulte une animation très rapide au sein du jeu, permettant de ne pas hacher l'action. Pas de doute, les enfants auront bien l'impression de voir apparaître leur figurine à l'écran ! Evidemment, comme on le disait, chaque personnage dispose de deux attaques différentes, une simple et une spéciale. Le gameplay change donc en fonction des figurines, qui, comme on le disait, sont toutes liées à l'un des huit signes proposés. Mieux, certaines zones à traverser sont elles aussi liées à un de ces signes. Résultat : le jeu vous indique fréquemment qu'il serait de bon ton de choisir une figurine du même groupe, qui disposera alors de statistiques augmentées sur la zone en question. De la même manière, on pourra de temps en temps trouver des objets ne pouvant être utilisés que par un seul type de figurine, comme une arme bien précise. Et, bouquet final, certaines zones optionnelles remplies à craquer de bonus sont rendues accessibles via un portail bien exigeant : seuls certains Skylanders peuvent y entrer ! Bon l'adulte aurait un peu de mal à trouver ça innocent de la part d'Activision. On se doute que l'idée est de pousser l'enfant à réclamer LA figurine manquante, quand il se rendra compte qu'il ne dispose pas des bestioles par exemple liées à l'air. Mais il n'empêche que le système est bien fichu, et en cohérence avec l'univers proposé, on aura donc du mal à s'en plaindre.
Au-delà de ces petites subtilités, le jeu reste assez classique : on progresse tranquillement en se débarrassant des différents types d'ennemis, en ramassant des clés pour ouvrir des portes, en prenant le contrôle de tourelles pour dézinguer quelques aéronefs ennemis... la maniabilité est très convenable, et surtout particulièrement adaptée au jeune public, qui n'aura pas à se soucier des déplacements d'une caméra automatique toujours bien placée. Et si cette progression est déjà très satisfaisante, malgré son classicisme certain, le jeu se dote également d'un aspect « récolte d'items » particulièrement intéressant, surtout pour un titre destiné au jeune public. Celui-ci pourra donc récupérer divers objets en explorant les niveaux et en cassant tout le mobilier à sa disposition ! Dans Skylanders : Spyro's Adventure, on peut ramasser des trésors, rapportant de l'argent qui servira ensuite à acheter diverses améliorations (puissance accrue, projectiles allant plus loin), spécifiques à chaque figurine... Votre Skylander peut récupérer de la nourriture qui lui permettra de se soigner, mais aussi des tablettes lui donnant quelques informations optionnelles sur le monde de Skylands. Coffres, chapeaux (conférant des augmentations de statistiques au Skylander les portant), gemmes, trésors spéciaux... on l'aura compris, avec ce jeu, le syndrome de la collection compulsive ne devrait pas s'arrêter aux figurines ! D'ailleurs, à chaque fin de chapitre, un tableau vous dévoile ce que vous avez fait (ou non) dans le niveau : en bref, cela ressemble bien à un appel du pied pour tenter de tout trouver et tout ramasser, pour ainsi obtenir trois merveilleuses étoiles, comme dans de nombreux jeux de scoring !
Vos chers Skylanders ont donc la faculté d'augmenter leurs statistiques (santé, vitesse, armure, coup critique, puissance élémentaire, actes héroïques) et d'acquérir des améliorations. Ils disposent même d'un niveau qui leur est propre Et sachez donc que vos petites statues en plastique ont aussi une mémoire embarquée, sauvegardant cette fameuse progression, ainsi que le surnom que vous auriez pu lui donner et le chapeau dont vous l'auriez affublé. Ainsi, votre Skylander pourra être utilisé chez un ami, et même sur une autre plate-forme (PC, Mac, PS3, Wii, 3DS), et ce avec les mêmes évolutions ! Le jeu se dote d'autres ajouts tout aussi sympathiques, et pas forcément anecdotiques. On pourra par exemple noter l'ajout de défis héroïques, propres à chaque statuette (même si tous les Skylanders peuvent effectuer tous les défis). Ces courts niveaux chronométrés vous demandent d'accomplir un objectif, ce qui octroiera alors un bonus permanent aux statistiques de votre champion ! En bref, encore une autre manière de diversifier l'aventure... celle-ci est également intégralement accessible en coopération à deux joueurs. Il suffit alors de placer deux figurines au lieu d'une sur le socle magique en plastique. Enfin, un mode Combat en arène composé de trois variantes vient agréablement compléter cet arsenal efficace. Skylanders : Spyro's Adventure est donc, au-delà de son aspect mercantile qui sautera forcément aux yeux des adultes, un divertissement empreint d'un classicisme certain, défaut largement atténué par la présence de ce fameux système de figurines interactives, dans tous les sens du terme. Comment ? Et Spyro, dans tout ça ? Il fait bien partie de la galerie de figurines, mais ce n'est pas dans Skylanders qu'il reviendra vraiment sur le devant de la scène !
- Graphismes13/20
Si les graphismes sont techniquement dépassés, les décors se font quand même assez jolis, grâce à une palette de couleurs chatoyantes, et un côté mignon qui devrait plaire au jeune public. Les environnements sont également assez variés, et quelques animations (qui a parlé des moutons ?) devraient faire leur petit effet.
- Jouabilité15/20
Tout est très maniable, et les enfants ne devraient pas trop se mélanger les pinceaux dans les boutons. Finalement, la progression et les petites « énigmes » barrant la route du joueur sont toujours très classiques, mais c'est le système de figurines et leurs améliorations propres qui font tout l'intérêt du jeu.
- Durée de vie15/20
Si on progresse vite dans les niveaux, c'est bien le système de collection en tout genre et d'amélioration des Skylanders qui nous poussent à tout explorer et à refaire les chapitres. En bref, le joueur motivé en aura pour une bonne dizaine d'heures, et les modes multi pourront également faire leur petit effet.
- Bande son15/20
Le thème principal continue d'être chantonné une fois la console éteinte, tant ses accents épiques entrent facilement en tête. Les bruitages sont également de bonne facture, et les voix françaises sont plutôt dans le ton.
- Scénario13/20
Les Skylands, en grand danger, ont besoin de vous ! Puisque vous êtes l'heureux détenteur d'un portail de pouvoir, il serait donc judicieux de vous servir de vos Skylands miniatures pour tenter de sauver rien de moins que l'univers. Formule classique, mais néanmoins efficace, qui a également le mérite de tenter de justifier ce fameux appareillage posé devant le joueur.
Skylanders : Spyro's Adventures repose sur un concept novateur et surtout diablement accrocheur, à base de figurines bien réelles à faire évoluer au sein du jeu. On se doute que ce système risque bien d'émerveiller les enfants, et même les plus grands n'y resteront peut-être pas insensibles. De quoi atténuer l'impression de déjà-vu qui nous saisira parfois en parcourant le jeu, non dénué d'un certain classicisme.