Enfilez votre plus beau bonnet de bain, glissez-vous dans le maillot qui met le mieux en valeur votre anatomie, débouchez une grande bouteille d'eau de javel, aujourd'hui vous transformez votre salon en piscine olympique. La magie de Kinect opère une nouvelle fois et nous donne l'occasion de gesticuler comme de pauvres diables pour faire semblant de nager... Dans ces conditions, on a vraiment hâte de sauter à l'eau !
Vous adorez la natation mais vous n'êtes pas enchanté par la perspective de vous mettre en petite tenue en public et de plonger dans une eau chlorée et animée d'étranges courants chauds ? Le très médaillé Michael Phelps a une solution à votre problème et se propose d'apporter la piscine jusqu'au cœur de votre salon grâce à la magie de Kinect. La version moderne de l'Homme de l'Atlantide a en effet donné son nom au premier jeu de natation qui exploite le fameux accessoire à reconnaissance de mouvements. Le principe est simple : vous vous tenez debout face à la caméra et vous mimez les mouvements avec vos bras pour faire avancer votre nageur. Il ne faut pas avoir peur du ridicule pour se lancer dans une telle opération : le moins que l'on puisse dire c'est que le titre ne ménage pas le joueur qui sera amené à faire une foule de moulinets avec ses bras. Le jeu est certes physique, mais on peut douter que l'intérêt ludique soit aussi au rendez-vous...
Il faut bien reconnaître que l'idée de gigoter devant sa télévision en faisant semblant de faire trempette n'est pas franchement excitante, mais on espérait que ce Michael Phelps : Push the Limit nous surprenne. Finalement ce n'est pas le cas, il s'agit bel et bien de brasser du vent en mimant maladroitement les mouvements demandés. Quatre nages sont au programme (le crawl, la brasse, le papillon et le dos) mais elles fonctionnent toutes sur le même principe. On commence par agiter fièrement ses poings pour susciter le soutien du public, on s'accroupit ensuite et on se relève rapidement pour plonger. Une fois dans l'eau, l'idéal est de caler ses mouvements sur le rythme indiqué. Si vous y parvenez, vous n'épuiserez pas votre nageur et vous pourrez remplir progressivement la jauge située à droite de l'écran. Celle-ci vous permettra d'obtenir un regain de vitesse dans la dernière partie de la course. Vous devrez aussi faire preuve de précision pour négocier vos culbutes et vos finishs en avançant le bras au bon moment. Les épreuves sur 200 mètres vous demanderont aussi de gérer votre endurance en allant tapoter les différentes icônes qui apparaissent sur l'écran.
Pas la peine de vous faire un dessin, vous avez déjà compris que ces différents exercices n'ont finalement rien d'amusant. Histoire d'enfoncer le clou, le jeu se paye aussi le luxe de proposer une détection des mouvements chaotique et une reconnaissance vocale vraiment à la ramasse. Cette dernière est en effet indispensable pour déclencher les accélérations qui apparaissent de manière aléatoire. Il suffit normalement de dire « boost » pour que le nageur se surpasse, malheureusement il n'entendra pas vos consignes au moins deux fois sur trois. Notez enfin que le mode Carrière permet de faire évoluer son nageur en augmentant progressivement ses statistiques en fonction de ses résultats tout au long de trois saisons. Mais la difficulté des épreuves qui vous attendent est affreusement inégale : vous gagnerez la plupart des courses les doigts dans le nez tandis que l'épreuve finale vous fera prendre la tasse. On pourrait encore aborder le multijoueur, mais vu l'intérêt du titre, on évitera de rentrer dans les détails sur ce qu'il advient lorsque deux nageurs en herbe se mettent à gesticuler côte à côte... Bref, pas la peine de prendre des pincettes, Michael Phelps : Push the Limit n'est clairement pas un jeu qui mérite le détour.
- Graphismes13/20
Il faut reconnaître que la réalisation graphique de ce Michael Phelps : Push the Limit est plutôt honnête : la modélisation des nageurs est correcte, l'eau n'est pas trop mal rendue et les menus sont relativement agréables à regarder.
- Jouabilité8/20
On gigote dans tous les sens mais on peine à avoir l'impression de nager : la reconnaissance des mouvements manque de précision et la reconnaissance vocale est trop souvent prise en défaut.
- Durée de vie7/20
On tourne très vite en rond et vous aurez immanquablement l'impression d'incarner un poisson rouge qui fait encore et toujours le tour de son petit aquarium.
- Bande son9/20
Les commentaires sont sans aucun intérêt et l'effroyable beat techno qui accompagne les menus aura vite fait de vous sortir par les oreilles.
- Scénario/
Qu'il semble loin le temps où l'on croyait encore que Kinect nous apporterait des foules de jeux originaux misant sur de nouvelles prises en main audacieuses ! Michael Phelps : Push the Limit nous rappelle une nouvelle fois que l'accessoire à reconnaissance de mouvements accueille davantage de titres brouillons que de chefs-d'œuvre. Soyons francs, ce jeu n'est à conseiller ni aux amateurs de natation, ni aux joueurs en mal d'exercice.