Développée par les studios Rockstar en collaboration avec l'équipe de Remedy, à l'origine du personnage et qui supervise ici le titre, l'aventure débute quelques années après les évènements de Max Payne 2. Notre héros, toujours hanté par l'assassinat de sa femme et de son fils, est alcoolique, dépressif et dépendant aux antidouleurs. Il décide alors de quitter la police de New York et même les USA pour commencer une nouvelle vie. Direction le Brésil et Sao Paulo. Là-bas, Max devient le garde du corps privé d'une famille aisée : les Branco. Cette dernière est constituée notamment de Rodrigo, qui a fait fortune dans l'immobilier, et de ses deux frères Victor, un politicien, et Marcello, un play-boy fêtard. Tout allait bien dans le meilleur (ou le pire) des mondes jusqu'à ce que la femme de Rodrigo, Fabiana, alors sous la protection de Max, soit kidnappée par le gang Comando Sombra. Bien évidemment, notre héros part alors à sa recherche mais, perdu au milieu d'une ville qui lui est inconnue et hostile, il se retrouve rapidement au cœur de problèmes et de conflits particulièrement dangereux…

Dans le premier niveau dévoilé, à New York, Max est dans son appartement aux côtés de son acolyte Raoul Passos, ancien flic qu'il connaît depuis des lustres. Ils viennent visiblement d'abattre un truand et discutent de l'opportunité de décrocher un nouveau job dans le domaine de la protection. Premier constat : les graphismes sont soignés, les décors richement détaillés et les animations des personnages, à base de motion capture, très réalistes. De plus, lors des dialogues, la caméra donne toujours l'impression de flotter autour des protagonistes, un peu comme dans la série TV NYPD Blue. Cela peut désarçonner au début mais au final cela procure une sensation de stress permanent : on dirait qu'il peut arriver quelque chose à tout moment aux personnages et qu'ils ne sont jamais en sécurité. Sympa. D'ailleurs, ce sentiment se trouve confirmé quelques secondes plus tard lorsque déboule le père d'un gangster que le duo a visiblement abattu un peu plus tôt. Le bonhomme hurle sa haine et envoie ses hommes de main faire la fête à Max et Raoul. Manque de bol pour eux : notre flic adoré a plus d'un tour dans son sac. Et en l'occurrence, il s'agit du fameux Bullet Time. Symbolisé par une jauge en bas à droite de l'écran qui se remplit au fil des cadavres alignés, celui-ci permet de ralentir temporairement l'action. Le but : permettre à Max de viser et de dégommer – à la troisième personne - ses adversaires en bougeant tranquillement le réticule de son arme. De plus, les dégâts sont localisés, ce qui offre au joueur la possibilité de tirer dans les membres ou de faire des « headshots ». Par rapport aux épisodes précédents, le Bullet Time se voit agrémenté de quelques options inédites. Ainsi, il y a une « Final-Kill Camera » : lorsque votre balle atteint le dernier ennemi présent, la caméra se place alors sur cette dernière et montre de manière assez spectaculaire le décès de celui-ci. De même, si Max est blessé mortellement alors qu'il possède encore sur lui des antidouleurs (qui normalement lui redonnent de la vie celle-ci ne se régénérant pas automatiquement), le Bullet Time s'active immédiatement et son réticule de visée cible d'office l'individu qui lui a tiré dessus. Max dispose alors d'une poignée de secondes pour l'abattre. S'il réussit, il se voit alors redonné un peu de vie et échappe donc à la mort. Entre les snipers placés sur les toits et les malabars qui foncent droit devant en défouraillant au shotgun, Max a bien du pain sur la planche pour faire place nette dans l'immeuble…

Le second niveau présenté, qui se situe un peu plus loin dans l'aventure, envoie notre héros, désormais crâne rasé et longue barbe, dans un dépôt de bus à Sao Paulo. Il est accompagné de Giovana, petite amie de Raoul et sœur de Fabiana. Tous deux tentent d'échapper au groupuscule paramilitaire Cracha Preto. Plus facile à dire qu'à faire car les membres de ce dernier les repèrent et tentent de les éliminer à l'arme lourde. La capacité de Max de se mettre à couvert derrière n'importe quel obstacle (mur, banc, rocher…) sert ici à merveille pour éviter les tirs adverses et shooter - parfois à l'aveuglette - depuis sa planque. Pour s'en sortir, Max peut compter sur deux options. La première est de s'emparer des armes et munitions des ennemis qui les laissent tomber au sol quand ils meurent. L'idée est de retourner les armes de l'adversaire contre lui-même. Libre à vous donc de les ramasser et de sélectionner le nouvel arsenal, comme une mitrailleuse lourde, par l'intermédiaire du joystick droit et d'un menu qui se superpose à l'écran. A noter que Max peut porter trois armes dans son inventaire et utiliser deux armes en même temps (comme deux pistolets). La seconde option valable est d'user des décors, interactifs et destructibles, pour infliger un max de dégâts à l'ennemi. Il suffit par exemple de tirer sur un bus suspendu pour que celui-ci chute et écrase les ennemis en dessous. Idem pour les diverses bonbonnes de gaz disséminées dans les décors qui explosent et causent de nombreuses victimes à proximité. Cet aspect du jeu semble d'ailleurs se révéler assez jouissif car on peut cribler de balles les alentours et tout casser. Défoulant. A cela, il faut ajouter que Max est capable de sauter, rouler et même plonger vers l'avant. Idéal lors de l'utilisation du Bullet Time puisque pendant que notre héros saute d'un côté, vous pouvez très bien viser vers l'arrière en déplaçant le réticule…

Une fois les soldats mis hors d'état de nuire dans l'entrepôt, Max et Giovana se réfugient dans un bus et entreprennent de sortir du dépôt. Mais c'était sans compter l'arrivée de renforts du Cracha Preto qui encerclent les lieux. Seule solution : foncer dans le tas ! Alors que la jeune femme conduit, le joueur se retrouve à shooter les ennemis à l'extérieur à travers la porte entrouverte du bus. Mais gare à ce que la jauge de vie de votre véhicule ne se vide pas sous les tirs adverses car sinon c'est game over. Il est donc nécessaire de tuer les militaires avant qu'ils ne tirent, tout en faisant exploser le plus de décors possible pour infliger de lourdes pertes (la station service est à ce titre très utile). Cette séquence à bord d'un bus qui doit être piloté bon gré mal gré sans devoir s'arrêter fait penser quelque peu dans son esprit au film Speed avec Keanu Reeves. Mais ce n'est pas la seule référence que les développeurs paraissent avoir inclus dans le jeu. Car, même sur les deux niveaux présentés, il était possible de saisir certains clins d'œil bienvenus aux films d'action. Ainsi Max, dont la voix – sous-titrée en français - est celle de l'acteur irlandais James McCaffrey, doubleur officiel du personnage, ressemble à s'y méprendre à une version vieillissante du John Mac Lane de la série des Die Hard (Piège de cristal…), marcel et crâne rasé à l'appui. A l'exception de l'humour absent, il y a aussi la même violence sèche et le même esprit du genre « il faut improviser et se battre comme un beau diable pour se débarrasser des ennemis partout autour de vous ». De même, dans l'entrepôt, Max est amené à se suspendre à un crochet et à arroser de ses tirs les militaires en se laissant glisser. Il ne s'agit ni plus ni moins qu'un clin d'œil au film hongkongais de John Woo A toute épreuve. Et puis, bien évidemment, le pitch même de l'histoire ainsi que certaines situations explosives renvoient au Man on Fire de Tony Scott. Dans ce dernier, Denzel Washington joue le rôle du garde du corps d'une riche famille (mais au Mexique) qui doit se mettre à la poursuite des kidnappeurs de la fillette dont il avait la charge. Bref, ce Max Payne 3 semble aligner suffisamment de bons atouts pour constituer une aventure de choix.