Avec Need for Speed : The Run, Black Box fait donc preuve d'une grande ambition. Le studio canadien a souhaité rappeler dès le début de la présentation du jeu que celui-ci proposerait bien plus que de simples courses-poursuites à bord de bolides surpuissants. Un scénario a en effet été écrit pour permettre à ce nouveau NFS de bénéficier d'un background solide. Le joueur incarnera ainsi Jack, un homme visiblement criblé de dette. Sa seule façon de s'en sortir est de participer à une course gigantesque à travers les États-Unis, de San Francisco à New York. Un périple qu'il effectuera bien évidemment en voiture. De temps à autre, il sera toutefois contraint de quitter son véhicule pour partir dans des courses à pied effrénés. Ce qui donnera lieu à de courtes séquences de jeu, façon cinématique, au cours desquelles il sera possible de jouer par intermittence via des QTE. Pour le reste, c'est lancé à toute allure sur des routes escarpés à bord de diverses bagnoles que le joueur passera le plus clair de son temps. C'est sur ces phases que Black Box a décidé d'insister afin de nous montrer de quoi il en retournera exactement.

Deux courses étaient ainsi jouables à l'issue à la partie purement théorique de la présentation. La première prenait place dans un décor rural très générique. L'objectif demeurait de dépasser un à un trois véhicules dans un laps de temps assez court, en l'occurrence 45 secondes à chaque fois. Si l'on parvenait à terminer chaque mini-course en tête, l'épreuve se poursuivait avec un nouveau duel. Dans le cas contraire, un rewind permettait de revenir quelques secondes en arrière pour essayer d'améliorer notre résultat final. Sur l'interface, on pouvait voir à tout moment quelle distance nous séparait de l'adversaire, histoire de savoir s'il était nécessaire de fournir un effort supplémentaire pour rattraper ce dernier ou le distancer. Difficile de trouver quoi que ce soit à redire sur ce mode et ses courses-poursuites successives. Le tout s'avérait clairement plaisant et rythmé grâce, notamment, à une circulation dense très gênante et à des sensations de pilotage agréables. La conduite est, comme prévu, très similaire à celle de Hot Pursuit, à la différence près que la voiture adhère un peu plus au sol dorénavant. Ce qui donne un pilotage un peu plus réaliste et naturel bien que l'on soit tout de même dans de l'arcade pur avec utilisation intensive du frein à main et du boost.

L'autre épreuve proposée était sur le principe moins banale et de ce fait, encore plus intéressante. Il s'agissait d'une course plus spectaculaire et plus scriptée aussi au cours de laquelle le joueur doit faire face à un adversaire coriace mais surtout, à des évènements venant perturber le bon déroulement de l'épreuve. Dans le cas présent, ce sont des éboulements de neige provenant des pentes des massifs montagneux entourant la route qui avaient décidé de venir bouleverser la physionomie de la course. A tout moment, d'énormes amas de poudreuse pouvaient donc brutalement tomber sur la route. Malheureusement, ces derniers n'avaient en fait qu'un intérêt esthétique puisque votre conduite ne s'en trouvait pas directement affectée. Le seul problème que l'on pouvait rencontrer provenait en fait de rochers chutant eux aussi sur la voie et qui entraînait directement un rewind en cas de collision. C'est une légère déception car on aurait aimé que le pilotage soit plus délicat lors des éboulements. Ce qui n'est pas réellement le cas. En revanche, des plaques de verglas disséminées sur le parcours demandaient pour leur part au joueur d'être prudent. Visuellement en revanche, force est de constater que ces scripts donnaient des allures de film à cette course-poursuite endiablée. On alternait en effet voie dégagée puis enneigée, tunnel éclairé puis noir complet, le tout, sur des routes des plus escarpées.

De son côté, la réalisation nous a paru un cran en dessous de ce que l'on avait pu voir sur d'autres présentations. Sur la course en pleine montagne, les décors scintillaient ainsi beaucoup plus qu'à l'accoutumée. Rien à signaler de suspect en revanche sur l'autre épreuve proposé. Plus globalement, si les environnements apparaissent très jolis en arrière plan, le bilan était un peu moins reluisant lorsque l'on regardait la texture des éléments du décor proches de notre voiture. Dommage. D'autant que le moteur utilisé n'est autre que le Frostbite 2.0, soit le même que celui de Battlefield 3. On sait donc de quoi ce dernier est capable. On espère que sur la version finale, le titre bénéficiera d'un peu plus de soin de la part des développeurs. Rien à redire en revanche au niveau de la fluidité de l'ensemble. Ce qui est un excellent point pour le jeu. D'autant qu'il s'agit là de l'un des énormes défauts des Need for Speed développés par Black Box (Undercover notamment). Le studio semble avoir retenu les leçons du passé.