Pas très populaires auprès de la génération actuelle, plus habituée à télécharger des MP3 qu'à squatter les hippodromes, les sports hippiques se font généralement assez discrets sur nos consoles. Pourtant, après avoir adapté sa licence G1 Jockey sur Wii, Tecmo Koei nous propose aujourd'hui de découvrir l'univers des courses à travers un épisode compatible Kinect assez soigné.
Incontestablement, les séries hippiques G1 Jockey et Gallop Racer ont toujours été destinées à un public de passionnés très confidentiel car si les courses hippiques suscitent encore un certain engouement au Japon, elles n'attirent plus guère l'attention de la jeunesse européenne. Le temps des petits bistros enfumés dans lesquels n'importe quel père de famille allait faire son Tiercé est révolu, Ourasi coule une retraite paisible dans un pré à vaches et et la télévision se désintéresse de plus en plus des courses hippiques jugées ringardes et ennuyeuses. Il n'empêche que le microcosme des courses reste un univers passionnant et ça, Tecmo Koei l'a bien compris.
Pour ceux qui l'ignorent encore, le principe d'un épisode de G1 Jockey est simple : Incarnant un tout jeune jockey à peine plus connu qu'un palefrenier, le joueur doit essayer de se faire connaître dans son milieu, négocier des contrats, et tenter de remporter des courses de plus en plus prestigieuses. En fonction de ses performances et de ses talents relationnels, ses entraîneurs lui confieront toutes sortes de chevaux dont il faudra exploiter le potentiel sur de nombreux hippodromes. Il en va de même avec Champion Jockey qui propose grosso modo les mêmes mécanismes de jeu et un contenu similaire. Ainsi, les phases d'action nécessitent une fois encore un sens aigu de la stratégie et beaucoup de doigté. Le nombre de variable à prendre en compte est impressionnant (type de terrain, distance, caractéristiques du cheval...) et une fois en selle, on reste dans la simulation pure avec une gestion en temps réel de l'endurance, de la motivation et du potentiel de finish de notre canasson. Petite nouveauté : une jauge dite de Révolution a été ajoutée à gauche de l'écran. Se remplissant lorsque l'on effectue de beaux gestes, elle octroie à notre cheval une sorte de super boost lorsqu'elle est totalement pleine.
Souvent jugées hors de portée du joueur lambda, les très nombreuses courses auxquelles on peut prendre part dans Champion Jockey (en solo ou jusqu'à 4 joueurs en ligne) semblent nettement plus accessibles qu'autrefois. Le niveau de difficulté a été sensiblement abaissé et le long tutoriel que l'on peut zapper à tout moment permet d'apprendre les ficelles du soft en douceur. Par ailleurs, les contrôles extrêmement complexes du soft bénéficient du fameux Kinect de Microsoft. Sous réserve de ne pas avoir peur de passer pour un fou furieux dans le salon, il nous est désormais possible de monter un cheval virtuel en reproduisant tous les gestes d'un véritable jockey. La détection de mouvement est correcte et l'expérience s'avère plutôt amusante en y mettant un peu de bonne volonté. Cerise sur le gâteau, on peut être ridicule à deux ce qui permet toujours de se sentir moins seul. Attendez-vous cependant à être perclus de courbatures le lendemain car il faut remuer un max.
En ce qui concerne la partie gestion du soft, là encore, les fans des séries G1 Jockey et Gallop Racer ne seront pas dépaysés. La progression est découpée en semaines durant lesquelles on peut comme d'habitude discuter avec de nombreux PNJ, s'entraîner, consulter des tableaux blindés de statistiques et bien sûr négocier des courses grâce à nos Riding Points (des points de renommée en somme). Comme toujours, plus notre jockey a accumulé de Riding Points en obtenant de bons résultats, plus il peut prétendre monter de bons chevaux. Le nombre de courses auxquelles on peut s'inscrire est absolument hallucinant. Tout comme le nombre de personnages avec lesquels discuter, de chevaux à monter ou d'entraîneurs à solliciter. C'est bien simple, si on accroche au principe de Champion Jockey, on en a pour des dizaines d'heures et des dizaines d'heures avant d'en avoir exploité tout le potentiel. Mais là encore, qu'une chose soit bien claire : seul un public de passionnés, par ailleurs anglophile (tous les textes sont en anglais) et peu regardant sur la réalisation très médiocre du soft, est concerné.
- Graphismes9/20
Les chevaux et les jockeys sont remarquablement animés, les différents menus sont clairs, mais pour le reste on se croirait encore sur Playstation 2. Dommage que les développeurs n'aient pas eu à cœur d'utiliser à sa juste valeur la puissance d'une véritable console HD.
- Jouabilité14/20
Encore assez élitiste à de nombreux égards, Jockey Champion est probablement l'un des épisodes les plus accessibles parus à ce jour. La difficulté a été revue à la baisse, l'apprentissage se fait en douceur à l'aide d'un tutoriel bien pensé et les contrôles optionnels Kinect sont intuitifs. Orientées simulation, les courses demandent beaucoup de stratégie tandis que l'aspect gestion est d'une profondeur sans égal.
- Durée de vie16/20
Vu le nombre de courses à effectuer, de chevaux à monter, d'entraîneurs à solliciter, etc. Le passionné en aura pour des dizaines d'heures avant de lâcher sa manette. Il pourra également se rabattre sur le multijoueur en ligne si le coeur lui en dit.
- Bande son9/20
Les musiques d'ascenseur qui accompagnent les menus laissent heureusement la place au grondement sourd des sabots lors des courses. Mais là aussi, les bruitages ne sont pas dignes d'une console HD en 2011.
- Scénario/
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Avec ou sans Kinect, Champion Jockey saura sans difficulté attirer l'attention des vrais passionnés de courses sur Xbox 360. Mais attention, eux seuls seront en mesure d'apprécier l'aspect stratégique des courses et la richesse des phases de gestion de ce soft élitiste.