Si Driver vient de signer un retour efficace sur consoles HD, la 3DS a aussi droit à sa mouture toute fraîche et pleine de tôle froissée. Avec Driver Renegade 3D, Tanner va parcourir les rues de New York pied au plancher pour botter les fesses des méchants. Encore faut-il tenir la route.
Avec son nom de héros de film d'action ringard des années 80, John Tanner a l'habitude de traîner avec des truands. Il faut dire qu'il a longtemps roulé sa bosse en tant que flic sous couverture afin de déloger les plus gros malfrats du grand banditisme. Mais aujourd'hui, John a quitté la maison bleue et cherche un boulot un peu plus calme pour poser ses miches. Bah oui, il n'est plus tout jeune le lascar ! Manque de bol, avec un nom pareil, il ne peut lui arriver que des embrouilles et il va vite se faire embarquer dans une histoire abracadabrante pleine de courses-poursuites. Fichtre alors !
Après avoir sauvé la vie d'un sénateur, John va donc devoir s'exécuter dans une série de missions au volant de muscle cars et autres bolides assourdissants. Mais hormis ce principe de base, autant être clair, ce jeu n'a strictement aucun rapport avec les épisodes sur consoles HD. Déjà, vous pouvez oublier tout ce qui est système Shift et autres nouveautés apportées par Driver : San Francisco : nous voilà aux tréfonds de la base du gameplay. Accélération, frein et frein à main, boosts et attaques latérales seront vos seuls atouts pour mener à bien vos affaires. Malheureusement, la conduite est loin d'être agréable et votre voiture glisse comme une savonnette dès que vous effectuez une rotation. D'un autre côté, rien ne vous empêche de prendre les virages à fond puisque votre vitesse de pointe est absolument ridicule. Accessoirement, sachez que les rétroviseurs sur les côtés de la voiture, c'est juste pour faire joli puisqu'il n'y a strictement aucun moyen de regarder derrière soi, ce qui s'avère drôlement pratique lors des courses-poursuites qui constituent une grosse partie des missions que vous aurez à effectuer. Le reste du temps, vous devrez rallier des checkpoints ou détruire des magasins en fonçant dedans comme un mariole, deux activités qui reviennent à la même chose manette en mains. Certaines séquences vous demanderont de neutraliser un véhicule adverse ou encore de faire un max de cascades pour activer une jauge de boost appelée « Rage ». Bref, rien de très original. Mais ça peut être pire.
Puisque Driver : Renegade 3D se déroule dans une ville ouverte, en l'occurrence New York, on s'attendait à se retrouver nez à nez avec de magnifiques gratte-ciel dans une ville pleine de vie... Ah ah ah ! Pas le moins du monde. Bienvenue dans une cité aux immeubles plats, aux rues complètement désertes et à l'architecture moche et insignifiante. C'est simple, le titre est moins détaillé que le tout premier Driver, sorti en 99 sur Playstation. On navigue donc dans les voies sans grande conviction et l'impression de toujours faire la même chose nous saute aux yeux à chaque virage. Pire encore, vous allez devoir supporter les vannes de Tanner pendant tous vos trajets, ce dernier ayant visiblement été conçu pour être un gros beauf à l'humour affligeant. On peut ajouter à cela le scénario bourré de clichés et peu inspiré qui ne risque pas de vous mettre dans l'ambiance. Quand on sait qu'il n'y a que 20 missions, la plupart se finissant en deux-trois minutes même en mode difficile, on sait qu'on est plutôt mal tombé. Vous pouvez toutefois gagner des voitures qui vous serviront pour le mode Carrière.
Dans ce mode de jeu totalement à part, vous avez accès à différentes épreuves plutôt classiques. Manque de bol, la plupart ressemblent comme deux gouttes d'eau aux missions du mode Histoire. Vous voilà encore parti dans les rues de la ville afin de démolir vos adversaires et autres joies dignes de Tanner. Vous avez aussi accès à des courses de rues en trois tours, aussi anecdotiques que le reste du contenu. Et si on y aurait bien vu un mode multi, ce n'est visiblement pas le cas d'Ubisoft qui n'offre qu'une fonctionnalité StreetPass pour partager ses records. Du coup, l'intérêt retombe comme un soufflet, surtout vu le gameplay minimaliste et ceci malgré le nombre d'épreuves plutôt intéressant. Au final, ce Driver : Renegade 3D est une vraie déception, surtout quand on voit l'épisode de qualité développé sur consoles HD. Si on n'espérait pas nécessairement un produit du même niveau, on aurait aimé un titre ayant fait l'objet de plus de travail et de passion. Au lieu de ça, on a un soft plat à la réalisation faiblarde et au gameplay au ras des pâquerettes. Reprends-toi John Tanner !
- Graphismes5/20
On veut bien être sympa, mais il y a des limites. Si les textures sont déjà limites, le manque total de détails et l'architecture basique ô possible de New York font vraiment peine à voir. La 3D n'apporte pas grand-chose au résultat final.
- Jouabilité6/20
La base et rien de plus. On n'a même pas de vue rétroviseur, pourtant indispensable dans un jeu de ce genre. Les sensations de conduite sont pratiquement inexistantes et les missions sont sans saveur.
- Durée de vie9/20
Vous passerez plus de temps sur les chargements et cinématiques qu'au volant de votre bolide dans le mode Histoire. Le mode Carrière est déjà un peu plus conséquent, mais faut-il encore accrocher au gameplay.
- Bande son11/20
Les musiques sont plutôt de bonne qualité et sont un des rares points vraiment positifs du jeu. Malheureusement, le doublage est bidon et les répliques de Tanner font vraiment bas de plafond.
- Scénario6/20
En pleine rue, Tanner sauve un sénateur qui l'engage illico pour lutter contre la pègre. Deux minutes avant, Tanner disait vouloir se ranger... Et encore, ce n'est rien par rapport aux dialogues entre les missions.
Visiblement, John Tanner se sent bien mieux à San Francisco qu'à New York. Driver : Renegade 3D ne vaut pas le coup, surtout à cause d'une réalisation pauvre et d'un gameplay en retard d'une bonne dizaine d'années. Même si le mode Carrière pouvait sembler plus intéressant, on ne peut pas honnêtement conseiller l'achat du titre.