Si nous avions déjà eu la chance d'approcher Saints Row : The Third à l'E3, nous n'avons pu résister à l'appel d'une nouvelle présentation qui, cette fois-ci, s'est conclue par une prise en main déjà fort prometteuse...
"Nous avons balancé tout ce qui aurait pu être réaliste par la fenêtre". Voilà la phrase d'un développeur de Volition qui résume à elle seule ce qu'est le nouveau Saints Row : un jeu d'action en open world complètement déjanté qui s'assume entièrement. Ce n'était d'ailleurs pas complètement le cas de ses deux aînés qui, malgré pas mal de second degré et un potentiel "débilité" assez important, lorgnaient un peu trop vers du GTA-like classique. Cette fois, les chevaux sont lâchés, les petits gars de Volition ont de toute évidence pu travailler de manière totalement débridée pour donner naissance au titre le plus fun, barré, idiot, improbable et graveleux de cette fin d'année. En ce sens, nous avons l'impression que la série est sur le bon chemin et que cet opus a toutes les chances d'en être le meilleur épisode. On ne pourra dans tous les cas pas lui reprocher d'être impersonnel ou de se contenter de repomper les mécanismes du genre sans y mettre les formes !
Nous avons pu ainsi jouer la toute première mission du jeu qui consistait à tenter de braquer une banque déguisé en Johnny Gat. D'entrée de jeu, l'absurde prédomine avec ce costume donnant l'impression de contrôler une marionnette de petite taille... moyennement crédible ! La mission, un carnage en réalité, va échouer et se terminer sur le toit de l'immeuble dans une phase de défense face à une horde de policiers et surtout, quelques hélicoptères. Le gameplay est fait de sorte à ce qu'aucune frustration n'envahisse le joueur, c'est pourquoi les hélicos étaient très simples à éliminer, même sans arme lourde. La visée joue d'ailleurs un rôle important puisque sans être assistée, elle est d'une précision diabolique ou tout du moins, d'une exigence toute relative. Ce premier contact nous a en tout cas permis de découvrir que la mise en scène scriptera certains déplacements. En l'occurrence, dans un premier temps, notre perso (temporaire) s'agrippait automatiquement aux cordes qui reliaient la plate-forme qu'il occupait à un hélicoptère. Mais ce passage fut bref et rien ne dit que des phases similaires à celle-ci se répéteront régulièrement.
Une fois la mission achevée, nous nous trouvions juste devant le magasin qui permet de modeler l'apparence de notre avatar à notre guise. Et là aussi, l'éditeur vire très vite dans le grand n'importe quoi, permettant par exemple de peindre carrément tout le corps du héros ou de l'héroïne, de lui associer la voix du sexe opposé, de le cribler de boutons, de faire saigner ses yeux, ses oreilles ou sa bouche, sans compter les coiffures venues d'ailleurs et les innombrables possibilités tant au niveau des modèles que des couleurs. Ajoutez à cela une mine de provocations et de gestes obscènes et vous obtenez potentiellement un avatar au physique venu d'ailleurs et au comportement pour le moins trivial. Ensuite, nous avons eu l'occasion de nous balader dans Steelport et de constater que le jeu n'est plus très loin d'être finalisé puisqu'une majorité des missions était accessible. Toutefois, cette version comprenait pas mal de soucis techniques, sans doute dus à son avancement, comme un aliasing persistant ou un clipping peu discret. Pas de quoi gâcher notre plaisir de tuer les passants sans aucune pitié, que ce soit en les écrasant, en leur tirant dessus ou en utilisant la touche rapide qui permet de les humilier via des prises originales comme vu et revu dans de récentes vidéos.
Saints Row : The Third contient toutes les idées délirantes qu'ont accumulées les développeurs de Volition depuis des années, sans oser ou pouvoir les implanter dans les précédents volets. Cette fois, leur bébé est à l'image de leurs idées, déjanté, avec tout ce que cela comprend de violence gratuite, de langage fleuri, d'armes exotiques et de missions insensées. Lorsqu'il s'assume de la sorte, Saints Row est simplement unique !