Que se passe-t-il lorsqu'un météore atterrit sur Terre et déploie une nouvelle substance à travers le monde ? La guerre, bien sûr. Le Tibérium, nouvelle source de richesse mais aussi de maladies, est donc au cœur d'un conflit visant à se l'approprier. Cette lutte implique d'une part un groupuscule terroriste, la Confrérie du NOD et d'autre part, le Groupe de Défense Internationale (GDI). Peu importe le vainqueur, celui qui contrôle le Tibérium domine le monde.
Sorti tout droit des studios de Westwood, en 1995 et sur PC, Command & Conquer est le premier d'une longue série. Cet épisode sera porté plus tard sur consoles, notamment sur Playstation, Saturn et Nintendo 64. Reprenant et améliorant le concept du jeu de stratégie proposé par Dune II : La Bataille d'Arrakis (développé par le même studio), le hit met le joueur aux commandes soit des armées du NOD soit de celles du GDI. Ces deux factions ont un but commun : s'emparer du Tibérium. Et c'est justement ce qui les oppose puisque l'un comme l'autre désire accaparer la totalité des ressources disponibles. Peu importe le camp que l'on dirige, le principe est le même. Il s'agit d'effectuer une série de missions variées (quinze pour le GDI contre treize pour le NOD), allant de la simple annihilation de troupes à l'opération commando. Pour chaque mission, un briefing sous forme de vidéo présente la situation et les objectifs en quelques mots. Cependant, ces instructions ne sont pas toujours claires. Fort heureusement, un résumé peut être lu en cours de partie. Après avoir réussi une mission, une vidéo est jouée juste avant d'obtenir un compte-rendu sur les opérations. Après quoi, le joueur en reçoit une nouvelle, qui se déroule généralement dans un autre pays. A ce propos, il est parfois possible de choisir une mission parmi plusieurs proposées.
Pour mener une mission à bien, le joueur dirige ses soldats et gère ses bâtiments en vue zénithale. Il dispose d'un panneau qui lui permet de tout contrôler. Quelques édifices ne peuvent être construits que si certains autres ont déjà été bâtis. Une jauge indique le niveau d'électricité du camp ; chaque bâtiment en consomme et les centrales en fournissent. Et donc, s'il n'y a pas assez d'électricité, une panne de courant survient, brouillant le radar et désactivant certains bâtiments. Pour acquérir troupes et constructions, de l'argent est nécessaire. Et c'est là qu'intervient le Tibérium. Cette ressource génère des cristaux à partir des minéraux enfouis dans le sol. En le raffinant, le Tibérium devient une source d'argent très prisée. Cette ressource est donc collectée puis amenée dans la raffinerie du camp pour être enfin reconvertie en dollars. Mais le Tibérium n'a pas que des vertus, il est hautement toxique. Traverser un champ rempli de minéraux à pied est synonyme de mort. Vos soldats dépériront lentement tant qu'ils s'y trouvent, jusqu'à succomber. Dès lors, il vaut mieux effectuer un détour plutôt que de perdre la moitié de son armée stupidement. Il n'y a pas de limite de troupes, contrairement à certains autres jeux de stratégie. Mais le Tibérium est rare et constitue la seule source de revenus. Plus vite on sécurise les champs et les collecteurs, mieux c'est.
Les deux camps ont chacun leurs convictions et leurs manières d'agir. Ainsi, le GDI constitue une force de frappe importante. Son arsenal est conséquent et plutôt lourd (mais aussi cher). Ses blindés sont plus puissants et plus résistants que ceux du NOD. Pour exemple, le fameux Mammouth, doté de deux canons, écrase tout sur son passage et est capable d'encaisser un nombre incroyable de coups. De son côté, le NOD privilégie les techniques fourbes et la guérilla. Le tank furtif, totalement invisible lorsqu'il n'attaque pas, en est le meilleur exemple. Si chaque camp possède ses unités spécifiques, il en va de même pour les bâtiments. Cependant, les deux possèdent des bases communes, tant au niveau des constructions qu'au niveau des unités. Ainsi, le NOD et le GDI construisent leur camp à l'aide d'un chantier de construction, disposent de centrales, casernes et raffineries. Ils ont également tous deux recours aux mitrailleurs, ingénieurs, collecteurs, etc.
Le soft est truffé de cinématiques, mettant en scène des acteurs et utilisant des images de synthèse. Pour l'époque, c'était tout simplement bluffant et on peut presque dire que le jeu n'a pas pris une ride. Le titre en lui-même est plutôt beau, même si les cartes ont tendance à se répéter. Au niveau du son, on n'a pas à se plaindre. Les musiques sont rythmées et collent parfaitement à l'univers. De plus, on peut choisir le morceau désiré et l'écouter , à tout instant. Les bruitages sont convaincants dans l'ensemble. Seul mini bémol, mais c'est récurrent dans ce genre de jeu : les répliques des unités deviennent rapidement lassantes. Entre les « bon rapport », « en route » et « affirmatif », on a vite fait le tour. Mais le soft est tellement prenant que cet inconvénient passe facilement au second plan. La version PC est dotée d'un mode multijoueur. Il est donc possible de défier une connaissance et de se mesurer directement sur le terrain. Néanmoins, le système pour jouer en réseau est archaïque et il faut presque un diplôme d'ingénieur pour s'en sortir. Pour terminer, il serait dommage de passer à côté de ce hit surtout que le jeu est désormais proposé gratuitement en version anglaise par Electronic Arts. Alors si pour une raison ou une autre vous n'avez pas eu l'occasion de le tester, courez le télécharger !
- Graphismes17/20
A l'époque, c'était sublime. Maintenant, ce n'est pas moche. Les graphismes vieillissent très difficilement mais ce n'est pas le cas de Command & Conquer. De nos jours, le jeu ne rivalise évidemment pas avec un Starcraft II et consorts. Néanmoins, il a su garder son charme d'antan.
- Jouabilité19/20
Comme toujours, simplicité et efficacité font bon ménage. Le jeu peut se jouer entièrement à la souris et le panneau d'entraînement des troupes et la gestion des constructions est intuitif. L'administration des ressources est on ne peut plus claire et facile. Pas de procédés alambiqués, pas besoin de lire un manuel de 5000 pages pour comprendre le jeu. Il suffit de lancer une partie et de jouer. On a l'impression que tout se fait tout seul. D'ailleurs, de nos jours le principe du jeu est toujours utilisé. Tout est dit.
- Durée de vie17/20
Le jeu est composé de vingt-huit niveaux répartis en deux campagnes. On a la possibilité de choisir l'une ou l'autre mission durant notre progression, ce qui fait qu'une campagne n'est jamais semblable à une autre. De plus, le multijoueur rallonge naturellement la durée de vie. Le tout a de quoi nous retenir pas mal d'heures devant notre écran.
- Bande son16/20
Près d'une vingtaine de musiques sont jouées durant le jeu. Et elles sont de qualité. Les bruitages donnent un certain rythme au combat. On regrette cependant le côté répétitif des répliques des unités.
- Scénario15/20
Le scénario est très classique. Les gentils du GDI combattent les méchants du NOD. Le tout pour s'emparer d'une ressource extraterrestre. Le scénario ne brille pas par son originalité mais à l'époque, il sortait légèrement du lot.
Command & Conquer est un classique auquel il faut avoir joué. Beaucoup de STR actuels puisent encore leur inspiration dedans. Le jeu est très prenant et plutôt long. Les graphismes étaient très bons et la bande-son de très bonne facture. Et même si le soft a de la bouteille, il parvient à conserver son charme. Véritable précurseur, il est aussi le premier d'une longue saga à succès.