La première présentation d'un titre dont on ne sait rien est toujours excitante : on ne sait pas sur quoi on va tomber, on se fait son petit film dans sa tête, on imagine ce dont il peut bien s'agir... Et dans le cas de Wildstar, il faut bien avouer que nos attentes étaient assez grandes surtout lorsqu'on a appris sur quels titres avaient travaillé certains des développeurs : World of Warcraft, Everquest 2 ou encore Guild Wars. Alors ce Wildstar ? Attentes déçues ou véritable petite perle du MMORPG ?
Entrée dans la salle de présentation. Le nom du jeu s'affiche fièrement sur les fonds d'écran des PC destinés à la vingtaine de journalistes présents. Bonne nouvelle : on va jouer ! Pour une première présentation, l'aspect jouable rassure sur l'état de développement plutôt avancé du jeu. Mais avant de mettre la main sur la souris, une petite introduction à base de diapositives Powerpoint s'impose. Et là, les développeurs mettent d'emblée la barre très haut : "Notre objectif est de faire le MMORPG le plus profond et le plus riche jamais conçu !". Rien que ça ? Eh bien ! Ensuite, on nous vante le style unique et l'innovation qui est au cœur du projet. Chouette alors ! On va jouer au titre le plus profond de l'histoire et en plus, il est révolutionnaire et visuellement original ! Ca promet !
Et le contexte ? Ils ne nous parlent pas du contexte ? Eh bien si. En fait, Wildstar se déroule sur la planète Nexus. Une planète qui était jadis habitée par la race la plus puissante de l'univers : les Eldan. Mais toute puissante qu'elle est, cette race a totalement disparu. Pourquoi donc ? Qu'est-ce qui a bien pu se passer ? Reste-t-il des représentants de cette race ailleurs dans l'univers ? Ce sont les questions que vous vous poserez au début de l'aventure et pour lesquelles nous n'avons pas encore de réponses. On nous rassure ensuite sur la présence de tous les éléments de base d'un MMORPG moderne : des classes, des races, des quêtes publiques, un hôtel des ventes, des mouvements d'esquive... Pour l'instant, rien de bien révolutionnaire. Et c'est là que vient LA fonctionnalité présentée comme la plus innovante : le joueur va être capable de vivre l'aventure comme il l'entend en suivant l'un des 4 chemins qui s'offrent à lui.
En effet, en plus de la race et de la classe, vous devrez choisir d'embrasser une des 4 professions qui s'offrent à vous. La première, c'est celle du soldat. Dans cette voie, que nous qualifierons de classique, vos missions seront assez traditionnelles : aller tuer 10 gros serpents qui terrifient le village, sauver 5 éclaireurs... En guise de récompenses, vous pourrez gagner des pièces d'équipement pour devenir plus puissant. La deuxième voie, c'est celle de l'explorateur. Et là, il s'agira plutôt de quêtes qui vous enverront explorer votre environnement : trouver des routes cachées, des cavernes perdues... Pour vous y aider, vous disposez d'une balise qui vous permet de repérer les lieux intéressants. C'est très simple, il suffit de suivre la force du signal pour vous rendre à l'endroit indiqué par la balise pour la déclencher et ainsi faire des découvertes. Mais attention, c'est plus facile à dire qu'à faire car il y a généralement quelques obstacles sur le chemin : des monstres bien évidemment, mais nous avons aussi pu voir des avalanches et autres chemins alambiqués ou escarpés pour arriver à destination. Bref, cette voie est destinée à ceux qui aiment explorer leur environnement dans les MMORPG et qui vont ici pouvoir s'en donner à cœur joie.
Les deux autres professions que vous pourrez suivre sont bien plus mystérieuses car nous n'avons hélas pas pu les tester (la démo ne le permettant pas) : il s'agit du scientifique (qui devra collecter des informations pour répondre à différentes questions et faire des recherches) et du constructeur (pour les fanas de constructions diverses et variées). Ces 2 voies paraissent intéressantes sur le papier mais nous ne pouvons pas vous en dire beaucoup plus vu que nous n'y avons pas touché. Sachez néanmoins que quelle que soit la destinée que vous choisirez de suivre, chacune dispose de ses propres quêtes et de ses propres récompenses. Ainsi, ce n'est pas à un MMORPG que vous pourrez jouer, mais à 4 MMORPG en fonction de l'orientation de votre personnage.
Concernant les races, la démo permettait d'incarner au choix un humain (race exilée de son monde et qui espère faire de Nexus sa planète d'adoption), un Aurin (créature dont le monde natal recouvert de forêt a été ravagé et qui s'est réfugié sur Nexus) et un Granok (mercenaire féroce à l'apparence massive). Et quant aux classes, trois étaient accessibles : le guerrier, le spellslinger et l'esper. Chaque classe dispose bien évidemment de ses propres compétences et de son propre système de ressources utile à leur déclenchement. Du côté du guerrier, on se retrouve avec un personnage résistant orienté corps-à-corps et qui exploite l'adrénaline pour utiliser ses compétences. Cette dernière monte pendant les combats lorsque vous utilisez certaines compétences (et baisse lorsque vous n'êtes plus en combat : un peu comme la rage dans World of Warcraft). Le guerrier de bas niveau dont nous avons brièvement pris le contrôle disposait d'un pouvoir de base nommé "Shred" qui faisait des dégâts et qui abaissait la résistance des adversaires touchés aux attaques physiques. Il disposait aussi d'une sorte de saut pour bondir sur son ennemi, d'une charge qui infligeait des dégâts de feu, et de la possibilité de faire trembler le sol autour de lui pour faire subir des dommages à tous les monstres proches.
Pour sa part, le spellslinger est une classe à distance qui utilise une arme à feu dans chaque main. Ainsi, votre tir de base infligera les dégâts de vos armes à l'adversaire ciblé. Si jamais vous combattez plusieurs ennemis, vous pouvez essayer le tir de barrage : c'est une compétence qui pendant 4 secondes fera subir une salve de tirs nourris à un adversaire mais qui a aussi une chance de ricocher sur 2 ennemis proches. Votre arsenal comprend également une sorte de piège magique matérialisé par un cercle lumineux que vous pouvez poser n'importe où au sol et qui ralentira tout adversaire qui entrera dans la zone. Pratique pour rester à distance ! Et quand bien même votre ennemi arriverait au corps-à-corps, rien ne vaut la compétence qui vous permet de vous téléporter à plusieurs mètres face à vous.
Mais la classe que nous avons choisie de tester plus en profondeur pendant le temps qui nous était imparti, c'est l'Esper, une sorte de lanceur de sorts psychiques. Pour utiliser ses pouvoirs, il se sert des ressources que sont le mana (qui se recharge au fil du temps) et des points de combos qui sont générés par l'utilisation de certaines compétences bien précises. Ainsi, l'attaque de base est une attaque télékinétique qui fait des dégâts sur l'ennemi ciblé et qui génère aussi un point de combo. L'armure fantasmatique génère elle aussi un point de combo et permet d'absorber un certain montant de dégâts reçus. Pour dépenser les points de combos que vous ne manquerez pas d'accumuler, nous avons eu un petit faible pour le sort "poignarder l'esprit" qui projette un spectre en forme d'oiseau sur l'adversaire, ce qui a pour effet de le repousser violemment en arrière et lui fait des dégâts proportionnels aux points de combos que vous avez accumulés. Un système qui n'est pas sans rappeler celui des points de combos du voleur de World of Warcraft (et oui, encore ce jeu). Il faut aussi savoir que certains pouvoir n'influent pas sur les points de combos et ne font que vous pomper de la mana comme le "spectral doom" qui tue purement et simplement tout ennemi dont il reste moins de 25% de points de vie !
Si les classes et les races ne fleurent pas particulièrement l'originalité (on attend de voir les autres), il est à signaler que notre session de jeu s'est déroulée sans bugs majeurs et que le titre semble tenir la route aussi bien graphiquement, avec son petit côté cartoon, que sur le plan du gameplay. Certes, il est dommage que l'on ne nous ait pas permis de voir la voie du scientifique et celle du constructeur qui paraissent pour le coup très différentes de ce à quoi nous sommes habitués. Une seule phrase pourrait résumer notre premier sentiment à l'égard de Wildstar : solide, mais on attend d'en voir plus.
Ce premier contact avec ce MMORPG futuriste s'est révélé plutôt convaincant. Hélas, nous n'avons pas pu essayer les deux aspects qui nous paraissaient les plus originaux à savoir l'aspect scientifique et l'aspect construction. Qu'à cela ne tienne, avec ce que l'on a pu voir, nous pouvons déjà dire que NCSoft tient là un MMORPG bien réalisé, complet et plutôt bien fichu. On attendra quand même de voir ce que vont vraiment donner les carrières de scientifique et de bâtisseur avant de (peut-être) crier au génie.