C’est au beau milieu de l’été que Blizzard a choisi de nous faire essayer en avant-première la version bêta de Diablo III qui sera jetée prochainement en pâture aux joueurs avides de retrouver l’univers de Sanctuaire. Nouvelles fonctionnalités, détails sur une portion du premier acte et impressions à chaud, on vous dit tout !
Après dix longues années d'attente, les amateurs de hack & slash n'auront jamais été aussi près de mettre la main sur le Saint-Graal, la suite de la référence ultime en la matière : Diablo III. Avant de rentrer dans le vif du sujet, nous allons vous communiquer une information qui risque de faire grand bruit dans la communauté des joueurs, mais qui risque aussi de faire débat dans notre société. En effet, sous couvert de faciliter la vie aux joueurs en rendant l'échange d'objets plus accessible dans le jeu, Blizzard proposera avec Diablo III une salle des enchères fonctionnant sur le modèle d'Ebay avec de l'argent bien réel. Intégré à Battle.net, cette dernière permettra à tout un chacun d'acheter et de vendre des objets (armes, armures, mais aussi pièces d'or etc...) vidant ou remplissant son compte avec de vrais Euros.
Coexistant avec une version plus traditionnelle utilisant la monnaie du jeu comme moyen de paiement, cette dernière devrait, selon l'éditeur, permettre aux joueurs les plus actifs de « rentabiliser » leur investissement. Cela pourrait plaire aussi aux joueurs occasionnels désireux d'acquérir un matériel de qualité. Derrière cet élan de générosité plane évidemment le spectre de la rentabilité. L'éditeur n'étant pas philanthrope, prendra une commission fixe sur chaque mise en vente et une autre pour chaque vente réussie. L'argent ainsi échangé sera disponible sur votre compte Battle.net, prêt à être utilisé pour acquérir des objets, d'autres produits Blizzard ou bien récupéré via un service tiers moyennant une petite commission. Il y a encore beaucoup à dire sur le fonctionnement d'un tel système et soyez assuré que nous y reviendrons plus en détail lors du test. Mais pour le moment, concentrons-nous sur le gameplay des toutes premières heures du jeu...
Sachez tout d'abord que Diablo III est plus scénarisé que ses prédécesseurs. Et lorsque l'on dit ça, on ne parle pas tant de l'histoire du jeu, relatant l'éternel conflit entre les Enfers et le Paradis, mais plutôt des petites saynètes plaçant notre personnage au cœur de l'action. Parfois accompagné d'un personnage non joueur, ces dernières introduisent un challenge spécial ou apportent simplement un peu de variété au genre hack & slash souvent très répétitif. A titre d'exemple, la toute première scène du jeu est assez démonstrative. Notre personnage arrive à New Tristram qu'il est question de protéger d'une attaque de morts-vivants. A la manière d'une mission scénarisée de StarCraft II, les dialogues sous-tendent le contexte et nous donnent dès les premières minutes un statut de héros. On fait aussi la connaissance de Leah, une jeune protagoniste suivant le vieux Deckard Cain comme son ombre et dont l'importance est capitale dans l'histoire de Diablo III.
Le début du jeu est assez classique. De quoi se familiariser tranquillement avec les aptitudes de son personnage, en débloquant de nouvelles fonctionnalités au fur et à mesure des passages de niveaux. Si dès le départ seules deux d'entre elles peuvent être associées à des raccourcis, aux niveaux 6, 12, 18 et 14 on débloquera un emplacement dans la barre d'accès rapide afin de diversifier sa palette de coups. Assez peu gourmandes en énergie, tout du moins au début du titre. Il sera d'ailleurs tentant de remplacer l'attaque de base par une attaque spéciale (avec le barbare notamment). Par la suite, on pourra accéder à trois compétences passives pour renforcer les attributs de son héros, mais il faudra être patient car lors de notre session de jeu (qui nous a menés du niveau 1 au niveau 10) nous n'avons pas eu l'occasion d'en débloquer ne serait-ce qu'une seule.
Outre les personnages non joueurs et les scènes dont nous vous parlions plus tôt, Diablo III peut comme à l'accoutumée compter sur des niveaux générés aléatoirement, garantissant une expérience de jeu unique à chaque partie. Pour ceux qui sont étrangers au concept, sachez que seules les grandes lignes d'un acte sont définies, la topographie changeant du tout au tout d'une partie à l'autre. Quant à l'attrait principal du jeu, avec les nombreux objets que l'on trouve sur les cadavres d'ennemis fraîchement occis, Blizzard joue une fois de plus la carte de la rareté et des très faibles pourcentages de chance d'avoir tel ou tel objet. L'acquisition complètement aléatoire de ces objets est une fois de plus l'occasion d'assister à une valse des suffixes témoignant des caractéristiques magiques des armes, pièces d'armures, casques ou encore bagues runiques. En chemin pour aller en découdre avec le tout premier boss du jeu qui n'est autre que le sempiternel roi squelette, nous avons pu expérimenter les dernières trouvailles de Blizzard concernant la gestion de l'inventaire et leurs effets sur le gameplay...
Tout d'abord, sachez que Diablo III verra la fin des fameux parchemins de portail pour se rendre à la ville. Les développeurs ont trouvé que l'utilisation instantanée d'un parchemin cassait la dynamique de jeu et ouvrait la porte à des techniques de combat tenant plus de l'exploitation de failles de gameplay que d'une véritable maîtrise des compétences de son personnage. Désormais, pour rentrer en ville, un temps d'incantation est requis, à la manière de World of Warcraft. Et si un monstre ou un projectile vous atteint pendant ce laps de temps, la jauge de progression reviendra à zéro. Les retours en ville seront moins fréquents que dans les opus précédents grâce à l'intégration dans l'inventaire de deux objets distincts. Le premier est un chaudron permettant de vendre à tout moment un objet. Quant au deuxième, il s'agit d'un cube qui sert à recycler les armes inutiles ramassées en cours de jeu. Les matières premières ainsi obtenues servent notamment à forger de nouvelles armes. Cela n'a l'air de rien comme ça, mais avec ces deux trouvailles, les développeurs de Blizzard ont solutionné les problèmes de manque de place dans l'inventaire.
La création d'objets fonctionne à la manière de l'artisanat dans World of Warcraft. On réunit les composants nécessaires et l'on ouvre le menu de fabrication à proximité du forgeron. Diablo oblige, une part d'aléatoire intervient dans le processus créatif et il ne sera pas rare de devoir fabriquer plusieurs fois un type d'objet avant de tomber sur celui qui possède les caractéristiques magiques idéales pour votre personnage. Pour augmenter le nombre d'objets que l'on peut fabriquer, on devra mettre la main sur des livres de recettes. Il faudra collectionner les pages génériques obtenues en éradiquant la vermine du Sanctuaire. Complémentaire au système de loot inhérent au genre, la fabrication d'objets permettra à votre héros de toujours bénéficier d'un matériel suffisamment performant si la chance n'est pas avec vous. Enfin, sachez que le coffre dans lequel on rangera notre butin est partagé entre tous les personnages d'un même compte et que l'échange d'objets entre deux personnages se fera de manière sécuritaire, une fois de plus sur le modèle de World of Warcraft.
Plus rapide, plus beau, mieux animé et ô combien mieux pensé en termes de jouabilité, Diablo III est à n'en point douter un futur incontournable du hack & slash sur PC. Requérant une connexion Internet permanente pour jouer, le produit tirera parti de la nouvelle mouture de Battle.net afin de rester en contact avec ses amis quel que soit le jeu Blizzard auquel ils s'adonnent. Le fameux chat inter-jeu vous offrira en effet la possibilité d'envoyer un message à vos amis évoluant dans un autre univers (SC II, WoW...). Lors de cette présentation, les développeurs de la team III en charge du projet nous ont assuré que les diverses fonctionnalités de la plate-forme de jeu en ligne améliorerait considérablement l'expérience de jeu. Il sera plus facile de trouver une partie publique, d'affronter des adversaires de son niveau en PvP et de rejoindre ses amis en un clic de souris. C'est donc la besace pleine de toutes ces informations que nous avons quitté le campus du développeur avec l'intime conviction que ce Diablo III sera un digne successeur du hack & slash encore joué par de nombreux gamers de par le monde. En fin de compte, la seule information que les développeurs ont gardée pour eux n'est autre que la date de début du bêta test et par voie de conséquence, la sortie de la version finale. Patience donc, Blizzard n'étant pas du genre à sortir un produit tant qu'il ne satisfait pas pleinement les conditions de qualité de l'éditeur.
Diablo III semble d'ores et déjà disposer de très nombreux arguments pour convaincre les amateurs de hack & slash. Mettant l'accent sur la rejouabilité grâce à son système de niveaux aléatoires et sa course à l’objet rare, le titre promet de très nombreuses heures de plaisir aux arpenteurs de donjons que nous sommes tous. Reste toutefois à savoir comment fonctionnera exactement la fameuse salle des enchères permettant d'acheter des objets avec de véritables euros. Gageons que ce dernier aspect continuera à faire couler beaucoup d'encre.