Plutôt orienté simulation, Off-Road Drive propose des courses de véhicules tout-terrain dans des conditions extrêmes. Neige, boue, gués, ornières, buttes et fossés seront au rendez-vous dans les terres les plus austères de la planète. Voici nos impressions après une première prise en main.
Synonymes de tout-terrain et de conditions climatiques extrêmes, les courses off-road ont connu ces dernières années un engouement considérable. Pour le studio russe Avalon Style Entertainment (rebaptisé 1C Avalon depuis son rachat par son compatriote 1C Company), ça tombe plutôt bien. Oublié son 4x4 Hummer sorti en 2009 et qui n'est pas resté dans les annales (comme d'ailleurs la quasi-totalité des titres concurrents), le studio repart d'une page blanche et met pour l'occasion les petits plats dans les grands. Pour Off-Road Drive, son nouveau bébé, il s'est en effet offert une licence Unreal Engine 3. De quoi s'intéresser de près au projet qui s'avère bien plus sérieux et ambitieux que ce que l'on pouvait attendre.
Comme il se doit, une première prise en main débute par un entraînement. Celui-ci, sommaire, propose deux tours d'un circuit permettant d'aborder les principales difficultés et de mettre en œuvre les techniques de base pour les passer : activation du mode 4x4, blocage de différentiel d'essieu (deux roues opposées sont bloquées faisant passer toute la puissance sur les deux restantes), passage à bas régime, ajustement de la pression des pneus à l'aide du compresseur, utilisation du grappin (le winch) et du frein à main. Après cet apprentissage, le joueur peut débuter sa carrière, en choisissant sur une carte du monde un des six championnats : Thaïlande, Afrique du Sud, Russie, Malaisie, USA, Australie. Cette prise en main nous a permis de tester trois parcours (aux USA, Australie et Russie) sur les 42 que comptera le jeu au final. A notre disposition, quatre véhicules, aux caractéristiques variées (couple, accélération, maniabilité, praticabilité), sur un total de 20 annoncés.
Après quelques minutes de compétition, force est de constater que l'expérience se révèle très tactique. Dans la plupart des situations, rien ne sert de partir bille en tête, l'observation minutieuse du terrain et l'utilisation à bon escient des techniques apprises lors de l'entraînement sont la clé de la réussite. Le blocage de différentiel d'essieu notamment s'avère indispensable dans bien des cas (zones rocailleuses, troncs d'arbres en travers de la piste, dénivellations importantes, buttes et fossés) et tenter de passer en force sans l'activer mène immanquablement à l'échec. Opter pour un bas régime dans les zones boueuses remplies d'ornières permet bien souvent de passer sans encombre, mais les aborder à trop basse vitesse, sans un minimum d'élan, ou bien en modifiant son allure peut mener à une immobilisation du véhicule… et un embourbement définitif. Sur tous ces points, la simulation apparaît tout à fait convaincante. Cependant, comme dans la réalité, une juste utilisation des techniques et équipements peut se trouver réduite à néant à cause d'une allure non adaptée à la situation ou simplement à cause d'un passage au mauvais endroit, sur un rocher trop gros par exemple. La reconnaissance du terrain au préalable, en se plantant inévitablement lors des premiers parcours, est quasi nécessaire. La persévérance paye assurément, ce qui rend le titre tout à fait abordable, et pas décourageant pour un sou. Il est à noter d'ailleurs qu'en cas de blocage, la solution ultime reste le grappin (dont la puissance est réglable) qui permet de s'arrimer à un arbre à condition que ce dernier soit situé à proximité. Bien sûr, le modèle de véhicule choisi et les options de customisation (suspension, type et taille de pneus) varient sensiblement l'expérience et la difficulté. A ne pas négliger donc. En revanche, d'autres accessoires, clinomètre, GPS et altimètre, pour ne pas y avoir jeté un seul coup d'œil pendant les épreuves réalisées, ne nous ont pas semblé très utiles, en tout cas pas dans les parcours que nous avons abordés. Sur l'étendue des options de customisation, le cas échéant à débloquer à force de points gagnés, on ne saura d'ailleurs rien. Il nous faudra patienter pour un prochain aperçu ou même le test définitif.
En attendant, on peut d'ores et déjà se réjouir de la partie graphique. Les véhicules sont modélisés avec moult détails, tout comme les environnements, en tout cas pour les quatre pistes que nous avons empruntées. Le meilleur restant quand même les effets, poussière, éclaboussures d'eau et de boue principalement, ainsi que la gestion de la lumière. Si nous regrettons de n'avoir pas eu l'occasion de vérifier la qualité des effets météo en pilotant sous la pluie ou la neige, on peut s'attendre là aussi à quelque chose de soigné. Bon point également sur la diversité des parcours faisant appel tantôt à une bonne dose de technicité, tantôt à une vitesse adaptée (parfois vive sur certains tronçons), et même à une utilisation judicieuse de la boîte de vitesse (que l'on peut faire passer de automatique à semi-automatique ou manuelle). A noter enfin qu'il n'y a aucun dépassement des adversaires, celui en tête apparaissant sous forme de silhouette, les autres restant invisibles, seul le classement provisoire du joueur s'inscrit à l'écran, preuve si l'en est que la vitesse n'est en rien un moyen d'arriver avant ses 9 adversaires sur la ligne d'arrivée.
Tout n'est pas parfait pour autant, certains aspects nous ont paru quelque peu discutables. Ainsi, la gestion et la modélisation des collisions nous a semblé un peu légère, et sans réelle incidence sur le pilotage. Nous avons aussi noté une prise certaine de liberté avec les lois de la physique, et pas seulement sur les pentes les plus abruptes. Ainsi, nous avons par exemple réussi à traverser un gué avec une immersion quasi totale, au point d'avoir une vision habitacle entièrement sous l'eau ! Pour terminer ce tour d'horizon, sachez qu'un mode multijoueur permettra à quatre joueurs de se mesurer, et que la version Xbox présentée en 2010 semble être passée à la trappe si l'on en croit la fiche technique que nous a présentée 1C Company. Ce qui reste à confirmer.
Quel degré de simulation ? Quelle liste d’équipements et d’accessoires ayant une incidence certaine sur le pilotage ? Bien des questions subsistent après une première prise en main limitée aux épreuves de démarrage. Mais Off-Road Drive semble avoir du potentiel pour séduire les amateurs des courses tout-terrain, ne serait-ce parce que la technicité est réellement au rendez-vous, et que le titre apparaît comme très accessible ce qui en soit constitue une gageure. Rajoutons à cela que le soft a d’ores et déjà d’indéniables qualités graphiques, ce qui sonne comme une première pour un genre comptant un catalogue relativement maigre.