Tels de gigantesques lemmings en métal aux tendances transformistes, les Autobots et les Decepticons viennent régulièrement nous envahir depuis qu'Hollywood a décidé de porter la série sur les écrans de cinéma. Et pour ça, on peut maudire l'industrie cinématographique.
C'est qu'il faut bien reconnaître que les Transformers mettent un incroyable coeur à l'ouvrage quand il s'agit de nous pomper l'air sur consoles. Si la Face Cachée de la Lune n'est déjà pas bien brillante sur machines de salons, elle vire carrément au trou noir sur DS. Premier détail à évacuer, comme chaque année on nous sert deux versions dédiées pour l'une aux gentils Autobots et aux méchants Decepticons pour l'autre, et comme chaque année, la différence entre les deux est quasiment inexistante. Niveaux identiques, gameplays similaires, la seule chose qui change c'est que là où vous devrez défendre un bidule dans une version, il faudra le détruire dans l'autre. Contentez-vous donc de choisir votre camp si vous tenez réellement à dépenser vos deniers dans cette adaptation dont la profondeur équivaut grosso modo à celle d'une crêpière.
Côté scénario, n'attendez même pas une adaptation du film puisque cette déclinaison de poche se prend pour une "prèquelle" à ce dernier, une pseudo introduction qui ne sert évidemment à rien et qui se résume, selon le camp, à : "Oh des Autobots / Oh des Decepticons ! On les pine !!" Un vague prétexte pour vous imposer la traversée laborieuse d'environnements d'une laideur à vous arracher des larmes et parsemés de petites arènes remplies d'ennemis qui se ressemblent tous. Pour vous débarrasser des importuns, on ne peut pas dire que vous ayez des tonnes de possibilités. Une mitraillounette et un lance-roquettes, tout juste secondés par une attaque de mêlée d'une inefficacité suicidaire. Il ne vous reste plus qu'à tenter de garder les vilains dans le réticule de visée que vous ne pouvez pas ajuster, et à maintenir le doigt sur le bouton. Et c'est comme ça jusqu'à la fin du jeu. Alors évidemment, pour faire joli et justifier le côté transformiste de l'espace, on peut changer de forme, de là à dire que cela a un réel intérêt, il y a un canyon qu'on hésite à enjamber. Par moment, la chose est plus ou moins obligatoire parce qu'on nous demande de rattraper un ennemi, mais en dehors de ces quelques séquences, la transformation est finalement parfaitement inutile.
Et comble du comble, le jeu a beau nous donner l'occasion d'incarner plusieurs robots, il n'y a absolument aucune différences entre eux, à l'exception de leur look. On peine alors vraiment à trouver un quelconque point positif dans ce fatras opportuniste. Ah si, il y en a un, le jeu est vendu avec un jouet, ce qui ne fait même pas augmenter le prix de vente, c'est dire si les coûts de développement ont dû être élevés tiens.
- Graphismes5/20
C'est laid, ouh que c'est laid. Et en plus, comme si ça ne suffisait pas, ça rame dés qu'il y a plus de 4 robots au même endroit.
- Jouabilité5/20
La maniabilité laisse franchement à désirer, faisant preuve d'une raideur désagréable et parfois handicapante. Au-delà de ça, le jeu n'est tout bêtement pas intéressant pour deux sous et l'exploitation de la licence est d'une rare paresse.
- Durée de vie10/20
La campagne est courte et le challenge pas très élevé. Le mode multi ne vous emmènera pas bien loin lui non plus.
- Bande son5/20
En dehors des voix passables, la bande-son est peut-être l'aspect le plus misérable du jeu avec ses effets à se crever les tympans qui, insatisfaits de leur pauvreté, souffrent en plus d'un échantillonnage catastrophique qui transforme le tout en un magma immonde de bips et de crachotis.
- Scénario5/20
La trame est inexistante et ne s'embarrasse même pas d'un brin de mise en scène. Une pseudo introduction au film qui ne sert à rien.
La licence Transformers a décidément le chic pour explorer les abîmes les plus obscurs, s'enfonçant un peu plus à chaque exploration. Cette adaptation du film La Face Cachée de la Lune n'offre rien d'autre qu'une réalisation à la ramasse, un level-design lépreux et des mécaniques de jeu que même un astrophysicien aurait du mal à distinguer d'un trou noir. Voilà une Lune qui a effectivement bien raison de rester cachée.