Si tout le monde ne sera pas d'accord sur la place de Snake Eater en tant que meilleur épisode de la saga MGS, il est indéniable que Kojima avait réussi avec cet épisode à transcender les limites du jeu vidéo en fusionnant l'univers vidéoludique avec celui du cinéma. On aurait donc dû être ravis de le retrouver sur la portable de Nintendo... oui mais comme cette adaptation n'apporte rien ou presque à l'épisode en tant que tel, on a un peu de mal à masquer notre déception.
Ainsi, on pouvait grâce à l'E3 revivre le début de l'aventure de Naked Snake fraîchement parachuté dans une forêt russe. Dès le départ, on se rend compte que la mouture 3DS est graphiquement du niveau de la version PS2. Certes, les textures sont moins baveuses et l'ensemble est un peu plus net mais globalement, les changements ne sont pas légion. Qui plus est, la principale nouveauté du titre, la 3D, n'apporte malheureusement rien. Pire, elle gène le joueur dans ses approches furtives, le tout nuisant à la visibilité d'ensemble. Du coup, en laissant de côté cette fonction, que reste-t-il vraiment au titre si ce n'est de se faire connaître et apprécier par un public plus large ? Eh bien pas grand-chose en définitive, la jouabilité étant calquée sur celle de son aîné tout en mettant à profit les capacités de la console.
Seulement voilà, même à ce niveau, il est difficile de se montrer enthousiaste. La croix directionnelle sert à changer d'arme ou à se baisser, les boutons d'action sont utilisés pour bouger la caméra, L et R servent respectivement à mettre en joue et à tirer, et l'écran tactile est utilisé pour tripatouiller l'inventaire afin d'user d'un objet, de changer de camouflage, etc. Pour le peu que nous en avons vu, tout le reste est identique même si il est bon de préciser que la version ici présente est bel et bien le remake de la mouture Subsistence qui bénéficiait de cadrages beaucoup plus réussis. Finalement, si le jeu reste un classique du genre et qu'il n'est pas désagréable à regarder (ce serait même plutôt l'inverse si on le considère comme un «simple» jeu portable), Metal Gear Solid Snake Eater sent plutôt le bon coup marketing afin de se faire un bon paquet d'oseille en un minimum d'efforts. Intention louable mais comme derrière, le jeu ne représente aucun intérêt pour les fans, il se pourrait que Konami soit obligé de mettre les bouchées doubles pour rassurer les puristes et tous les autres que ce remake a quelque chose de vraiment nouveau sous le capot. On est de tout coeur avec vous les gars.
En passant de la case PS2 à celle 3DS, on aurait envie de dire que Metal Gear Solid Snake Eater est passé du statut de chef-d'oeuvre à celui de remake un peu inutile. En effet, exception faite d'une 3D n'apportant absolument rien si ce n'est une visibilité moyenne et un usage gadget de l'écran tactile, cette adaptation n'a finalement pas grand-chose pour elle. Vous voilà prévenu...