Cette année, la mode est aux révélations fracassantes. Ainsi, après Assassin's Creed, c'est Resident Evil qui entend bien tout nous dire. De qui, de quoi, on n'en sait rien mais ce qu'on peut vous confirmer, c'est que nous avons touchés la bête à l'E3 le temps d'une petite démo d'une quinzaine de minutes.
Bien que reprenant le gameplay de Resident Evil 5, le début de la démo de Revelations renvoyait dans son ambiance et son environnement au premier Resident Evil. Ainsi, on y découvrait une Jill Valentine étendue sur un lit, la belle ne sachant ni pourquoi ni comment elle était arrivé là. Pendant ce temps, le joueur trépignait d'impatience puisque le niveau faisait écho aux premiers opus de la saga dans le sens où on nous demandait de visiter un manoir semble-t-il à l'abandon. Malheureusement, comme c'est souvent le cas avec les Resident, la battisse ne tardait pas à nous livrer ses secrets les plus sombres synonymes de monstruosités organiques bien loin des zombies chers à la série. Pas de bol puisque les vilaines bébêtes se montraient plutôt coriaces, la moins forte des deux créatures entraperçues demandant tout de même une bonne quantité de balles de pistolet pour être stoppée. Il convenait alors de garder précieusement son fusil à pompe et quelques cartouches pour tenter de stopper net l'autre bestiole encore plus maousse et remontée.
Toutefois, si les scènes d'action ne manquaient pas, on pouvait noter la volonté de Capcom de proposer, à l'instar du premier DLC de Resident Evil 5, un début plus posé marqué par des silences et quelques apparitions furtives. Les fans ne manqueront d'ailleurs pas non plus de noter quelques autres points communs entre cet opus et le premier volet à l'image de cette créature sortant brusquement d'un placard à notre approche. Hommage ou repompe ? Difficile à dire même si au final, le tout fonctionnait vraiment bien malgré la charte de la série nous demandant de crapahuter dans tout le manoir pour chercher des clefs afin d'ouvrir une autre porte et ainsi de suite. Quelques énigmes essayaient tout de même de sortir du lot en s'appuyant sur l'écran tactile de la console. Rien de folichon cependant vu qu'on nous demandait simplement de toucher l'écran pour dévisser une plaque d'acier afin de reconnecter des câbles pour ouvrir la porte. Le reste était du même cru puisqu'avec l'obtention d'herbes médicinales et d'éléments épars nous renseignant sur la situation dans laquelle on se retrouvait, on évoluait vraiment en terrain connu.
Pour autant, on notait une petite nouveauté synonyme de lunettes de vision nocturne. Ainsi, en les utilisant, on pouvait regarder l'environnement en vue subjective pour dénicher des objets invisibles à l'oeil nu. Ensuite, ne restait plus qu'à scanner l'endroit présenté comme «suspect» pour pouvoir récolter la précieuse manne. En parlant de vue subjective, notez qu'il faudra désormais user de ce mode de vision pour éliminer les ennemis. Malheureusement, on remarquera que Capcom s'entête contre vent et marée à ne pas proposer un déplacement et un tir combiné. Enervant et totalement incompréhensible, cette jouabilité étant réclamée depuis des lustres par de nombreux joueurs. En somme, on se retrouve ici avec le gameplay du très sympathique Dead Aim datant tout de même de 2003 à ceci près qu'il est bien entendu possible d'effectuer un retournement rapide à 180° dans le cas qui nous intéresse aujourd'hui. A ce sujet, on notait une autre similitude entre les deux épisodes qui offraient un terrain de jeu similaire synonyme d'immense bateau naviguant en eaux troubles. Eh oui car à la fin de la démo, Jill se rendait compte que le manoir n'était rien d'autre que la partie basse du navire. Un peu tiré par les cheveux ? On vous l'accorde, tout comme le look absolument ridicule du bad guy de fin venant fermer la marche. Une faute de goût qui ne nous aura pas empêché d'être très enthousiastes concernant ce Resident Evil Revelations techniquement bluffant si on excepte une 3D inutile et très fatigante pour les yeux dès les premières minutes de jeu. Capcom semble donc avoir mis les petits plats dans les grands et devrait offrir à la 3DS un survival-horror de choix, graphiquement superbe et prompte à renouer avec son passé. Prions donc pour que le début de l'aventure coïncide avec la suite afin de nous servir sur un plateau un Resident Evil sachant ménager ses effets pour surprendre, enfin, le joueur après plusieurs années d'action non-stop.
En plus d'être techniquement impressionnant, Resident Evil Revelations semble vouloir retrouver ses racines. C'est du moins ce que suggérait le niveau présenté à l'E3 qui mélangeait de longs moments où Jill, en plein désarroi, se trouvait face à l'inconnu avec des passages plus pêchus. Pourtant, on reprochera à Capcom d'avoir copié/collé la maniabilité de Resident Evil 5 en ne cherchant pas une seule seconde à répondre aux suppliques des joueurs concernant le fait de tirer en marchant. On devra alors se contenter d'une maniabilité toujours aussi lourde nécessitant un petit réajustement mental. Toutefois, ce petit quart d'heure passé en sa compagnie aura suffi à nourrir de très grands espoirs vis à vis de ce titre qui s'annonce comme un «must to have» de la machine.