Oubliez tout ce que vous croyez savoir sur la série Brothers in Arms. Brothers in Arms : Furious 4 n'a en effet absolument rien à voir avec ses aïeuls exception faite du contexte historique, autrement dit la Seconde Guerre mondiale. Seulement là où les précédents volets optaient pour une approche posée et plus ou moins réaliste, Furious 4 prend le contre-pied de tout ceci en optant pour de l'arcade pure et dure.
Allemagne, 1944, l'Oktoberfest bat son plein, les teutons boivent, les nazis rient et quatre mercenaires passablement timbrés vont venir foutre le boxon en dessoudant tous ces joyeux drilles. C'est le point de départ de la démo présentée à l'E3 par l'équipe de Gearbox qui, pour le coup, a complètement repensé son FPS. En effet, en regardant ce qui se passe à l'écran, on a plutôt l'impression d'assister à la rencontre de Bulletstorm et Inglorious Basterds qu'à celle d'Il Faut Sauver le Soldat Ryan et Medal of Honor. Bref, cet épisode prend le contre-pied de ses aînés en se démarquant d'eux via un aspect arcade très prononcé synonyme d'action non-stop et «d'infos-bulles» apparaissant dès qu'on effectue un double kill ou qu'on vient de remplir un objectif. Si vous rajoutez des effets spéciaux dans tous les sens, des gunfights bien furieux et une campagne pour 4 joueurs, vous devriez certainement pouvoir cerner de quoi il en retourne.
Du coup, forcément, pour appuyer le concept, il fallait une somme d'idées plus folles les unes que les autres. On vous rassure, c'est bel et bien le cas. Ainsi, la démo mettait en avant le personnage de Montana, un géant armé d'un mini-gun qui pouvait très vite faire le ménage dans les rangs ennemis. Plus de balles à votre disposition ? Pas de soucis, chaque membre de l'équipe pouvant utiliser une arme de mêlée, une arme secondaire (une tronçonneuse dans le cas de Montana) et quelques gadgets dont des pièges à ours. Et si ça ne vous suffit pas, vous aurez tôt fait d'aller customiser vos armes en passant par des boutiques disséminées dans chaque niveau. Il sera alors possible d'être l'heureux propriétaire de pièges à ours explosifs dans lesquels les ennemis viendront se prendre les pieds. Des exemples pour dynamiser l'action, Brothers in Arms : Furious 4 n'en manque pas. On citera ainsi ces arrivées surprises dans des bars remplis de nazis, l'action se déroulant alors au ralenti pour nous laisser le temps de dessouder quelques têtes tout en remplissant des challenges express comme détruire un certain nombre de lampes à huile, tuer un nombre précis d'ennemis, etc.
Construit entièrement autour d'un aspect «too much», le jeu nous jetait alors en pâture dans une embuscade digne de Fort Alamo synonyme de soldats arrivant de toutes parts. Pas bien grave ! Pendant qu'un de nos potes s'amusait à les griller grâce à son lance-flammes, le reste de l'équipe prenait la tangente pour affronter un nazi armé d'un jetpack secondé d'une brute épaisse se cachant derrière un bouclier en fer forgé. Et alors qu'on croyait enfin le calme revenu, un gigantesque prototype d'hélicoptère débarquait au dessus de nos têtes pour nous arroser copieusement. Le temps de prendre un lance-roquettes et le problème était réglé. En guise d'apothéose, le niveau se terminait alors sur la destruction d'une grande roue entraînant dans sa chute deux ou trois bâtiments, manquant par là-même de nous écrabouiller. Comme vous pouvez le voir, Gearbox s'est carrément lâché dans cette affaire même si nous ne savons pas à l'heure actuelle si le reste de l'aventure sera du même acabit. Reste également à en savoir plus sur les modes multijoueurs pour se faire une idée bien précise de ce gros bébé. Pour l'heure, la démo nous aura surpris, autant par son émancipation par rapport aux autres opus que par son aspect déglingué plutôt rafraîchissant.
En faisant abstraction de tout ce qui a été fait jusqu'alors avec la série Brothers in Arms, Gearbox pourrait bien se mettre à dos une partie des fans. Certes, l'action se déroule toujours durant la Seconde Guerre mondiale mais cette fois, le jeu délaisse la notion de réalité historique pour faire du gringue au cinéma de Tarantino. En somme, le titre ne se prend pas une seule seconde au sérieux, accumule les morceaux de bravoure lovés entre deux séquences complètement déjantées et se pare d'un aspect résolument arcade très «B-movie». Qu'on aime ou non, il faut avouer que le tout a de quoi donner la patate en se présentant comme un FPS carrément barjo.