En développement depuis la sortie d'Oblivion, le nouveau volet de la grande saga de jeux de rôle The Elder Scrolls nous invite cette fois à visiter les territoires du nord du continent de Tamriel. L'heure est donc venue de chausser vos bottes fourrées en poils de ragondin géant afin de partir découvrir ce qui s'annonce tout simplement comme l'une des plus grosses tueries vidéoludiques de ces dernières années.
Il est vrai que s'il y a bien un jeu que nous avions vraiment envie de découvrir lors de cet E3, c'est bien The Elder Scrolls V : Skyrim. Encensé par ceux qui ont déjà eu la chance de croiser sa route lors de précédentes présentations, le nouveau bébé de Bethesda semble effectivement plein de promesses et prend d'ores et déjà des airs de Graal pour les passionnés de jeux de rôle. Hélas, la démonstration à laquelle nous avons pu assister sur le salon était somme toute assez semblable à ce que nous avions déjà pu voir de la bête il y a quelques semaines. De fait, ne vous attendez pas ici à de grandes révélations. Il s'agit avant tout pour nous de vous communiquer nos impressions sur le dernier bébé de Bethesda.
Présenté dans sa version 360, Skyrim impressionne tout d'abord par sa tenue graphique. Sans être totalement épargné par quelques saccades et un petit peu de clipping, le titre déploie des décors extrêmement vastes à base de montagnes escarpées recouvertes de généreux conifères et d'une multitude de plantes que les fanas de potions se feront bien sûr une joie d'aller cueillir. Lors de sa progression, le fier développeur nous aura ainsi permis de découvrir une grande vallée abritant un petit village au look viking dans lequel les habitants, loin de rester immobiles comme des potiches, s'affairaient tous joyeusement à leurs taches quotidiennes. Les marchands tentaient ainsi d'attirer le fier guerrier en déclamant haut et fort que leur marchandise était la moins chère du royaume, la scierie voyait un travailleur s'acharner à déplacer des troncs, tandis que de son côté, le forgeron tournait autour de son feu, se préparant sans doute à produire de belles lames pour les aventuriers de passage. Ce dernier personnage a d'ailleurs été brièvement interrogé par notre démonstrateur, manifestement désireux de nous prouver que les conversations avec les NPC seront beaucoup plus dynamiques que dans Oblivion ou même Fallout 3. En effet, tout en répondant à nos questions de sa belle voix grave, le forgeron continuait bel et bien à bosser et à évoluer dans sa boutique.
On notera au passage que le jeu vous permettra également d'effectuer des petits boulots, histoire de remplir votre bourse lorsque le besoin s'en fera sentir. Bon, à ce stade, on ne sait pas exactement ce qu'il sera possible de faire, mais les développeurs ont laissé entendre que les possibilités seraient assez variées. Une fois ce petit intermède villageois bouclé, le joueur s'est ensuite attaché à continuer sa progression, gravissant l'autre versant de la vallée. L'occasion de nous montrer que le titre offre tout de même une sacrée profondeur de champ. En outre, la montée vers le col aura vu le temps se dégrader : d'une météo relativement clémente, nous sommes rapidement passés à un méchant blizzard, blizzard auquel nous avons finalement pu nous soustraire en plongeant dans l'un des 150 donjons du jeu. Ce fut là l'occasion de renouer avec un système de combat où chaque main se contrôlera avec une gâchette, que l'on soit équipé d'un bouclier et d'une épée, ou d'une petite hache en gardant une main libre pour lancer des sorts. On note au passage qu'il sera possible de jeter des sorts à deux mains, afin d'en augmenter l'efficacité. Mais quelle que soit votre méthode de prédilection, Skyrim vous offrira des combats très dynamiques (aussi bien en vue à la première personne qu'à la troisième) car soutenus par de jolies animations et des finish moves bien violents. Chaque coup porté à l'épée ou paré avec le bouclier nous est ainsi apparu bien rugueux, très loin de l'aspect un peu mécanique des bastons d'Oblivion.
De son côté, le système de progression semble combiner les systèmes employés dans Morrowind et Fallout 3. Ainsi toutes les caractéristiques de votre personnage seront associées à leur propre barre d'expérience qui se remplira lorsque vous ferez appel à une compétence. A chaque fois que l'on remplira une de ces fameuses barres d'expérience, on gagnera un niveau et on pourra attribuer les points de compétences gagnés pour débloquer des perks. Mais un autre élément manifestement capital dans le système de progression de Skyrim tient au concept de mots de pouvoir. Il s'agit généralement de mots magiques de la langue des dragons qui, si vous les apprenez (en tombant sur des sanctuaires dédiés au culte de ces monstres par exemple), vous donneront accès à des sortilèges d'une grande efficacité. Au nombre de 24 et disposant de 3 niveaux de puissance, ces incroyables pouvoirs conféreront au joueur un avantage certain dans le dangereux monde de Skyrim. A titre d'exemple, l'un d'entre eux vous permettra d'enchanter temporairement votre arme, un autre de produire une onde de choc qui enverra les ennemis qui vous font face à quelques dizaines de mètres, ou encore de ralentir le temps.
Tout cela ne sera vraiment pas de trop lorsqu'il s'agira d'affronter les fameuses bestioles. Car oui, vous l'avez compris, Skyrim se fera une joie de vous coller régulièrement dans les pattes griffues de puissants dragons. La présentation s'est ainsi achevée sur le combat épique du joueur face à un couple de ces bestioles. Mobiles et redoutables, capables de fondre sur leur victime comme de gigantesques oiseaux de proie, les dragons de Skyrim semblent avoir fait l'objet de beaucoup d'attention, associant une animation sans faille à un comportement des plus crédibles. Dans un premier temps, la plupart des dragons s'amuseront ainsi à vous foncer dessus depuis le ciel avant de vous noyer sous les flammes ou de vous expédier un vicieux coup de griffe. Pour vous en sortir, vous devrez tenter d'exploiter le terrain tout en utilisant vos attaques à distance. Lorsque la créature commencera à s'affaiblir, elle ne pourra plus continuer à voler et s'écrasera donc avec la classe qui s'impose sur le terrain. Il s'agira ensuite d'aller terminer la bête, en veillant tout de même à ne pas se faire arracher la tête par les mâchoires de fer du monstre. Classe.
Difficile de ne pas s'emballer à la vue de ce Skyrim. Sorte de super Oblivion doté d'une magnifique ambiance, d'une sublime réalisation (en dépit de quelques petites anicroches sur 360) et d'un contenu ébouriffant, le titre semble déjà détenir tous les ingrédients du RPG ultime. Du coup, nous ne saurions que trop vous conseiller de chercher à revendre votre téléphone portable et de rompre avec votre copine. En effet, vous n'aurez plus que faire de ce genre de considérations accessoires lorsque le nouveau bébé de Bethesda sortira en novembre prochain. Allez, hop, vous êtes prévenu.