En seulement trois ans, Ubisoft aura réussi avec Assassin's Creed à développer un univers enchanteur et cohérent, enfin, dans la mesure où vivre par procuration la vie de ses ancêtres puisse avoir une certaine cohérence. Après avoir passé en revue la vie d'Altaïr et les frasques d'Ezio, voilà ti pas que nous retrouvons les deux compères réunis sous un même toit à l'occasion de ce quatrième volet. Si on peut légitimement être agacé par ce «recyclage», notons qu'Ubisoft nous promet moult révélations sur l'épopée de Desmond et de ses aïeuls. Une bonne occasion pour vérifier ces dires en déterrant une nouvelle fois les racines généalogiques des Assassins.
S'il est écrit qu'Assassin's Creed perdurera encore longtemps dans notre microcosme vidéoludique, Revelations devrait mettre un terme aux aventures de Desmond et de ses ancêtres Altaïr et Ezio. De fait, il n'est donc pas étonnant d'apprendre que cet opus, à l'image de Brotherhood, réunira tous les éléments de la saga afin d'en tirer le meilleur pour former un tout plus solide que jamais. Si on aurait aimé pouvoir profiter d'une démonstration un peu plus longue lors de cet E3, ce premier contact nous aura rassurés sur les qualités intrinsèques de ce volet qui s'annonce ambitieux tout en apportant sa pierre à l'édifice de la franchise. D'un point de vue scénaristique, le titre se situe à la toute fin de Brotherhood. Que ceux qui n'ont donc pas encore terminé le soft passent directement au paragraphe suivant. Pour tous les autres, rappel des faits : Desmond se retrouve dans une sorte de coma alors qu'il vient juste de poignarder involontairement Lucy. Junon lui explique qu'il doit franchir la porte pour découvrir la vérité. Faisant le lien avec cette séquence, Revelations confronte Desmond à ladite porte. L'homme y pénètre et se retrouve alors dans ce qu'on qualifiera d'Animus corrompu qu'on pourrait également voir comme une sorte de DOS. Desmond devra y trouver des portes dérobées (ceci donnant lieu à des séquences de jeu proches de celles de Brotherhood liées au Sujet 16) afin de pouvoir incarner Ezio mais aussi Altaïr, les décisions prises en incarnant ce dernier influant sur la destinée d'Ezio et par là même la fin du jeu. Si pour l'heure, Ubisoft est resté vague sur le sujet, la présentation d'une petite démo nous permettait de retrouver ledit Ezio, vieilli, fatigué mais toujours prompt à effectuer moult cabrioles.
Constantinople, 1511. Ezio décide de quitter la cité pour se rendre à Masyaf afin de pénétrer dans la Librairie perdue d'Altaïr qui détiendrait un puissant artefact. Toutefois, avant d'y parvenir, notre Italien devra récupérer cinq clés. S'engage alors une lutte entre l'homme et les Templiers afin de récupérer ce qui pourrait être au centre d'une domination mondiale. La démo dévoilée proposait donc de suivre Ezio dans sa progression à travers un dédale de bateaux sur lesquels l'attendaient les gardes personnels du Sultan. Un moyen comme un autre de nous montrer un système de combat calqué sur celui des précédents opus bien que disposant de divers ajouts. Parmi ceux-ci, on évoquera les inévitables mouvements inédits permettant à Ezio d'éviter un garde en effectuant une roulade sur son dos tout en le poignardant dans la foulée. On profitera aussi d'un système de création d'objets afin de construire ses propres bombes. Cependant, Ubi précise bien qu'à l'inverse de la plupart des systèmes de ce type, on ne vous demandera pas de chercher un nombre précis d'ingrédients pour créer un objet. En fait, ce sera plutôt l'inverse puisqu'en mixant au hasard divers objets (qu'on trouvera ou achètera dans des boutiques), on pourra créer des bombes diverses et variées afin de mieux coller à son style de jeu.
L'utilisation d'un crochet aidera également Ezio pour se déplacer beaucoup plus rapidement de navire en navire. Cerise sur le gâteau, il sera possible d'effectuer une attaque depuis les airs directement pendant votre descente afin d'éliminer un ou deux adversaires à l'aide de vos lames secrètes. Précisons également que cet ustensile sera mis à profit pour combattre ou se déplacer dans Constantinople qui sera composée de quatre quartiers ayant chacun son style architectural et sa propre ambiance afin de coller au mieux à l'aspect cosmopolite de la ville. Cet aspect de la cité sera également mis en avant dans les factions qu'Ezio pourra utiliser. L'une d'entre elles, inédite, sera composée d'un guitariste, d'un cracheur de feu et de deux danseurs. Idéal pour distraire l'attention. Pour vous aider dans votre mission, vous pourrez également user de votre vision d'aigle qui sera beaucoup plus puissante que par le passé. Celle-ci vous aidera en effet à détecter des ennemis à travers un nuage de fumée, à démasquer un traître parmi une foule grâce à son rythme cardiaque ou à visualiser de façon approximative le chemin que vont prendre vos ennemis.
En parlant d'adversaires, sachez que vous pourrez toujours appeler vos jeunes assassins à l'aide. Néanmoins, Revelations fera évoluer le concept grâce à une personnalisation plus poussée via le choix de l'arme ou même de la classe. On devrait aussi avoir droit à davantage de missions liées au recrutement ou aux passages de niveaux. Il faudra cependant attendre quelque temps pour en connaître un peu plus sur le sujet. Même constat concernant le multijoueur dont les nouveaux modes seront annoncés cet été. Pour l'heure, on peut juste préciser qu'il y aura davantage de personnages jouables, que l'évolution de notre assassin sera améliorée, tout comme le lock (alléluia !), que nous profiterons de toutes nouvelles maps et qu'en fonction des assassinats, les animations seront différentes, ceci pouvant également influer sur votre façon de jouer. En somme, Revelations devrait profiter d'un contenu aussi solide que Brotherhood aussi bien d'un point de vue multi que solo. De plus, le jeu s'appuiera sur un scénario ambitieux et riche en révélations tout en n'omettant pas de saupoudrer son histoire de séquences plus hollywoodiennes dont celle de la démo se faisait écho en nous mettant aux commandes d'un lance-flammes afin de faire du petit bois avec un ensemble de navires ottomans. Encore une fois, difficile de faire la fine bouche car au-delà d'un aspect «upgrade» inhérent au dernier épisode en date, ce opus semble lui aussi tenir toutes ses promesses. Pour la confirmation... Ou l'infirmation, il faudra néanmoins attendre la fin de l'année.
Difficile de se faire un avis net et tranché sur ce Revelations. Bien entendu, la logique voudrait que cet épisode soit le meilleur segment de la saga. En effet, en réunissant Ezio et Altaïr, en leur offrant de nouveaux mouvements sans oublier le multi qui devrait être encore plus riche que celui de Brotherhood, cet opus a tout pour s'imposer comme un des killer app de cette fin d'année. Pour autant, on attendra de creuser l'aspect scénaristique présenté comme l'aboutissement de la quête de Desmond et de voir si le gameplay apporte suffisamment de renouveau pour amener au firmament ce volet qui marquera un tournant décisif pour la vie de ses protagonistes. En espérant qu'il en soit de même pour les joueurs et a fortiori la saga.