Star des cours de récré, Titeuf connaît le destin des grandes célébrités et se voit donc adapté de toutes les façons possibles. Son arrivée dans les salles de cinéma ne pouvait manquer d'être accompagnée d'un énième jeu vidéo qui n'arrive même pas à se montrer médiocre.
L'adaptation du film Titeuf a déjà sévi sur PC et Wii, vous n'alliez pas vous imaginer qu'il ne se pointerait pas également sur DS. Sans l'ombre de l'esquisse de la queue d'une surprise, cette version se révèle tout aussi mauvaise que ses consœurs, si ce n'est pire même. On retrouve ici 8 mini-jeux qui sont vaguement identiques à ceux déjà rencontrés sur les autres supports. Les hostilités s'ouvrent avec la course de mammouth dans laquelle le jeune à la mèche doit courir derrière le préhistorique pachyderme et parvenir à grimper sur sa queue. Pour le joueur, il faudra simplement bondir au-dessus des cailloux tout en faisant attention à collecter des étoiles, chaque récolte vous aidant à vous rapprocher de la bête. En clair, on ne joue qu'avec les flèches haut et bas. Cette passionnante mise en bouche donne le ton. On trouve un peu plus loin l'inévitable épreuve de tir que l'on engloutira en cliquant au stylet sur les aliens qui sortent régulièrement d'une série de cratères, ce qui donne une mécanique que l'on pourrait probablement faire comprendre à un écureuil déficient.
Mais si Titeuf le Film propose des épreuves que l'on qualifiera de franchement débiles et pas amusantes pour deux sous, il dispose également d'autres jeux qui, sans être durs, sont peu explicites pour un jeune joueur et passablement mal foutus. On pense essentiellement aux deux épreuves de rythme. Dans l'une, on doit suivre de près le défilement de "notes" à l'écran, nous indiquant sur quelle flèche appuyer tout en grattant l'écran avec le stylet. En premier lieu, le morceau ne ressemble à rien d'autre qu'à un enchevêtrement d'accords immondes posés sur un fond sonore anecdotique. L'idée est sans doute d'évoquer le fatras sonore que peuvent produire les enfants que l'on laisse s'essayer à la guitare pour rire... Ben croyez-moi, c'est en effet assez proche. En pratique, la chose est mal conçue et pas franchement adaptée à un jeune public. L'autre est encore pire ceci dit. Reprenant l'idée du strip-tease de Titeuf des versions Wii et PC, elle consiste à suivre cette fois le défilement de 4 icônes chutant du haut de l'écran dans une case à droite. Il faut alors cliquer sur l'icône correspondante au centre de l'écran et la faire glisser à gauche avec le bon timing. Il y a ici autant de rythme que dans un concert pour marteaux et les explications du mini-jeu étant incomplètes, puisqu'elles omettent de signaler qu'il faut régulièrement cliquer sur un vêtement de Titeuf pour progresser, on peut s'attendre à un paquet de cris rageurs en provenance des têtes blondes, brunes ou rousses.
On ne s'attardera pas sur le reste des jeux qui pèchent tous par excès de manque d'intérêt. Au final, on fait le tour du titre en à peine 30 minutes, sans rien à débloquer, ni image ni séquence animée, rien, nada. Une sous-production opportuniste à éviter à tout prix.
- Graphismes10/20
Le type même de la réalisation fade et moyenne. Ce n'est ni beau ni affreusement laid, simplement transparent.
- Jouabilité5/20
Les jeux tombent dans deux catégories : ceux qui sont sans intérêt et largement trop simplistes et ceux qui sont sans intérêt, mal fichus et mal expliqués pour un jeune public.
- Durée de vie1/20
Le jeu est bouclé en 30 minutes et une fois terminé, on voit guère pourquoi on y reviendrait.
- Bande son8/20
Le constat est assez semblable à celui de la partie graphique. Le jeu comprend une minuscule poignée de thèmes musicaux simplistes et surtout quelques effets sonores assez vilains.
- Scénario/
Nouvelle manne du merchandising, la "marque" Titeuf est ici exploitée d'une façon particulièrement audacieuse avec un produit vide dans tous les sens du terme. Le contenu est anorexique et l'intérêt aux abonnés absents. A choisir, mieux vaut investir dans une trousse Titeuf, au moins on peut frimer avec et ranger ses stylos dedans.