« Asura : Celui qui n'est pas dieu, qui est hostile aux dieux. Asura signifie littéralement « privé d'Ambroisie céleste ». Les Asuras sont des démons qui ne connaissent pas la paix, vivent sans bonheur et sans joie. Leur orgueil les pousse à lutter sans cesse pour dominer les autres. Le rôle des Asuras est de dérégler le fonctionnement harmonieux du monde. Ils représentent les puissants instincts, les attachements, les pulsions obscures et destructrices. » Cette définition du dictionnaire des termes bouddhiques donne résolument le ton quant à la personnalité du héros/antihéros de ce titre. Car, si par le passé, Asura était une divinité vénérée, aujourd'hui, il n'en est plus rien. Asura a été trahi par ses pairs, les autres dieux, et a été dépouillé de tous ses pouvoirs. Consumé par la colère et un sentiment d'injustice, il a juré de se venger. Et cela tombe bien car il découvre qu'il peut utiliser son extrême furie à son avantage et la retourner contre ses ennemis. Dans la démo, on apprend d'ailleurs que sa fille a même été kidnappée. Il n'en fallait pas plus pour qu'Asura pète les plombs jusqu'au bout et traque le dieu qui lui a joué ce sale tour.

Concrètement, une cinématique de superbe qualité montre Asura face à Wyzen, visiblement la première des sept divinités à devoir subir le courroux de notre héros à six bras. Les deux créatures s'observent tandis que Wyzen n'en finit plus de vanter sa puissance. En flash-back en noir & blanc, le joueur revoit le combat en temps réel qu'a dû mener Asura, à l'aide d'une énorme épée, contre des créatures mineures. Le personnage semble disposer de coups aussi étonnants que violents car, par exemple, on le voit courir tout en plaquant à terre la tête de son adversaire. Ou encore saisir deux belligérants et leur écraser la tête en les faisant s‘entrechoquer. Quelques minutes plus tard, plus personne n'est debout, excepté Asura dont le corps est transpercé de toutes parts par lances et épées. C'est alors qu'il fonce à toute vitesse vers Wyzen, la divinité mastodonte qui paraît avoir commandité l'attaque. Retour au présent en couleur. Wyzen défie du regard notre héros qui lui fonce dessus et lui lance une myriade de missiles. Subjugué par le style graphique, la bande-son mystique et le souffle épique qui parcourt la scène, le joueur ne se rend même pas compte que le jeu a repris ! En effet, il faut déplacer rapidement un curseur à l'écran puis tirer sur les dizaines de missiles qui arrivent sur vous afin de les faire exploser. Chaque fois qu'une des cibles est atteinte, une jauge de couleur jaune située en haut de l'écran se remplit petit à petit. Il s'agit de la jauge de Burst, qui symbolise la montée en puissance extrême d'Asura. Celle-ci dépend de la manière dont vous jouez : si vous effectuez brillamment tous les QTE à l'écran, alors elle se remplit vite. Mais si vous en manquez certains, vous encaissez des dommages et il faut plus de temps pour parvenir à vos fins. A noter que cette jauge de Burst est visiblement présente aussi lors des séquences de gameplay plus traditionnelles, notamment lors des combats qu'Asura doit mener (le Burst aidant probablement à infliger des coups spéciaux sanguinolents exceptionnels).

Après destruction de tous les missiles, la seconde partie du combat commence. Désormais, situé dans le cosmos et affichant la taille d'une planète (!), Wyzen essaie d'écraser de son doigt cyclopéen Asura. Le joueur doit alors bourriner une touche afin que la jauge Burst ne se vide pas. Puis il doit accélérer le mouvement pour qu'elle se remplisse à nouveau au maximum, tandis qu'à l'écran, Asura augmente de plus en plus la cadence de ses coups de poing contre le doigt monumental (au point qu'on dirait une version sous acide de Ken le survivant). Au passage, soudainement apparue, la jauge de santé vitale du boss, de couleur rouge, diminue de plusieurs crans. Finalement, une fois la jauge de Burst pleine, le joueur doit encore presser une autre touche pour déclencher le flot d'énergie complet du héros. Résultat : le doigt de Wyzen est repoussé mais cinq membres d'Asura explosent et notre héros tombe à terre ! Fondu au noir. Ouf ! Les lumières se rallument. Les spectateurs reprennent leur souffle et applaudissent à tout rompre. Tous ont la sensation qu'un grand jeu est en train de naître. Une expérience vidéoludique hors du commun qui se rapprocherait comme jamais des sensations véhiculées par le cinéma, mais une interactivité émotionnelle en plus. D'ailleurs, les développeurs qualifient le jeu d'« Action dramatique ». De plus, le découpage de l'aventure semble être calqué sur une série TV, par chapitres, chacun des boss monumentaux que doit affronter Asura représentant probablement un épisode (leur ordre d'apparition dépend même de votre façon de jouer). Décidément, Asura's Wrath ne fait rien comme les autres et risque fort de marquer durablement l'année 2012…