La série Tiger Woods, démarrée peu de temps après les débuts professionnels de la star américaine, a pris du plomb dans l'aile ces dernières années, sans pour autant être devenue quelconque. Une stagnation dont EA Sports se dit conscient et il le prouve en mettant la main à la poche pour acquérir la licence du Masters. Suffisant pour relancer la machine ?
Mettre en avant le Tournoi des Maîtres plutôt qu'un sportif dont l'image a sérieusement été écornée depuis 2009, telle est la stratégie d'Electronic Arts pour espérer vendre un maximum d'exemplaires de sa simulation de golf. Que l'opération ait les résultats escomptés ou non, elle marque sans aucun doute le début d'une transition dans l'évolution de la série. Relégué en fond de jaquette, police rétrécie, le nom historique de la licence n'a plus la cote. EA a même préféré parler de Rhys Davies, actuel 94ème mondial, durant sa campagne de communication. Pourtant, une fois la galette insérée dans la machine, on ne voit pas la différence. D'entrée de jeu, le joueur est propulsé dans la peau de Tiger Woods le temps d'un birdie. Scriptée, la scène fait office d'introduction et rassure immédiatement les fans d'Eldrick. Le golfeur américain est bien au rendez-vous, à l'instar d'une vingtaine de collègues, hommes et femmes. Un casting quantitativement décevant mais auquel on s'attendait.
En revanche, en termes de parcours, cette édition 12 se montre généreuse puisqu'on en compte une quinzaine en plus du fameux Masters d'Augusta National. Mais là où EA se moque du monde et ouvertement en plus, c'est en proposant 20 parcours supplémentaires en téléchargement à 320 points Microsoft ou 3,99€ pièce. Une méthode ahurissante qui contraint les fans à dépenser près de 80€ pour jouir d'un titre complet, en plus des 70€ lâchés pour le jeu de base. De toute l'histoire du jeu vidéo, voilà l'une des plus grandes arnaques jamais tentée par un éditeur. L'opération est d'autant moins pardonnable que les parcours en question sont proposés dès la sortie du titre. Donc, pourquoi ne pas les avoir inclus d'entrée de jeu ? La réponse est évidente, pour se faire beaucoup, beaucoup de maille sur le dos des passionnés qui, tout en sachant leur achat aberrant, seront tentés de ne pas résister à la tentation. En résumé, cette seule volonté d'EA de dépouiller les acheteurs compulsifs et autres moutons de toutes leurs économies est tellement vomitive qu'elle nous suffit à vous conseiller d'acheter au mieux le jeu en occasion ou de vous le faire prêter. Yes, we can dire stop à l'entube !
Mais Tiger Woods 12, c'est aussi une simulation de golf de qualité qui, en plus du Masters, compte quelques (rares) nouveautés intéressantes mais qui ne touchent qu'épisodiquement le gameplay. On pense notamment à l'omniprésence du caddie qui, désormais, en plus d'être riche en conseils, est modélisé et évalue la situation devant vous avant de vous laisser jouer votre coup. Faut-il encore être le moins allergique possible à la langue de Shakespeare, bien que les nombreuses indications visuelles suffisent à saisir ses recommandations. Le mode Carrière a également connu son traditionnel lifting et se veut plus progressif, en partant de plus bas, dans l'espoir de trôner en tête de la hiérarchie mondiale. Le background du jeu a également été plus soigné que d'habitude, renforçant l'immersion. En revanche, la modélisation du visage en utilisant la technologie Game Face à l'aide de la webcam de la machine est toujours aussi ubuesque. Malgré 20 minutes de génération, le résultat est décevant pour ne pas dire risible...
- Graphismes14/20
La réalisation n'a rien de transcendant mais les parcours sont bien modélisés, principalement celui d'Augusta National. Les golfeurs sont également soignés a contrario du public anorexique et raide comme un I.
- Jouabilité15/20
Le gameplay n'a pour ainsi dire guère évolué depuis Tiger Woods 11. Très accessible, la simulation de golf permet à n'importe quel néophyte de maîtriser rapidement les contrôles. Le mode Carrière est de son côté peu original mais bien pensé et plus évolutif que ses aînés. On a tout de même l'impression que le golf virtuel ne se renouvelle plus vraiment...
- Durée de vie16/20
Tiger Woods 12 est un titre complet que les amoureux de golf sauront apprécier à sa juste valeur. Entre son mode Carrière, le multijoueur hors ligne ou en ligne et les différentes possibilités annexes, on trouve de quoi s'occuper de nombreuses heures. Il est simplement dommage qu'EA fasse payer 20 parcours supplémentaires près de 4€ pièce...
- Bande son15/20
L'ambiance sonore est crédible mais les réactions du public paraissent toujours un peu télécommandées.
- Scénario/
Tiger Woods PGA Tour 12 : The Masters ne révolutionne ni la série ni le golf virtuel dans son ensemble. Un peu plus joli et complet que son aîné, il reste une simulation recommandable, aussi bien aux néophytes qu'aux plus initiés. Grâce à un gameplay accessible mais subtil, le jeu d'EA saura passionner, sur le court et moyen terme. S'il n'était pas associé au gag qui entoure les 20 DLC, cet opus aurait sans doute véhiculé une bien meilleure image...