Malgré un concept intéressant, les anciens opus de la série de Combat de Géants n'ont pas vraiment réussi à nous convaincre. Mais les gigantesques créatures sont de retour avec Dinosaures 3D qui vient s'écraser de tout son poids sur la nouvelle portable de Nintendo. Si vous pensiez que cet épisode allait relever le niveau, j'espère que vous êtes bien assis.
Sur le papier, le principe de Dinosaures 3D a pourtant un certain potentiel. On se balade librement dans des environnements en 3D afin de trouver des bonus pour booster nos caractéristiques, nos pérégrinations étant entrecoupées d'affrontements avec de monstrueux reptiles dans un genre qui rappelle bougrement Punch-Out!!. Pourquoi pas ? Après tout, rien ne dit qu'on ne va pas s'amuser à exploser la mâchoire de spécimens d'une espèce disparue et les dinosaures ont ce côté brute et barbare qui sied à merveille avec le jeu vidéo.
Mais tous nos espoirs prennent soudainement une autre tournure dès l'apparition du menu, quand on se rend compte que Dinosaures 3D dispose d'un nombre de modes de jeu qui atteint le chiffre incroyable de... un. Oui, pas de multijoueur (contrairement aux anciens épisodes), pas de mode Combat ou autre frivolité. On devine déjà la silhouette du jeu bâclé pour paraître à la sortie de la 3DS. Mais qui sait, peut-être que ce mode de jeu est tellement complet qu'il se suffit à lui-même ? Ah ah, naïveté, quand tu nous tiens. Déjà, si vous avez le choix entre 16 dinosaures, il y a en fait seulement quatre races vraiment différentes, les 12 autres avatars n'étant que des variantes... Ne cherchez pas non plus de nuances de gameplay, ils se jouent tous de la même façon. Dès le début de la partie, c'est le choc : le côté exploration est une vaste blague. Déjà, quand la « map » de la zone sur l'écran du bas est représentée par une simple ligne droite, on comprend subitement où on a mis les pieds. Vous avancez donc dans de longs couloirs (très courant dans les plaines, c'est connu), entouré de décors moches et insipides. Si on ne s'attendait pas à croiser des architectures, les bâtisses étant plutôt rares à l'ère de la préhistoire, le design général manque terriblement d'inspiration et toutes les portions se ressemblent. La 3D ne change rien à la donne, d'autant qu'elle n'est pas là pour faire des miracles de toute façon. De temps en temps, vous trouverez des bonus dans un tas d'ossements, ce qui ne coupera pas pour autant la monotonie de situations creuses et vides.
Mais on n'est pas vraiment là pour faire du tourisme et on engage très vite le premier combat. Le système est simple, vos déplacements se limitent à des esquives sur la gauche et la droite. Pour le reste, vous ne pouvez qu'attaquer votre adversaire, ou le bousculer peu à peu pour le faire sortir de l'arène. Pour résumer le déroulement d'un affrontement, attendez que l'ennemi devienne rouge, synonyme d'une attaque imminente, esquivez, et martelez votre touche d'attaque jusqu'à sa prochaine offensive, ou sa mort. Oui, c'est tout, et c'est ce que vous faites pendant pratiquement toute la partie. Eventuellement, par la suite, vous pouvez réaliser des « combos ». Attention tout de même, dans Dinosaures 3D, le terme combo signifie que votre adversaire ne peut plus bouger et que vous pouvez donc bourriner UNE TOUCHE pour enchaîner la même attaque pendant un certain laps de temps... Non non, ce n'est pas une blague. Quand bien même on obtient une super-attaque par la suite, en frappant un dinosaure quand il devient bleu, la pauvreté du gameplay tient presque de l'ironique. De plus, la réalisation se veut minimale au possible. Votre avatar effectuera toujours les mêmes animations en début et fin de match. Deux grognements, trois mouvements par-ci par-là, et hop, un jeu en boîte à 40 euros.
Mais on atteint le ridicule lorsque l'on se rend compte que la campagne principale du seul et unique mode de jeu dure seulement une petite heure ! Du coup, pour augmenter la durée de vie, vous devrez la faire QUATRE FOIS avant d'affronter le grand méchant boss final dans un combat d'une facilité aussi déconcertante que dans vos précédentes joutes. Pour finir, l'utilisation du StreetPass ne servira qu'à échanger des bonus et à simuler des combats automatiques. Bref, n'insistons pas plus longtemps, Combat de Géants : Dinosaures 3D est tout juste honteux et ne mérite pas une seule seconde votre attention. La meilleure chose que vous puissiez faire est encore de l'ignorer, afin de s'assurer qu'il rejoigne les rangs des espèces disparues.
- Graphismes4/20
Quatre dinosaures et 12 clones, très peu d'animations différentes, de gros problèmes de gestion de collisions, des décors laids et sans vie... Besoin de continuer ?
- Jouabilité6/20
Même si on se doute que le titre est réservé aux plus jeunes, faut arrêter de les prendre pour des jambons. Oui, un enfant de dix ans sait gérer plus de deux boutons à la fois. Et oui, lui aussi, il s'ennuie quand il fait toujours la même chose. On ne parle même pas des couloirs qui servent de zones d'exploration...
- Durée de vie2/20
Devoir refaire quatre fois le jeu pour arriver au boss final, si ce n'est pas de la fausse durée de vie, je ne sais pas ce que c'est. L'absence de mode supplémentaire ou de multijoueur, c'est juste la cerise sur le gâteau.
- Bande son6/20
Si les musiques ne sont pas mauvaises, elles sont tellement peu nombreuses que vous les aurez toutes entendues en à peu près dix minutes de jeu. Et vu qu'elles sont toutes constituées d'une boucle assez courte...
- Scénario3/20
Un grand méchant dinosaure risque d'annihiler votre race. Voilà voilà.
Il faut le voir pour le croire. Combat de Géants : Dinosaures 3D réussit l'exploit de disposer de moins de contenu que certains jeux DSiWare. Pauvre du début à la fin dans tous les domaines, le titre est tout de même vendu 40 euros, comme si de rien n'était, histoire d'attirer quelques fougueux fans de dinosaures. Fuyez !