Ah Ah Ah ! Elle est bien bonne celle-là, Battle Los Angeles est vendu. Genre en échange de vrai argent. Non sérieusement, c'est quoi le truc ? Il sera offert dans les paquets de lessive à la place des stickers du film du même nom c'est ça ? Parce qu'à choisir, moi j'aime autant les autocollants.
Qu'un jeu tiré d'un film soit mauvais, ça, ça n'a rien d'une surprise. Pourtant, Saber Interactive (Timeshift) qui a développé le jeu sous le faux nom de Live Action Studio tellement ils avaient honte, a trouvé le moyen de pondre le plus étonnant des FPS de l'année. Déjà, le jeu est plus court que le film dont il s'inspire, ce qui est tout de même une sacrée performance. 40 minutes, c'est précisément le temps qu'il faut pour traverser ce FPS couloir d'un ennui mortel qui vous récompensera de vos efforts par un écran affichant sans aucune gêne le message sibyllin mais pas trop suivant, texto, fautes comprises : "Merci d'avoir jouer, nouveau contenu déverruillé ". Même pour la dizaine d'euros que coûte la bête, y a du foutage de tronche dans l'air. Et ne rêvez pas, ce ne sont pas 40 minutes inoubliables, loin de là. Pire, les développeurs arrivent même à vous coller plusieurs fois la même séquence. C'est mou, c'est complètement fade et en prime c'est moche.
A peine capable de courir sur plus de deux mètres, votre marine asthmatique dispose d'un large choix d'armes allant de la mitrailleuse au fusil de snipe en passant par rien d'autre. Détail amusant, les armes n'ont aucun recul. Même dans les plus sombres FPS russes on n'avait pas vu ça depuis longtemps. En bonus, vous aurez droit à deux passages obligatoires au lance-roquettes pour descendre des drones qui prennent grand soin de s'immobiliser devant vous lorsqu'ils rechargent leurs batteries et sont totalement vulnérables. Comportement qui colle avec l'intellect apparent de la race alien qui a décidé d'envahir la planète. Visiblement, Saber Interactive n'a même pas pris la peine d'intégrer une IA à son shooter. Plantés au milieu du décor, cette improbable bande d'envahisseurs idiots qui seraient bien en peine de prendre possession d'un château de sable ne se met pas à couvert, ou alors derrière un truc qui explose et toujours en laissant dépasser la tête. Même les pigeons d'argile semblent dotés d'un instinct de survie plus développé.
Techniquement, on ne sera pas étonné de constater que le jeu ne dépasse pas le médiocre, sans pour autant sombrer dans l'absolue laideur. Bon, les animations son affreuses certes, mais au moins les environnements sont partiellement destructibles. Par contre, là où on commence à franchement se marrer, c'est lorsque l'on découvre les cinématiques, ou plutôt ce qui les remplace, à savoir des plans fixes façon BD, vaguement animés (et de façon parfaitement immonde) et des textes qui adoptent la seule police de caractère honnie, détestée, moquée et que l'on pensait réservée aux cartes de voeux faites maison par tatie Jacqueline : le Comic Sans MS. La seule typo du monde frappée d'ostracisme. Et là, on sait, il ne peut plus y avoir de doute, les développeurs ont vraiment voulu faire une blague pourrie. Le pire, et cette fois c'est à Konami qu'on s'en prendra, c'est que les textes sont bourrés de fautes énormes. Pourtant on ne peut pas dire qu'il y en ait des tonnes. Ah la vache, cette grosse poilade.
- Graphismes9/20
Animations à l'arrache, textures moches, level design à pleurer, on ne sauve que la possibilité de faire voler en éclats quelques bouts de décor. Mais c'est bien peu pour compenser la tronche des cinématiques et surtout l'usage de cette abomination qu'est le Comic Sans, le Voldemort de la typographie.
- Jouabilité2/20
Les déplacements sont mous, le gameplay est mou, les armes sont molles, les scripts sont mous, les ennemis sont mous. C'est dingue, à tous les coups si on grave le jeu sur un CD il sera mou aussi.
- Durée de vie1/20
MDR LOL PTDR tout ça quoi. 40 minutes et c'est plié, sans mode multi, heureusement d'ailleurs.
- Bande son5/20
Les thèmes musicaux sont si anecdotiques qu'on n'est même pas certains qu'ils existent. Quant aux doublages, une bonne partie semble avoir été enregistrée dans les toilettes tant la réverbération choque par moments. D'une façon générale, le son sature étrangement et on se retrouve avec une bouillie sonore dégueulasse dans les esgourdes.
- Scénario/
Battle Los Angeles atteint de tels sommets, ou plutôt de telles profondeurs, qu'on est obligé de se demander si ce ne serait pas une blague. Une blague à 10 euros pas très drôle. D'une certaine manière, le FPS de Saber Interactive pourrait bien rester dans les mémoires, comme un objet ludique improbable et kitsch. Si vous êtes du genre à collectionner les cartes de voeux Clipart faites avec Print Artist, vous allez adorer.