Après nous avoir permis de renouer gaiement avec les forces du chaos grâce au stand-alone Chaos Rising, les petits gars de Relic remettent le couvert avec une nouvelle galette remplie de troufions à dézinguer et d'armes surpuissantes à collecter. Baptisé Retribution, ce nouveau soft - qui ne nécessite pas non plus le jeu de base pour fonctionner - a la particularité d'offrir une unique campagne de 15 missions, jouable avec chacune des 6 races proposées. Space Marines, Orks, Tyranides, Marines du Chaos, Eldars et même Gardes Impériaux - nouveaux venus dans la danse - se plieront ainsi à votre volonté de fer et vous procureront de nombreuses heures de plaisir.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, commençons par une bonne nouvelle : Relic s'est enfin débarrassé de l'infâme système Games for Windows Live tant détesté des joueurs pour s'acoquiner avec Steam. Cela signifie donc que seul le login Steam est nécessaire pour lancer le jeu et que le multijoueur repose désormais sur un nouveau système de Matchmaking façon Steamworks. Rien que pour ça, Retribution apparaît donc plus flexible et engageant que ses prédécesseurs. Mais la flexibilité ne tient pas qu'à cet aspect bassement matérialiste ! En effet, le jeu a la particularité d'offrir une unique campagne de 15 missions qui adapte sa narration, ses objectifs et les adversaires en fonction du camp que vous aurez choisi de jouer. L'idée est intéressante, mais elle implique forcément une histoire moins bien ficelée, avec des événements qui se déroulent exactement de la même manière pour chaque faction. Seuls les dialogues entre les différents protagonistes changent vraiment. On se sentira donc bien moins impliqué que dans un Chaos Rising par exemple.
En gros, la seule chose à savoir de l'histoire, c'est qu'elle se déroule 10 ans après les événements de Chaos Rising et que le sous-secteur Aurélia se trouve encore en pleine foire au pâté. Une perspective plutôt réjouissante dans le cadre d'un jeu de stratégie, vous en conviendrez. Car si l'histoire n'est pas aussi sexy que d'habitude, le gameplay de Dawn of War reste quant à lui toujours aussi efficace. Du coup, il faut reconnaître que reprendre plusieurs fois la même campagne en changeant de faction se révèle plutôt plaisant, puisque comme vous le savez, chaque camp se contrôle bien différemment des autres. Cela dit, les petits gars de Relic ne se sont pas bornés à simplement concevoir de nouveaux niveaux assez linéaires et bourrés de scripts. Non, la vraie trouvaille tient finalement à l'introduction des mécaniques issues du multijoueur de Dawn of War II dans les missions solos classiques.
Le jeu vous permet effectivement de capturer des points de contrôle générant des ressources sur chaque map ou bien de dégommer des caisses qui en contiennent. Une fois quelques points en poche, ne restera plus alors qu'à aller capturer un téléporteur ou un bâtiment de construction sur le terrain, avant d'utiliser les ressources accumulées pour commander des escouades de base (sans qu'un héros leur soit rattaché donc) ou des véhicules. L'inquiétude légitime du coup, c'est que le jeu se transforme en l'un de ces STR lambda où l'on se contente finalement de regrouper une grosse quantité de troufions au même endroit et de les jeter sur l'ennemi en oubliant toute notion tactique. Sauf qu'il n'en est rien. La production de troupes s'avère en fait limitée par une pop cap assez basse (30 ou 50 selon les missions) et le fait est que l'ajout ponctuel de troupes vous permettra de changer l'orientation de votre tactique en cours de partie, ce qui n'était pas forcément possible avec les Space Marines. Tout joueur de Dawn of War II se souvient d'avoir dû relancer une partie après s'être rendu compte que les troupes choisies initialement ne convenaient pas. Bref, l'idée n'est pas si aberrante que ça et permet sans aucun doute d'apporter un peu de flexibilité au jeu.
Bref, maintenant que vous savez tout cela, intéressons-nous davantage à la Garde Impériale, nouvelle venue dans la tourmente. Comme dans le jeu de plateau, le "marteau de l'empereur" compte des soldats humains "classiques" dans ses rangs ainsi que de lourds véhicules de combat. La Garde repose d'ailleurs sur le nombre que sur la qualité de ses guerriers pour triompher et adopte le plus souvent une posture défensive. En jeu, cela se transcrit par le fait que la plupart des escouades que vous commanderez compteront entre 8 et 10 hommes, qu'il vous sera parfois possible de déployer bunkers et tourelles de combat et que vous aurez la possibilité de commander des Marcheurs de Combat dès le Tier 1 ! Pour accompagner ce beau petit monde au combat, il faut également accueillir 3 nouveaux héros : le Seigneur Général, orienté vers les tirs et les pouvoirs défensifs, l'Inquisitrice, adepte du corps-à-corps, et le Commissaire, dédié quant à lui au soutien. Tous disposent évidemment de leurs pouvoirs spécifiques, toujours très cohérents avec l'univers de W40K. Tenez par exemple, le Commissaire aura la possibilité d'exécuter un de ses propres soldats pour motiver les autres !
Comme ses aînés, Dawn of War II : Retribution renoue également avec sa dimension jeu de rôle, en proposant notamment d'attribuer des points de compétences et de nouvelles armes à ses héros à l'issue de chaque mission. On note ainsi qu'il est désormais possible de choisir entre trois types de récompenses, histoire de spécialiser encore davantage nos ouailles. Dans ce registre, le titre s'amuse d'ailleurs à proposer une foultitude de nouveaux objets que les fans mettront un point d'honneur à décortiquer. Enfin, sachez que Retribution a beau être un stand-alone, les rangs obtenus en multijoueur dans Dawn of War II ou Chaos Rising sont bel et bien conservés (qu'il s'agisse des affrontements en Versus ou dans le mode de survie en coopératif The Last Stand). Ce dernier mode a d'ailleurs été largement revisité pour l'occasion, mais cela, nous vous laissons le soin de le découvrir par vous-même. On comptera également sur l'arrivée de nouvelles cartes multijoueurs (dont certaines ont le nouveau "hellscape" pour décor) telles que l'excellente Ashes of Typhon. Bref, vous l'avez compris, les petits gars de Relic continuent de faire tout leur possible pour satisfaire les fans en livrant un nouveau stand-alone de toute beauté. Chapeau les gars !
- Graphismes17/20
Si le moteur de Dawn of War II commence maintenant à accuser son âge, ce nouveau stand-alone conserve tout le charme du jeu de base et offre un spectacle de grande qualité. C'est encore une fois l'excellence du design qui permet au titre de tenir la route et d'en remontrer à la concurrence. On appréciera notamment les différents régiments de la Garde Impériale, immédiatement reconnaissables pour tout fan qui se respecte. Le nouvel environnement baptisé "Hellscape" se révèle quant à lui de très bon goût.
- Jouabilité18/20
Au contraire de Chaos Rising, Retribution titille plus volontiers le solide gameplay de Dawn of War II. Si on retrouve ses marques en un clin d'oeil, la perspective de pouvoir produire des troupes en cours de mission change considérablement la donne. Relic est ainsi parvenu à rendre son bébé plus flexible, sans pour autant le dénaturer et faire de lui un banal STR. Les multiples ajustements, allant du choix plus varié de loot en fin de mission à la possibilité de faire respawner automatiquement un héros en dépensant des ressources seront diversement appréciés des fans, mais se font globalement pour le mieux. Enfin, les nouvelles unités super lourdes des autres factions paraissent assez équilibrées et assurent un bon renouvellement des parties multijoueurs.
- Durée de vie16/20
Les 15 missions de la campagne (16 avec le tutorial) ont le mérite de pouvoir être traversées avec les 6 races du jeu, mais cette grande flexibilité se fait un peu au détriment de la cohérence. Entendons-nous bien, les différentes missions restent très plaisantes à parcourir, mais n'ont clairement pas le charme de celles de Chaos Rising, d'autant qu'il faudra attendre la 5ème pour vraiment entrer dans le vif du sujet. Cela dit, Retribution offre tout de même bonne rejouabilité, le tout étant associé à un multijoueur renforcé et efficace, ainsi qu'à un mode Last Stand au mieux de sa forme.
- Bande son18/20
Pour ne pas changer, le jeu profite d'un doublage français de qualité, des compositions de grande classe et des bruitages ultra solides. Vos oreilles vont se retrouver en plein 41ème millénaire et on leur souhaite bien du plaisir.
- Scénario14/20
Difficile d'évaluer le scénario d'une campagne qui se modifie en fonction de la race sélectionnée. Cette flexibilité implique toutefois une histoire plus vague et beaucoup moins recherchée qu'à l'accoutumée. Le tout reste quand même assez solide et se laisse donc découvrir avec plaisir.
Relic frappe une nouvelle fois un grand coup en livrant un stand-alone de grande classe qui fera sans aucun doute sauter quelques pacemakers. Doté d'un solide contenu, d'une campagne certes un peu moins réussie que d'habitude mais qu'on aura la joie de parcourir avec notre race favorite, d'une Garde Impériale sévèrement burnée, et d'un multijoueur qui comme le bon vin, se bonifie et développe de nouveaux arômes au fil du temps, Retribution se pose en must-have pour tout fan qui se respecte. Oui, la phrase précédente fait peut-être deux kilomètres, mais elle résume à merveille ce que vous trouverez dans le jeu, et ça, c'est fort.