Après id software, c'est Epic qui s'attaque à l'iPhone à travers l'un de ses protégés, le studio Chair, solidement armé de l'Unreal Engine 3. Une nouvelle fois, la machine d'Apple prouve son gros potentiel technique, et pas seulement.
Il était une fois, on ne sait trop quand ni où, un gros château dans lequel résidait une sorte de divinité guerrière. Un jour, un héros qui passait par là décide d'aller lui mettre une raclée, pour le sport ou pour la liberté de penser, on ne le saura jamais. C'est à ce moment que débute Infinity Blade, lorsque le joueur affronte le dernier gardien de ce dieu avant de se faire massacrer et de réaliser que toute sa descendance prendra le relais de cette quête. Le scénario explique ainsi le titre et la progression dans le jeu. Le but est tout bêtement de mettre à mort l'Eternel après avoir triomphé de sa dizaine de gardiens. Puis on meurt lors du combat final et on reprend le jeu avec un autre descendant, une vingtaine d'années plus tard tout en conservant ses compétences et son inventaire. Techniquement, Infinity Blade est un RPG-action. Mais n'attendez pas la moindre bribe d'exploration, celle-ci se limitant à regarder autour de soi pour repérer les coffres et autres sacs renfermant argent, équipement ou fioles de soin. L'aspect RPG est à chercher dans la fiche de personnage complète et le grand nombre d'objets que l'on peut acheter ou collecter, armes, casques, boucliers, anneaux magiques, armures etc. Bref, tout ce qu'il faut pour vous rendre plus fort, plus résistant, plus à même de vaincre des ennemis de plus en plus balèzes. Parce que bien évidemment, si à chaque lignée le nouveau héros progresse, c'est également le cas des gardiens.
Voilà pour le côté RPG, à présent, penchons-nous sur ce qui occupe tout de même 80% du temps dans le jeu : les combats. Ces derniers se déroulent sur un plan fixe, la caméra étant placée de trois quart arrière. D'un vif coup de doigt dans n'importe quelle direction, on donne un coup d'épée dans la direction en question. Des combos sont même réalisables et la réponse des contrôles est irréprochable. Ceci dit, il n'est pas question de balancer des grands coups de glaive à la va comme je te tranche, taratata. Il existe deux autres commandes primordiales, la première étant l'esquive. Il suffit d'appuyer un coup sur la gauche ou la droite pour que le personnage esquive une attaque. Mais encore faut-il esquiver du bon côté et donc être attentif à la provenance du coup et plus encore au timing. Si par malheur vous allez trop vite et que vous filez du mauvais côté, pas question de faire marche arrière et vous prendrez l'attaque en pleine poire. En revanche, si vous évitez la frappe, vous pourrez alors lancer votre propre attaque. Il est certes possible de bloquer les coups avec votre bouclier mais ce dernier finira par céder sous les assauts et n'est donc qu'une solution de repli en cas de doute. La dernière technique consiste à parer en frappant au même moment que l'adversaire, c'est très efficace mais niveau timing, c'est encore plus risqué. Et pour finir, le joueur dispose de deux attaques spéciales, l'une est une frappe qui sonne l'adversaire, l'autre est un sort qui varie en fonction des anneaux en votre possession. Pour les lancer, il suffit de dessiner un motif simple sur l'écran, zébrure, cercle, croix etc.
Très intuitif, le système de combat de Infinity Blade se montre même franchement accrocheur. Et si les premiers combats peuvent laisser croire à une certaine simplicité, affronter des chevaliers de niveau 20 commence déjà à être une autre paire de manches. Les attaques deviennent de plus en plus complexes et ardues à anticiper et il faudra souvent esquiver 4 ou 5 fois avant de pouvoir placer une frappe en toute sécurité. C'est d'ailleurs cette évolution des ennemis qui fait que le titre évite de sombrer dans une boucle infernale de lassitude. Car il ne faut pas oublier que les environnements ne changent pas d'un poil. La seule différence entre deux lignées, c'est le niveau de difficulté des affrontements. Et pourtant, on ne s'ennuie pas.
Enfin, pour terminer, sachez que Infinity Blade est un jeu né du studio Chair, un protégé d'Epic Games et qu'il jouit d'une production qui, à l'image de celle de Rage HD, montre de quoi un iPhone/iPad est capable. Alors certes, il n'est pas possible d'évoluer librement, mais diable que c'est joli. Les environnements sont splendides et les détails des modèles 3D ou de l'animation sont impressionnants. Et la bande-son n'est d'ailleurs pas en reste.
- Graphismes18/20
Les animations et modèles 3D des personnages sont impressionnants, tout autant que les environnements. Même si tout est en plan fixe, la performance est notable. Et en plus c'est joli et les angles de caméra sont spectaculaires.
- Jouabilité17/20
Le système de combat est comme on les aime : les bases sont simples mais la mise en pratique à niveau élevé peut devenir diabolique. Malgré une redondance certaine, le jeu reste très addictif et on se surprend à prolonger les séances. Dommage toutefois que certains angles de caméra compliquent parfois inutilement l'anticipation des attaques.
- Durée de vie14/20
La quête n'est pas bien longue mais on peut poursuivre la boucle même après avoir vaincu le dieu roi, or le gameplay est suffisamment addictif et le contenu à débloquer assez complet pour que l'on puisse se laisser aller à pas mal de parties. Epic a de plus déjà assuré les joueurs que du contenu supplémentaire serait mis en ligne.
- Bande son16/20
De très chouettes thèmes symphoniques accompagnent l'action et les effets des combats ont juste ce qu'il faut de brutalité. Petite touche supplémentaire : la langue étrange parlée par les protagonistes qui apporte une pointe d'exotisme.
- Scénario/
On ne peut pas vraiment dire que le jeu dispose d'un scénario, plutôt d'un habile prétexte à son système de progression en boucle.
Court mais profitant d'une grande rejouabilité, Infinity Blade est une nouvelle preuve des capacités techniques de l'iPhone sans pour autant oublier d'offrir un gameplay accrocheur, pouvant devenir diabolique à partir d'un certain niveau et qui a le bon goût d'être intuitif et réactif. Décidément, l'AppStore réserve de sacrées surprises.