BioWare figure assurément parmi les studios les plus doués de sa génération. Depuis sa création en 1995, le développeur canadien a livré un grand nombre de jeux de rôle de très haute qualité. Au panthéon de ses plus belles réussites, Dragon Age : Origins tient une place de choix. Avec ses mécaniques de gameplay efficaces et sa narration soignée, le titre a en plus fort logiquement rencontré un joli succès commercial. Forcément, sa suite cristallise les espoirs mais aussi les craintes d’un nombre important de joueurs. Toutefois, au regard de la nouvelle présentation faite par BioWare, sur une version console uniquement, il paraît évident que Dragon Age II ne devrait pas décevoir grand monde.
Etant donné les excellentes ventes du premier épisode, Dragon Age II représente potentiellement pour BioWare une manne financière conséquente. Le studio a donc dû penser et repenser chaque modification apportée à cette suite. Le premier gros changement concerne le déroulement du scénario. Ce deuxième volet propose en effet une mise en abîme assez osée. Le jeu conte l'ascension au pouvoir de Hawke, un humain originaire de la ville de Lothering, à travers le récit de plusieurs protagonistes. Ces derniers ont d'ailleurs parfois tendance à embellir la légende de notre héros et à se contredire mutuellement. Tant et si bien que le joueur sera amené à jouer certaines scènes plusieurs fois, selon différents points de vue. La bravoure et la force de Hawke, mises en avant dans une première version des faits, pourront apparaître comme totalement inventées lors d'un second récit. Un principe narratif ambitieux dont les rouages complexes devraient faire prendre une autre dimension à la série de BioWare.
Vous l'avez compris, Hawke sera donc le personnage central de l'histoire. Et contrairement à ce que proposait le premier Dragon Age, il ne sera pas ici possible de le customiser entièrement. Sa race demeure par exemple une donnée que l'on ne pourra modifier. En revanche, le joueur aura toujours le choix de son sexe, de son prénom mais aussi de sa classe. Trois possibilités s'offrent à vous : mage, guerrier ou rogue. Lors d'une session de jeu assez courte, c'est cette dernière classe que nous avons pu essayer. Pour situer le contexte, Hawke débarque dans la mystérieuse cité de Kirkwall, perchée en haut de falaises abruptes, elles-mêmes cernées par une mer agitée. Là, au cœur de la ville, il fait la rencontre d'Isabela, une belle pirate au caractère bien trempé, aussi à l'aise dans les joutes physiques que verbales. Sans trop connaître les tenants et aboutissants de la scène, nous étions chargés de suivre la jeune femme. Un trajet plutôt court qui nous a tout de même laissé suffisamment de temps pour apprécier le travail sur toute la partie visuelle du jeu. Les visages sont dorénavant nettement plus expressifs qu'auparavant. De même, les environnements sont aussi plus détaillés, en témoigne Kirkwall et ses magnifiques édifices en pierre. Un décor qui rend d'ailleurs grâce aux progrès effectués par la série. Toutefois, Dragon Age II est encore loin de pouvoir se vanter à tous les coins de rue de son aspect esthétique.
Evidemment, ces premiers pas dans la majestueuse ville de Kirkwall s'accompagnèrent de quelques rencontres débouchant sur des affrontements musclés. L'occasion de tester ce que Hawke a dans le ventre et de comprendre que le jeu proposera un système de combat très orienté action. Quelques pressions sur les boutons de la manette suffisent pour effectuer des attaques spectaculaires. Bien sûr, l'aspect tactique n'a pas été complètement oublié non plus et il sera toujours possible de mettre le jeu en pause pour accéder à ses sorts et à son inventaire. Tout comme il est recommandé de switcher de personnage en plein combat pour en prendre directement le contrôle afin d'appliquer des stratégies plus précises. A noter également que la vue tactique disponible sur PC, n'est toujours pas présente sur console. Pour autant, la première chose qui frappe, c'est l'aspect ultra dynamique des affrontements. Une sensation renforcée par la classe de Hawke puisque la principale force du rogue tient à sa rapidité. Mais contrairement au guerrier qui peut encaisser des chocs et au mage qui doit prendre de la distance, il faut que ce dernier veille à être toujours mobile au cours de la bataille. Pour ce faire, il peut se téléporter directement derrière un ennemi ou effectuer un saut de recul particulièrement efficace pour s'éloigner d'un danger immédiat..
Après avoir envoyé en enfer quelques belligérants, Isabela finit par nous conduire auprès de celui qu'elle semblait chercher depuis le début. Là, une phase de dialogue s'engage avec le personnage en question. BioWare a d'ailleurs modifié cet aspect-là de son jeu également. Outre la présence d'une voix pour notre héros, on remarque surtout la roue qui apparaît dorénavant à l'écran pour indiquer quelles réponses sont possibles. Mais surtout, elle affiche à côté de celles-ci et de manière imagée le ton pris par le personnage. Un poing symbolise par exemple une réplique agressive. Il sera donc plus aisé de mener la discussion comme bon nous semble. Dans Dragon Age II, il faudra d'ailleurs toujours prêter attention à ce que l'on dit, puisque les dialogues ont une influence sur le déroulement de l'histoire et sur vos relations avec vos compagnons de route. A ce compte-là, après avoir volontairement provoqué notre interlocuteur via quelques réponses cinglantes, l'issue de l'entretien a été inévitable. Une violente bataille de toute beauté a conclu notre présentation.
Mine de rien, BioWare a pris des risques avec Dragon Age II car le jeu a subi des changements assez radicaux. Tout d’abord au niveau de la narration, qui apparaît comme tortueuse, ce qui ne l’empêche pas d’être particulièrement séduisante. Le gameplay a lui aussi pris une autre orientation puisqu’il est désormais beaucoup plus dynamique mais aussi un peu moins tactique. Des tonnes de petites améliorations viendront également se greffer à ces grosses nouveautés pour rendre l’expérience encore plus immersive. En tout cas, le résultat nous a clairement emballés.