Il faut se faire à son époque, désormais les bambins ne jouent plus aux billes dans les cours de récré. Ils s'échangent des monstres gigantesques capables de raser toute une ville d'une simple pichenette. Heureusement, ces jeunes gens gardent les pieds sur terre et préfèrent protéger leur planète plutôt que d'aller dévaliser des usines de confiseries.
Il est difficile de présenter l'univers de Bakugan à un non initié. En effet il s'agit à la fois d'une série animée et d'une gamme de jouets. Le feuilleton met en scène de jeunes gens qui organisent des combats de Bakugan. Pour faire simple, ils découvrent d'étranges entités aliens surpuissantes mais contenues dans de petites billes et ne trouvent rien de mieux que de se les échanger et de les faire s'affronter les unes les autres. Les jouets correspondants mettent ce merveilleux passe-temps à la portée du premier venu en vous permettant vous aussi de défier vos amis à grand renfort de billes polymorphes. Cette bien belle licence avait déjà donné lieu à une adaptation en jeu vidéo. Il s'agissait encore de déployer ses Bakugan avec tact et doigté dans des duels assez similaires à ceux du début de la série. Il faut bien avouer que ce titre n'a pas laissé un souvenir impérissable. La franchise revient aujourd'hui avec une nouvelle recette qui paraît un peu plus appétissante.
Ne cherchez pas un scénario original, l'histoire de cet épisode est alambiquée mais aussi tout ce qu'il y a de plus convenu. Votre personnage glisse dans un univers parallèle pris d'assaut par les Vexos. Ces bougres utilisent des cristaux pour drainer la puissance de la planète et pour empêcher les rebelles d'utiliser leurs Bakugan. Pour revenir dans votre dimension, il vous faut commencer par détruire ces cristaux tout en protégeant les monuments disposés à proximité. Au final, la seule chose que vous ayez à retenir de cette bouillie est que vous êtes le seul capable de sauver cet univers alternatif en enchaînant les combats de Bakugan. La nouveauté de cet épisode tient justement à ces fameux combats : alors que le premier opus ne nous permettait que de contrôler les Bakugan sous forme de billes, on dirige ici ces entités sous leur forme réelle. Attendez-vous donc à incarner des monstres titanesques qui ont amplement la carrure d'un Godzilla ou d'un Mothra.
On retrouve toujours deux phases bien distinctes lors de la progression dans le mode Aventure. Vous commencez par déambuler dans les rues tout en récupérant des orbes d'énergie abyssale et en évitant les robots et les agents Vexos. Il s'agit plus ou moins de phases d'infiltration très basiques : vous devez éviter de vous balader dans le champ de vision de vos ennemis. Heureusement ces derniers ne sont ni très malins, ni très rapides. Vous pouvez aussi lancer votre Bakugan pour récupérer des objets ou distraire les gardes. Vu que vous êtes plutôt bricoleur, vous avez mis sur pied des lunettes infrarouges permettant de voir les détecteurs invisibles et un outil de camouflage capable de vous fondre dans le décor pendant un court instant. Bref, avec toute cette panoplie vous ne risquez pas de vous retrouver en difficulté. Ces phases sont finalement tout juste bonnes à vous permettre de récolter de nouvelles cartes et de l'énergie pour vos Bakugan. En effet, il est possible d'améliorer leurs capacités en utilisant cette énergie abyssale et de leur apprendre de nouveaux coups spéciaux grâce à ces cartes.
Vous l'aurez compris, les combats constituent bel et bien l'aspect le plus intéressant de ce deuxième opus de Bakugan sur nos consoles. Ici il n'est plus question de lancer des billes dans une arène, on incarne un Bakugan en pleine possession de ses moyens. Votre champ de bataille est une ville qu'il vous faudra éviter de réduire en miettes, vos attaques doivent se concentrer sur les Bakugan rivaux et sur les étranges cristaux des Vexos. Les commandes sont plutôt simples, on peut donner des coups rapides ou puissants, sauter ou voler, réaliser des attaques à distance, se ruer sur l'adversaire, bloquer ses coups, ou encore faire appel à des cartes spéciales pour sortir des coups surpuissants. Sur le papier, cette formule paraît des plus sympathiques, elle est même sans conteste plus dynamique que le système de duel du précédent épisode. Mais dans les faits, on se rend rapidement compte que les combats ont furieusement tendance à se ressembler et à tourner au grand n'importe quoi. En effet, le système de lock automatique et les combos réellement bourrins ne vous incitent pas à faire dans la dentelle. On se retrouve finalement avec un bon vieux tambourinage de boutons qui manque malheureusement de sens. Ajoutez à cela des décors réellement immondes et vous obtenez une adaptation assez quelconque qui n'est destinée qu'aux fans purs et durs de la série.
- Graphismes10/20
Les personnages sont toujours représentés dans un style cel shading plutôt sympathique, on n'en dira pas autant des décors qui sont tout simplement immondes.
- Jouabilité12/20
Les duels sont assurément plus dynamiques et plus fun que ceux du premier opus, on regrette tout de même que ces combats s'avèrent vite répétitifs et qu'ils deviennent souvent un peu brouillons. On reprochera aussi quelques soucis de caméra lors des phases d'exploration.
- Durée de vie10/20
L'aventure est très courte, comptez environ 6 heures pour en voir la fin. On aurait aussi aimé pouvoir contrôler davantage de Bakugan. Il reste le mode multijoueur qui vous permettra d'affronter un ami mais ces combats répétitifs risquent fort de vous fatiguer.
- Bande son7/20
Les musiques sont assez mauvaises mais elles sont sans commune mesure avec les doublages exceptionnellement ridicules : les amateurs de Michel Leeb devraient apprécier le doublage des quidams chinois qu'ils rencontreront.
- Scénario9/20
Vous tombez dans un univers parallèle que vous êtes le seul à pouvoir sauver à grand renfort de Bakugan... bref, le scénario est aussi confus que convenu.
Ce deuxième opus de Bakugan sur nos chères consoles est un tout petit peu plus captivant que son prédécesseur mais cela ne suffit pas à en faire un jeu réellement captivant. Il s'agit donc d'un titre réservé aux fans de la licence qui seront peut-être indulgents face aux nombreux défauts de cette adaptation.