Lorsque l'on évoque les FPS les plus attendus au cours de ces prochains mois, il paraît difficile de passer à côté de Crysis 2. La nouvelle production confectionnée par les Allemands de Crytek suscite en effet beaucoup d'espoir, en particulier chez les joueurs avides d'expériences visuelles saisissantes. Mais Crysis 2 demeure bien plus qu'une simple vitrine technologique. Le jeu s'avère en effet riche en contenu, avec en plus d'une campagne solo prometteuse, plusieurs modes multijoueurs engageants. C'est à ces derniers que nous avons pu goûter récemment. Impressions !
Pour ceux qui n'auraient pas suivi l'actualité de Crysis 2, ce jeu vous plonge au cœur d'un New York dévasté suite à l'invasion d'une race inconnue d'aliens. A vous de débarrasser la Terre de ces vilains envahisseurs. Pour ce faire, vous serez notamment équipé de la nanosuit 2.0, une combinaison vous conférant d'énormes pouvoirs. Si le mode solo constitue bien évidemment le cœur du titre, dans le cahier des charges du bon FPS des années 2000 figure tout de même en haut de la liste, la présence d'un aspect multijoueur soigné. En toute logique, le dernier bébé de chez Crytek ne pouvait donc pas y échapper. Crysis 2 se verra ainsi doté de six modes de jeu multi différents dont deux seulement nous ont été présentés. Et autant le préciser de suite, l'innovation n'était pas à l'ordre du jour. Le premier d'entre eux prenait la forme d'un Team Deathmatch très classique alors que le second nous demandait de sécuriser des Pods lâchés par des vaisseaux survolant la map. Une sorte de mode Capture The Flag remanié. Dans les deux cas, le joueur aura le choix entre deux factions, les Marines ou les C.E.L.L. Mais quel que soit le camp, le gameplay s'en trouvera inchangé.
Pour ce qui est du théâtre des opérations, deux cartes étaient jouables. La première nommée Impact possédait un charme tout particulier du fait de son architecture singulière. Sur cette map, le joueur doit en effet naviguer au sein de deux immeubles encastrés l'un dans l'autre suite à un accident que l'on imagine spectaculaire. Un véritable champ de ruines fait de couloirs exigus, d'énormes débris en tout genre et de grandes plates-formes désertes propices à des gunfights homériques. La progression s'effectuait presque exclusivement de manière verticale. Une occasion de constater que Crytek a bossé la fluidité de son gameplay. Un peu à la manière d'un Mirror's Edge, il était possible de courir rapidement, de grimper à des hauteurs élevées en un unique saut ou encore de glisser au ras du sol pour éviter de prendre une balle perdue. Le tout semblait déjà parfaitement rodé. En un claquement de doigts, on se retrouve à bouger dans tous le sens en évitant les obstacles et les ennemis.
La deuxième carte, Ambush, mettait elle aussi en avant la verticalité du jeu via les étages d'un hôtel situé en plein Manhattan. Là, le joueur se retrouve plongé dans un décor post-apocalyptique empreint de désolation. Un chaos dont la ville de New York dans son ensemble est devenue une captive impuissante. Les rues sont désespérément vides, des voitures ravagées occupent les trottoirs et seul l'écho des coups de feu résonnant contre les parois du bâtiment donnent un semblant de vie à cet hôtel abandonné. Pas de doute, Crytek a soigné l'ambiance mais surtout le level design de son titre. Chaque joueur y trouvera son compte. Entre les éléments du décor permettant de se planquer, les hauteurs idéales pour sniper et les points de rencontre centraux favorisant les batailles de masse, rien n'a été laissé au hasard.
Mais là où on attendait Crytek au tournant, c'est sur l'aspect graphique de Crysis 2. Vendu comme le plus beau jeu de la planète, ce FPS futuriste ne tient pas tout à fait ses promesses. En tout cas sur consoles puisque c'est sur Xbox 360 que nous avons pu essayer la bête. Si les effets lumineux, de fumée et d'explosions sont absolument sublimes, la partie technique est entachée par un aliasing pour le moment assez gênant et par des textures pas toujours parfaites. Quant à la direction artistique du titre, elle fera probablement débat en raison de son manque d'originalité, d'audace. Des univers post-apocalyptiques, on en a connu beaucoup et celui de Crysis 2 manque certainement un peu de personnalité.
Un constat qui n'est pas le même pour le corps du jeu. Le gameplay est en effet assez singulier, en particulier en multi. Le joueur peut déclencher à tout moment deux pouvoirs très utiles qui sont uniquement limités dans leur utilisation par une barre d'énergie qui se vide au gré de vos actions et se remplit automatiquement ensuite. Le premier renforce la résistance de son armure et confère donc à son utilisateur un bonus de défense. De quoi encaisser les coups lorsque l'on se voit contraint de courir à découvert. Le second, nettement plus vicieux, vous permet de devenir invisible pendant quelques secondes, le temps de surprendre vos ennemis et de les assassiner dans le dos. Après tout, c'est bien connu, les lâches vivent toujours plus longtemps.
Mais l'utilisation de ces capacités spéciales ne sera pas le seul moyen dont on disposera pour se différencier des autres joueurs. Dans Crysis 2, la personnalisation de son avatar est relativement poussée. Tout d'abord, avant chaque partie, il vous sera demandé de choisir parmi l'une des cinq classes disponibles : Assault, Scout, Sniper, Demolitions et Ghost. Chacune d'entre elles dispose d'armes aux propriétés différentes mais également de modules de nanosuit propres. Explications. Le joueur est en effet équipé en permanence de cette combinaison qui augmente ses performances dans le feu de l'action. En réalisant des prouesses sur le front, il engrangera de l'expérience. Celle-ci lui servira ensuite à améliorer ces fameux modules. L'un d'entre eux recharge plus rapidement son arme alors qu'un autre permet de se déplacer en ne faisant aucun bruit. Votre puissance augmentera donc proportionnellement à vos résultats sur le terrain. Les plus aguerris d'entre vous pourront également créer eux-mêmes leur classe en définissant les armes et les aptitudes qu'elle comprend. Mais ce n'est pas tout. A priori, les développeurs ont prévu 80 rangs à atteindre pour vous tenir en haleine pendant des dizaines et des dizaines d'heures de jeu. Le contenu s'annonce donc riche !
Après plusieurs oppositions, l'aspect multi du FPS de Crytek apparaît comme assez classique mais plutôt efficace. Les combats se sont révélés nerveux, fluides et très tactiques, notamment grâce à la présence des différents pouvoirs. Crysis 2 se distingue aussi de la concurrence par son parti pris un peu old-school. Ici, à l'inverse d'un Call of Duty, le joueur peut encaisser plusieurs salves de balles avant de passer l'arme à gauche. Quelque part, ça fait du bien. En revanche, le headshot signifie toujours la mort instantanée. Les tireurs d'élite se voient même récompensés suite à leur frag puisque, l'espace d'un instant, la position de l'ensemble des ennemis est révélée directement sur leur radar.
Globalement, le multi de Cysis 2 s’annonce solide. On sent que Crytek maîtrise son sujet. Le gameplay est efficace, le level design travaillé et la durée de vie colossale. Trois points essentiels pour qui veut convaincre les exigeants amateurs de FPS. Finalement, la note négative provient de l’aspect visuel du jeu. Certes, il en sera autrement sur PC mais le CryEngine 3 ne donne pas entière satisfaction sur consoles. Dommage, car conquérir les possesseurs de 360 et de PS3 est l’un des gros challenges que se doit de relever le studio allemand l’année prochaine. Cependant, il reste quelques mois à Crytek pour peaufiner son titre.