Avec Dead Space, Visceral Games avait délivré en 2008 l'une des aventures solos les plus terrifiantes de ces dernières années. Pour le retour aux affaires d'Isaac Clarke, le studio américain a cette fois décidé d'ajouter un atout supplémentaire dans la manche de sa série phare : un mode multijoueur. Et c'est ce dernier qui a récemment mis nos nerfs à rude épreuve lors de quelques parties intenses au cours desquelles nous avons tour à tour incarné humain et Nécromorphe.
Difficile de concevoir de nos jours un jeu sans y implémenter un aspect multijoueur. En plus de diversifier le contenu de leur titre, les développeurs augmentent également sensiblement sa durée de vie. Un choix que n'avait pourtant pas fait Visceral Games pour Dead Space premier du nom. Ce qui ne l'avait pas empêché de remporter un franc succès auprès de la critique. Pour le deuxième épisode de la série, la donne a changé puisqu'un mode multi fait son apparition. Il vous propose d'incarner à la fois les forces de sécurité de The Sprawl, la station minière sur laquelle se déroulent les évènements de Dead Space 2, et les répugnants Nécromorphes. Mais plutôt que de laisser les joueurs se livrer à un Team Deathmatch tout bête, Visceral Games a souhaité donner du sens à ces parties sanglantes à plusieurs. Chacune des cinq maps dont disposera le jeu à sa sortie possède en effet une connexion logique avec les évènements de la campagne principale. En participant à ces carnages entre amis, vous découvrirez ainsi des détails complétant le scénario des aventures d'Isaac. En particulier l'histoire de certains lieux et la raison pour laquelle vous les trouverez dans tel ou tel état lors de vos pérégrinations solitaires.
Au-delà de cette scénarisation toujours agréable, le mode multijoueur se présente sous la forme de matchs opposant deux équipes de quatre composées d'un côté d'humains et de l'autre, de Nécromorphes. A tour de rôle, vous devez jouer les deux camps, chacun ayant des objectifs différents. Sur la carte présentée, Solar Array, les humains devaient par exemple parvenir à collecter des codes nécessaires à l'utilisation d'une énorme arme solaire située au fin fond de la map. Pendant ce temps-là, les Nécromorphes n'avaient pour unique but que de les stopper en leur infligeant si possible une mort cruelle et violente, comme il se doit. Et pour ce faire, rien de tel que les grands couloirs humides et sombres recelant de recoins vicieux et de plates-formes surélevées pour piéger les humains.
Visceral Games est parvenu à construire un gameplay qui tient la route pour chacun des deux camps. Du côté des potes d'Isaac, rien de bien nouveau à l'horizon. Ils sont équipés de la combinaison ultra-résistante arborée par notre héros ingénieur dans le premier volet de la série. Les humains ont aussi en leur possession le fameux cutter à plasma permettant une découpe nette et sans bavures des membres des Nécromorphes mais également une mitraillette, toujours efficace dans les moments critiques. Evidemment, au fur et à mesure de vos performances, d'autres armes encore plus redoutables seront à débloquer. En ce qui concerne le déroulement des opérations, les humains devront faire preuve de patience et s'entraider pour progresser dans les niveaux. Chaque envolée solitaire sera systématiquement punie par une mort brutale. Côté prise en main, on retrouve des déplacements un peu lents, façon Isaac Clarke dans le premier Dead Space. Une lourdeur dans les mouvements qui se justifie en solo, car elle accentue le stress, mais qui a un peu de mal à fonctionner en multi, l'action y étant plus frénétique. On se retrouve souvent incapable de réagir à temps aux offensives ennemies, non pas par manque de réflexes mais à cause d'une rigidité légèrement crispante. Excepté cela, les joueurs retrouveront tout l'arsenal habituel des humains qui peuvent charcuter à loisir leurs ennemis, leur écraser le crâne au sol dans un bain de sang via un bon coup de pied ou encore utiliser la stase pour ralentir leurs mouvements.
En face, il existe quatre Nécromorphes différents dont chacun possède son propre gameplay. Le Pack, sorte de petit bébé pourvu de griffes au bout des mains et d'ailes ensanglantées particulièrement glauques, a pour principale atout sa vitesse. Ses déplacements rapides permettent d'esquiver les attaques humaines et de contrer en sautant vivement au visage des pauvres adversaires. En revanche, sa faible résistance demeure un désavantage certain sur le champ de bataille. De son côté, le Lurker se distingue de ses congénères par sa capacité à grimper aux murs et à balancer des projectiles à distance. Un monstre de poche recommandé à ceux qui aiment se planquer et surprendre leurs proies. Pour sa part, le Spitter, plus grand et plus robuste, encaisse mieux les chocs mais demeure aussi plus lent. Il faudra donc se jeter sur les humains au moment propice et leur arracher la tête rapidement pour s'en sortir vivant. Enfin, le petit dernier, c'est le Puker. Par son vomi radioactif, il est capable d'anéantir un ennemi assez rapidement. Lui aussi arbore donc une force dévastatrice mais il fallait bien cela pour compenser son manque de réactivité. S'ils possèdent tous des aptitudes différentes, chacun d'entre eux est en revanche capable de voir à travers les murs pour détecter la présence des humains. Autre avantage, le joueur choisit manuellement leur point de respawn. Ce qui permet de mettre en place tout un tas de stratégies bien tordues pour mettre à mal les adversaires. En fait, la seule contrainte côté Nécromorphe, c'est qu'une fois mort, vous devez attendre quelques secondes avant de faire votre retour dans le feu de l'action. Et plus le monstre est puissant, plus le compte à rebours est long. En gros, comptez trois secondes pour le Pack et huit pour le Puker. De quoi vous forcer à varier les plaisirs en fonction des situations.
Axé coopération côté humain, le multi de Dead Space 2 est un peu plus brouillon en ce qui concerne les Nécromorphes. Bien que ces derniers soient capables d'agir en groupe, les raids en solitaire ont finalement été privilégiés par tous les joueurs. Une tactique qui a ses limites face à quatre humains organisés. Il faudra donc apprendre à réfléchir en équipe, les compétences de ces immondes bestioles se complétant plutôt bien. Reste que si le plaisir de jeu était présent pendant les premières parties, la redondance de l'action risque fort de poser problème à la longue. D'autant que les évolutions après avoir engrangé de l'expérience demeurent a priori peu nombreuses. Quoi qu'il en soit, la réponse définitive quant à l'intérêt de ce mode multijoueur n'interviendra pas avant fin janvier et la sortie du jeu.
Si la campagne principale s'annonce comme une expérience incontournable, l'aspect multijoueur de Dead Space 2 semble un peu en retrait. Fun sur le moment, ce dernier manque clairement de profondeur pour accrocher les joueurs sur la durée. En prime, la lenteur des animations, en particulier chez les humains, semble peu adaptée au rythme plus rapide des parties à plusieurs. Toutefois, ne soyons pas trop exigeants. Le multi n'est clairement qu'un complément à l'aventure d'Isaac Clarke. En cela, il semble remplir complètement son rôle.